Courir avec des ciseaux m'avait choquée et happée de bout en bout.
Déboire m'a bouleversée et reste à ce jour selon moi le livre le plus abouti d'
Augusten Burroughs. Avec un certain détachement et un humour non dénué de cynisme, il nous conte les débuts de sa vie d'adulte, lui qui a connu une enfance tellement incroyable qu'elle m'a souvent fait me demander comment c'était possible. Mais ce qui pouvait passer pour des erreurs de jeunesse se transforme en véritable étau qui enferme progressivement notre auteur/narrateur. L'alcool, puisque c'est de ça qu'il s'agit, devient une prison de laquelle il prend conscience qu'il doit s'échapper. Evidemment, il ne veut pas le faire comme tout le monde...
Burroughs décrit très bien tous les sentiments parfois contradictoires qui assaillent un alcoolique, ses hésitations, ses bouffées de courage, ses renoncements et aussi la honte. Et petit à petit, Augusten grandit et apprend à faire face frontalement à ses émotions, sans la béquille de l'alcool. Il nous montre à quel point c'est un combat difficile mais aussi à quel point ça en vaut la peine. On vit tout ça avec lui. C'est vertigineux et beau. J'ai déjà lu ce livre deux fois et j'envisage de le relire éventuellement, pour ne pas oublier que la vie est précieuse et qu'il faut montrer à nos proches qu'on les aime tant qu'on le peut.