Voici trois ans déjà que j'ai lu ce livre. Je n'ai toujours pas vu le film Barfly dont
Bukowski raconte les prémisses et le tournage.
Bukowski, n'étant pas un écrivain engagé, ne s'est pas dit en l'an de grâce 1987 qu'il choisirait de se passer le temps en prenant pour objet la « cause » du cinéma. En effet, une telle démarche impliquerait encore de nourrir des idéaux concernant le cinéma, et donc de lui attribuer une valeur transcendante.
Bukowski a été entraîné dans ce fourbi sans préméditation, l'histoire de sa jeunesse inspirant Schroeder pour son personnage.
Bukowski écrivit le scénario de ce film et assista au tournage, observant ce milieu comme il observa jadis les enjeux qui se nouaient dans les bars, dans la rue et dans les hippodromes, avec un détachement qui n'est pas du mépris puisque
Bukowski se sait, comme nous tous, crevard invétéré, et puisqu'il connaît également la vanité des prestiges et des plaisirs recherchés.
Bukowski se montre une fois de plus excellent, réussissant si bien à faire passer le film au second plan que l'idée de le regarder ne m'est même pas venue en refermant le livre. Mission accomplie, cher
Bukowski.