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Michel Lederer (Traducteur)
EAN : 9782246429616
251 pages
Grasset (13/02/1991)
4.05/5   114 notes
Résumé :
De l'écriture du scénario à la première projection, Charles Bukowski raconte, étape par étape, la création du film dont l'histoire est celle d'un écrivain qui boit, Henry Chinaski, son alter ego. Hollywood a ses règles et ses habitudes signature du contrat, coupes sombres dans le budget, négociations pour la distribution des rôles, annulation du projet ; et puis un jour, un nouveau producteur entre en piste, le projet reprend, le tournage commence, la production fai... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Dans les coulisses d'Hollywood, il y a de quoi se dire il faut avoir une âme de fer pour y trouver sa place d'autant plus que le réalisateur Jon Pinchot, s'achète une scie électrique pour se couper un doigts devant le plus grand avocat de l'un de ses producteurs afin de faire revisser son contrat notamment sur des droits de production de son film qu'il se bat pour réaliser, et dont il a passé la commande de l'écriture du scénario à Henry Chinaski, un écrivain de 65 ans (Charles Bukowski, lui-même), à la découverte d'Hollywood. Un monde de Show Biz où les tours et les coups bas se jouent comme en politique, on serait prêt à vendre son âme rien que pour voir son projet atteindre le sommet,

Charles Bukowski nous dépeint la guerre à laquelle se livrent les génies et les richissimes avant de s'accorder sur le projet, parfois le génie, par la soif de voir son projet sortir des quatre murs est obligé de le modifier suivant les caprices des hommes aux dollars et même les caprices des exécutants du projet, la finalité du travail est la plupart du temps dénaturé...

Un livre écrit à la forme d'un scénario avec beaucoup de dialogues mais très objectifs, on y perd pas le temps, on passe à l'essentiel, l'auteur se limite nettement à nous faire remémorer une partie de sa jeunesse de jeune alcoolique et écrivain, il faut dire que l'alcool et l'écriture lui ont permis de surmonter les vicissitude de la vie et même de sa nature humaine, une jeunesse qu'il veut se voir défiler au cinéma, une manière de ressusciter cette jeunesse déjà évanouie et qui reviendra plus.

Un beau livre!
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« Hollywood » un mot qui peut sonner comme un rêve mais aux yeux de Charles Bukowski sonne comme un cauchemar.
Dans ce roman, Bukowski sous le pseudo de Henry Chinaski dénonce l'envers du décor hollywoodien caché par une image fastueuse et glorieuse.

A la demande du réalisateur Jon Pinchot, Henry Chinaski écrit le scénario de « La danse de Jim Beam », en parallèle H. Chinaski raconte l'évolution du film, ses 32 jours de tournage, l'avant et l'après film.
On reconnaît évidemment « Barfly » avec Mickey Rourke et Faye Dunaway réalisé par Barbet Schroeder, film qui évoque une partie de la jeunesse du sulfureux et alcoolique Charles Bukowski.
Henry Chinaski et sa compagne Sarah (Linda Lee la dernière femme de Bukowski) rencontrent l'industrie du cinéma et prennent vite conscience de la machine infernale de ce milieu très particulier. Au fur et à mesure Chinaski observe et décrit avec impertinence dans « Hollywood » les facettes de ces arrivistes tels que les producteurs, les avocats d'affaires, ces requins motivés par l'appât du gain, qui sous couvert de l'argent contrôlent le film et l'équipe de tournage. Il aborde également l'inégalité des salaires, les caprices des stars, les financements du film..., on suit donc un tournage chaotique qui a du mal à démarrer fautes de budget, de changement de production, d'intervention d'avocats d'affaires véreux et peu scrupuleux, et de producteurs menaçants et hystériques.
Sous une colère dissipée et retenue mais portant un regard philosophique, Henry Chinaski analyse, subit et accepte les conditions mais ce scénariste marginal préfère avant tout passer ses journées aux courses hippiques que sur les plateaux du tournage.

« On nous traite comme des chiens, on fout en l'air nos meilleures idées, on transforme nos personnages en marionnettes, on édulcore nos dialogues – et qu'est ce qu'on obtient au bout du compte ? La fortune ! »

Dans ce roman autobiographique, nous retrouvons un Bukowski à l'alcoolisme modéré, un Bukowski ironique, drôle, émouvant, mûri presque sage mais qui revendique toujours « son hostilité de la race humaine ». Sous une plume légère, posée, l'auteur dépeint non seulement les vices du cinéma mais retrace avec beaucoup de tendresse et de fidélité ses amitiés, ses amours, ses souvenirs et garde en mémoire la nostalgie de sa jeunesse impétueuse, insouciante et presque heureuse...

« Hollywood » n'est pas le meilleur de l'écrivain mais c'est un roman intéressant, et Bukowski ne perd pas de son humour, nous pouvons apprécier quelques passages fort hilarants où l'auteur revisite les ghettos de Venice de L.A. avec des personnages atypiques comme François un artiste français d'une folie peu ordinaire.
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Voici trois ans déjà que j'ai lu ce livre. Je n'ai toujours pas vu le film Barfly dont Bukowski raconte les prémisses et le tournage. Bukowski, n'étant pas un écrivain engagé, ne s'est pas dit en l'an de grâce 1987 qu'il choisirait de se passer le temps en prenant pour objet la « cause » du cinéma. En effet, une telle démarche impliquerait encore de nourrir des idéaux concernant le cinéma, et donc de lui attribuer une valeur transcendante. Bukowski a été entraîné dans ce fourbi sans préméditation, l'histoire de sa jeunesse inspirant Schroeder pour son personnage. Bukowski écrivit le scénario de ce film et assista au tournage, observant ce milieu comme il observa jadis les enjeux qui se nouaient dans les bars, dans la rue et dans les hippodromes, avec un détachement qui n'est pas du mépris puisque Bukowski se sait, comme nous tous, crevard invétéré, et puisqu'il connaît également la vanité des prestiges et des plaisirs recherchés. Bukowski se montre une fois de plus excellent, réussissant si bien à faire passer le film au second plan que l'idée de le regarder ne m'est même pas venue en refermant le livre. Mission accomplie, cher Bukowski.
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Un roman, plutôt la chronique d'une expérience. Hank Chinaski, double de Bukowski, a accepté d'être scénariste de la Danse de Jim Beam inspiré directement de sa jeunesse alcoolisée. Il s'agit en réalité du film Barfly de Barbet Schroeder. de l'écriture du scénario à la recherche des financements, du choix des acteurs, au tournage et à la promotion Hank nous associe à chaque étape et nous montre l'envers du décor. Chronique sous forme d'un roman à clef où l'on se surprend à jouer les voyeurs et à rechercher qui se cache derrière les pseudos. Toute honte bue, il faut reconnaitre que le roman est fort plaisant.
Loin d'être un pamphlet plein de haine ou d'amertume, la satire remet en perspective les incidents de l'histoire et Bukowski se montre beau joueur. J'aime particulièrement ses réactions distanciées face au grand réalisateur Man Loeb et son actrice Rosalind Bonelli. «On dut s'avancer à leur rencontre pour être présentés. Loeb et Bonelli nous sourirent gentiment et se montrèrent bien polis, mais j'eus l'horrible impression qu'ils se sentaient supérieurs à nous. Ça ne me dérangeait pas, parce que moi, je me sentais supérieur à eux. Ainsi va le monde » ou a contrario lorsqu'il fait preuve de mansuétude face à un romancier très connu dont la « production littéraire ne me plaisait pas toujours, mais la mienne non plus ». le roman fourmille d'anecdotes prises sur le vif qui font de la lecture un vrai régal.
On comprend que Bukowski ne souhaite pas rééditer une telle épreuve. Trop de compromis. Il retourne à ses vraies passions l'écriture et l'alcool qu'il n'a jamais abandonné et, de façon moins jouissive, les courses. Il saura s'arrêter avant d'être atteint du syndrome d'Henry Molise, le héros piégé de John Fante dans Mon chien stupide.
Hollywood m'a attirée, mais c'est Bukowski qui m'a retenue!


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Est-ce que c'est le meilleur roman de Bukowski ? Non. Son meilleur bouquin ? Encore moins. C'est moins bon que Souvenirs d'un pas grand-chose, moins bon que ses correspondances, et même moins bon que le capitaine est parti déjeuner alors qu'il ne voulait pas l'écrire. Est-ce que c'est mauvais ? Non. Car quand le meilleur écrit quelque chose de moins bon, c'est quand même bon. C'est normal, c'est le meilleur. Voilà. Moi, je l'ai torché en deux jours, peut-être trois, car je dois le rendre à la bibliothèque aujourd'hui. Il est tard. J'ai encore soif. Je vous aime. Si vous m'aimez, je vous chérie. Qui que vous soyez. Je vous aime. Si vous m'aimez. Même un tout petit peu.
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Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
L'autre jour, François monte en voiture. Il met le moteur en route, passe la marche arrière. Rien. Il se dit que la marche arrière est cassée. Il descend et constate que les deux roues ont disparu...
- Incroyable...
- C'est la vérité. L'arrière de la voiture était posé sur une pile de pierres et les roues avaient disparu...
- Ils vous ont laissé les roues avant?
- Oui.
- Où est-ce que vous avez trouvé de nouvelles roues?
- On les a rachetées aux voleurs.
- Quoi? Fis-je. On peut avoir encore un peu à boire?
Jon nous sourit.
- Ils ont frappé à la porte: " Vous voulez vos roues? On a vos roues", ils nous on dit. Je les ai fait entrer. " JE VAIS VOUS TUER!" a hurlé François. Je lui ai demandé de se taire. On a bu du vin avec eux et on a marchandé. Il a fallu beaucoup de marchandage et beaucoup de vin, mais on a fini par tomber d'accord. Ils nous ont ramené les roues avec les pneus et tout, et les ont jetées là, par terre. Voilà.
- Ça vous a coûté combien? demanda Sarah.
- 33 dollars. Ça paraissait correct pour deux roues et deux pneus.
- Oui, pas mal, approuvai-je,
- En fait, on a payé 38 dollars en tout. Il a fallu leur donner 5 dollars en échange de la promesse de ne pas nous les repiquer.
- Mais si quelqu'un d'autre les fauche?
- Ils nous ont affirmé que les 5 dollars garantissaient que personne, absolument personne, ne toucherait aux roues. Mais ils ont ajouté que ça ne s'appliquait qu'aux roues et pas aux autres parties de la voiture.
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Et puis on arriva en territoire noir. Les rues étaient jonchées d’un tas d’objets divers : une vieille chaussure, une chemise orange, un vieux sac à mains… un pamplemousse pourri… une autre chaussure… un jean… un pneu…
Je devais slalomer au milieu de tout ça. Deux jeunes Noirs d’une dizaine d’années nous dévisagèrent, juchés sur leurs vélos. Un regard rempli d’une haine absolue, implacable. Je la sentais. Les Noirs pauvres haïssaient. Les Blancs pauvres haïssaient. C’était seulement quand les Noirs avaient de l’argent et que les Blancs avaient de l’argent qu’ils se mélangeaient. Certains Blancs aimaient les Noirs. Très peu de Noirs aimaient les Blancs, et peut-être même aucun. Ils voulaient leur revanche. Peut-être ne l’auraient-ils jamais. Dans une société capitaliste, les vaincus bossent pour les vainqueurs et il faut donc qu’il y ait plus de vaincus que de vainqueurs. Qu’est-ce que j’en pensais ? Je savais que la politique ne parviendrait jamais à résoudre le problème et qu’il ne restait pas assez de temps pour forcer la chance.
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- Que faites-vous quand vous n’écrivez pas ?
- Les chevaux. Je parie sur eux.
- Ils vous aident à écrire ?
- Oui. Ils m’aident à oublier que j’écris.
- Vous buvez dans ce film ?
- Oui.
- Vous trouvez que c’est courageux de boire ?
- Non, mais rien d’autre ne l’est.
- Que signifie votre film ?
- Rien.
- Rien ?
- Rien. Reluquer le cul de la mort peut-être.
- Peut-être ?
- Peut-être signifie que ce n’est pas sûr.
- Qu’est-ce que vous voyez quand vous regardez le « cul de la mort » ?
- La même chose que vous.
- Quelle est votre philosophie de l’existence ?
- Penser le moins possible.
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Le scénario avançait bien. Ecrire n'avait jamais été un travail pour moi. Aussi loin que remontaient mes souvenirs, ça s'était toujours déroulé de la même façon : mettre la radio sur une station de musique classique, allumer une cigarette ou un cigare, ouvrir une bouteille. La machine à écrire faisait le reste. Il me suffisait d'être là. Tout ça me permettait de continuer quand la vie elle-même avait peu à m'offrir, quand elle virait au film d'horreur. Il y avait toujours la machine pour m'apaiser, me parler, me divertir, me sauver. Dans le fond, c'est pour ça que j'écris : pour sauver ma peau, pour échapper à la maison de fous, à la rue, à moi-même.
Un jour, l'une de mes ex m'avait lancé : - Tu bois pour fuir la réalité !
- Bien sûr, ma chère..., lui avais-je répondu.
J'avais la bouteille et la machine à écrire. Deux tiens valent mieux qu'un tu l'auras !
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Dans le lavabo traînait une serviette blanche. Un bout était enfoncé à l’intérieur du tuyau et l’autre pendait par terre. Je n’aimais pas ça. Et elle était mouillée, complètement trempée. A quoi ça pouvait servir ? Qu’est-ce que ça voulait dire ? Trace d’une orgie récente ? Je ne voyais pas. Je savais pourtant que ça devait signifier quelque chose. Je n’étais qu’un vieux bonhomme. Est-ce que je commençais à être largué ? J’en avais connu des jours et des nuits merdiques, avec plein de trucs apparemment absurdes, et pourtant je ne comprenais pas ce que cette grande serviette blanche foutait là.
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Vidéo de Charles Bukowski
Ségolène Alunni nous parle du Docu-BD "Bukowski de liqueur et d'encre" dans sa chronique matinale dans l'émission "Le 6/9" sur LCI
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