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Citations sur Quand la ville dort (23)

C’était à cette heure de la nuit qu’il aimait rester seul, tout à fait seul, sans que rien ni personne ne vienne le déranger. Dehors, la ville était calme et obscure ; pas de rayons inquisiteurs du soleil dont il fallait se garder, pas de foule dérangeante, aucun des regrets, des peurs et des ambitions du plein jour. Dans son petit appartement chaud et douillet, il se sentait à l’abri du monde. Il pouvait boire tranquillement, lire ses journaux et songer à ce qui se passerait le lendemain sur les champs de courses du monde entier ; puis les premières lueurs de l’aube s’élèveraient au-dessus des toits branlants de Camden Square ; les premiers murmures annonciateurs d’une nouvelle journée allaient monter des rues encore obscures de la grande ville ; alors il pourrait éteindre sa lampe dont la lumière aurait déjà commencé à faiblir aux approches de l’aurore ; étendu sur son lit, il pourrait retourner vers son passé : ce passé radieux qui faisait maintenant figure de rêve sans consistance réelle – et pourtant il l’avait bel et bien vécu -, ces années heureuses, sans le moindre lien avec les affreuses et rudes certitudes, mais inéluctables, du présent ; cette époque où personne ne l’appelait « Dixie », ni « Dix », ni « le Bouseux », où personne ne se moquait de son accent du Sud et où personne ne se permettait de faire toute une histoire parce qu’il devait deux mille trois cents dollars qu’il avait bien l’intention de rendre ; où tout le monde le traitait avec amabilité et respect
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Dix était rongé par l’envie de rentrer chez lui – de revoir ce pays merveilleux et qui sait, d’y rester pour toujours. Il se sentit soudain animé d’une haine violente pour cette ville monstrueuse qui pulsait et vibrait sur plusieurs kilomètres et dans toutes les directions derrière les fines cloisons du réduit. « Et comment, que je vais le prendre, ce fric, se dit-il avec rage. Et quand j’aurai en poche ce qui me revient, je rentre chez moi. C’est là que je suis moi-même, et pas ailleurs. Dans ce sale trou, je suis comme un poisson dans l’eau. »
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- Qu'est ce que vous prenez ? Demanda le petit docteur. Vous avez faim ?
- La nuit j'ai toujours faim. Un hamburger double et une bière. Dans ce pays, la bière est abominable, mais c'est quand même mieux que pas de bière du tout
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Les grands ponts du centre étiraient leurs arches par-dessus les eaux noires du fleuve gigantesque, dont les rives se perdaient dans la brume. Et les rafales de vent, qui entraînaient dans leur course les journaux abandonnés sur le pavé, balayaient les boulevards presque déserts, sifflant à petit bruit le long des façades et gémissant aux carrefours. Des tramways vides et des autobus aux vitres brouillées descendaient lentement, en ferraillant, vers le terminus du centre. A part les taxis et les autos de la police, il n’y avait aucune voiture dans les rues.
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Une nuit opaque et cinglée de bourrasques s’était abattue sur l’immense cité du Middle West qui s’étirait le long du fleuve. Une pluie fine, presque un brouillard, s’engouffrait par moments entre les hauts immeubles, mouillant les chaussées et les trottoirs qu’elle transformait en miroirs sombres où se réfléchissaient, grotesquement déformées, les lumières des réverbères et les enseignes au néon.
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Les laideurs de l’existence n’avaient pas de secret pour elle – elle n’avait pratiquement jamais connu autre chose et, depuis plus de vingt ans, elle avait dû mener sa barque toute seule ; mais elle avait su éviter le fatalisme sordide du milieu dans lequel elle vivait et elle menait depuis toujours un combat de tous les instants, sans grand résultat, pour ne pas tomber en bas de la pente. Mais cette lutte incessante l’avait profondément marquée et, ce soir-là, elle se sentait démoralisée, triste et seule.
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A ses yeux, il existait deux sortes d'individus : les types "au poil", et les autres. Les autres, c'était la majorité, l'immense majorité.
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"Pauvre con ! se dit-il. Laisse tomber. Tu rentres chez toi. Tu ne peux pas l'emmener là-bas. C'est une fille pourrie par la ville !"

Enfin, il s'endormit.
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poche
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- Espérons que tu auras débrouillé cette affaire qui te passionne avant leur arrivée, parce qu'Edna se plaint ; elle dit qu'elle ne parvient plus jamais à bavarder plus de deux minutes avec son père. D'ailleurs, tu devrais être content de passer quelques heures avec ton petit-fils.
- Mais oui, bien sûr, répondit Hardy. Seulement, tu n'as pas l'air de comprendre l'importance de cette affaire. Je ne peux tout de même pas...
- On ne t'a pas attendu pour débrouiller tous les crimes de cette ville. Avant que tu sois assez naïf pour abandonner ton cabinet d'avocat, quand tu ne passais pas encore vingt-quatre heures par jour à ce métier ingrat, on arrêtait quand même les gens. Et on les arrêtera encore quand nous serons tous morts et enterrés.
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