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3,96

sur 660 notes
J'avais apprécié avec quelques réserves « Miniaturiste« , je n'ai donc pas hésité à me plonger dans son nouveau roman. Cette auteure sait captiver son lectorat. Et je m'en voudrais de vous dévoiler tous les ressorts de l'intrigue. Tout tourne autour d'un tableau qui a été peint en Espagne au début de la guerre civile. L'intrigue romanesque se passe en deux lieux et en deux temps. En Grande-Bretagne en 1957, dans la galerie d'art Skelton dirigée par un certain Edmund Reed et une Femme Marjorie Quick, notre apprentie écrivaine Odelle Bastien vient se présenter pour un poste de dactylo. Elle est originaire des Caraïbes et dans l'Angleterre de ces années-là, on sent très bien le rejet des « gens de couleurs ».

L'autre moment se passe en Espagne à côté de Malaga, une famille germano-britannique vit là pour aider Sarah Schloss, épouse d'Harold négociateur d'oeuvres d'art, à sortir de sa dépression. Leur fille Olive peint mais en cachette de son père qui, elle en est certaine, n'apprécierait pas les tableaux d'une femme et encore moins de sa fille. La famille est aidée par Izaac et Teresa Robles, deux jeunes espagnols originaires du village. On assiste au début des violences qui amèneront la guerre civile espagnole et à une passion à la fois pour la peinture et l'amour charnel. La jeune Olive est une grande artiste qui aimerait tant que son père ne la regarde plus comme une jeune fille dilettante de la bonne société. La guerre en Espagne puis le sort des juifs vont complètement battre les cartes de façon telle que personne ne puisse s'y retrouver. En 1957, le jeune Lawrie Scott vient dans la galerie où travaille Odelle faire évaluer le tableau qui a de tout temps accompagné sa mère : « les filles au Lion » , Odelle qui commençait à s'adapter à la vie londonienne, ne s'attendait pas à la violence de la réaction de sa patronne Marjorie Quick. Il faudra les 500 pages du roman pour que tous les fils se dénouent.

Jessie Burton est vraiment maître des intrigues et nous les suivons avec intérêt car elle sait mettre en toile de fond la réalité historique et elle raconte très bien. Et pourtant… encore une fois, j'ai quelques réserves peu partagées par la blogosphère. J'ai lu ce roman avec beaucoup d'attention , on ne peut pas faire autrement qu'être attentive car sinon on perd vite le fil. Je devrais savoir gré à Jessie Burton de cela. Mais voilà, je me suis aussi sentie prisonnière de cette intrigue et j'avais plus envie de finir ma lecture que de la retrouver les personnages tous les soirs et rester rêver avec eux . Pour moi, elle en fait trop. C'est comme un filet qui nous enserre, je perds ma liberté quand je la lis. Je pense que cette auteure ne me convient pas tout à fait , heureusement elle a beaucoup d'admiratrices parmi les blogs que j'apprécie donc vous pourrez lire des avis enthousiastes qui me contredisent.


Lien : http://luocine.fr/?p=8520
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Le nouveau roman de l'auteur de « Miniaturiste »
Un roman totalement passionnant à la fois historique et artistique

Deux époques pour l'histoire d'un tableau.

C'est l'histoire...

Londres 1967, Odelle arrivée des Caraibes depuis quelques mois trouve un travail dans une galerie. Lors du mariage d'une de ses amie, elle rencontre Lawrie un jeune homme ayant hérité d'un mystérieux tableau de sa mère...

Espagne, années 30 à l'aube de la guerre. Olive qui vient d'être acceptée dans une école d'art ne sait pas comment l'annoncer à ses parents et renonce. Elle va alors rencontrer Isaac dont elle va tomber follement amoureuse et qui changera sa destinée.

Ce roman est une vraie pépite avec un suspens vraiment bien mené.
Lien : https://justelire.wordpress...
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J'avais aimé Miniaturiste, mais quelque chose dans le style de l'auteure m'a paru poussif.

Je devais être dans une meilleure disposition d'esprit à la lecture de ce second roman, car j'ai réussi à me laisser porter par l'histoire (j'ai noté quelques tournures grammaticales étranges, mais pas de quoi me décourager).

J'ai aimé Odelle, arrivée de Trinidad à Londres en 1967 : le froid qu'elle ressent, la pluie, et son premier travail dans un magasin de chaussures.

J'ai aimé Quick, étrange femme au caractère versatile qui fait tout pour cacher son passé.

J'ai aimé Olive et Teresa, qui se débattent qui avec son frère, qui avec son amoureux engagé communiste dans les premiers affrontements de la Guerre d'Espagne.

Les parents d'Olive ne sont pas en reste : son père, marchand d'art allemand, et sa mère, anglaise sous médicaments elle aussi amoureuse du frère de Teresa.

J'ai aimé les descriptions des tableaux d'Olive, pleins de vie avec un vrai sens artistique (contrairement à ceux du frère de Teresa, de facture plus classique et bien ternes).

J'ai aimé que Teresa ose faire découvrir le talent des artistes qu'elle croise. Elle est, pour moi, le vrai personnage principal de ce roman. Je l'ai quitté à regret.

Sont également abordés par petites touches le racisme envers les personnes de couleur dans l'Angleterre des années 60-70 ; la passion de Peggy Guggenheim pour les oeuvres d'art ; les vernissages d'expositions.

L'image que je retiendrai :

Celle de Teresa sur le bateau qui l'emmènera loin de son Espagne natale.
Lien : http://alexmotamots.fr/les-f..
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Après le magnifique roman « Le Miniaturiste » paru en 2015 , Jessie Burton quitte l'Amsterdam du XVII siècle pour voyager dans l'Andalousie de 1936, au début de la guerre d'Espagne, et le Londres de 1967 .
Dans les années 60, une jeune caribéenne , Odelle, quitte son île en compagnie d'une amie, bien décidée à devenir écrivain. Ce ne sera pas facile bien sur sans relations , sans argent, et avec une société anglaise qui regarde de travers les gens de couleur .
Elle végète dans un magasin de chaussures, puis postule comme dactylo à l'Institut Skeleton, où elle est admise par une femme charmante, Marjorie Quick, et dont le directeur est un certain Edmund Reede. Tous ces noms pour dire qu'ils se retrouveront toujours dans ce roman , surtout avec leur passé souvent mystérieux.
Odelle rencontre un jeune homme Lawrie qui voudrait vendre un tableau hérité de sa mère « Les filles au lion » , elle joue l'entremetteuse à l'Institut, et ce tableau provoque un émoi bizarre chez M .Quick. A partir de cet instant , Odelle essaiera de comprendre ce que cache ce tableau , et avec une grande habileté , Jessie Burton laisse place à la chaleur de l'Andalousie de 1936 et à une jeune anglaise Olive.Cette jeune fille vient de s'installer avec son père Harold Schloss et sa mère dans une « finca » .Ils ont à leur service Isaac et sa demi-soeur Térésa.
Cet endroit devient le centre de passions et c'est là que les destins vont se mêler voire se briser.
Les personnages sont attachants, en proie aux tournants de l'Histoire, fascinants, et pour eux, la peinture va jouer un rôle essentiel.
Comme chez Donna Tarrt ou Tracy Chevalier, un tableau est au coeur de l'histoire. La langue est fluide, la lecture très agréable.
A signaler qu'ici, peintres et tableaux sont inventés, même si Peggy Guggenheim, leur apporte avec son appui une troublante vérité.
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C'est lors d'un échange-livre qu'une inconnue, documentaliste-bibliothécaire, m'avait envoyé "Le Miniaturiste". Ce roman a commencé par me désarçonner, puis par m'intriguer jusqu'à finir par me passionner. Quand j'ai vu "Les filles au lion", je n'ai pas hésité une seule seconde, espérant renouer avec le style et l'imagination de l'autrice. Je n'ai pas été déçue.
le parallèle entre les deux ouvrages, les deux seuls que j'ai lus pour l'instant, est, à la fois, évident et subtil. Les thèmes forts de base sont récurrents. Une jeune déracinée dans un pays étranger, devant se battre pour prouver sa valeur et subissant certaines humiliations. Une oeuvre d'art au centre de l'intrigue. Des personnages atypiques, très bien léchés par la plume Burton et donnant envie d'en savoir plus.

Il m'est difficile de parler de ce livre qui m'a, comme le premier, totalement subjuguée, transportée aux prémices de la guerre d'Espagne, plongée dans la création pure d'un esprit inspiré, emportée par le flot de questions auxquelles il n'y a pas forcément de réponses, dans un twist entre deux époques, deux lieux et, peut-être, deux familles.

Bref, Jessie Burton est une merveilleuse romancière qui dénote par l'originalité de ses sujets, la pureté de son style incomparable à créer des ambiances (chapeau pour la traduction) et sa manière de capter l'attention du lecteur. J'ai eu bien du mal à poser cette histoire et, dans ce cas, je ne pensais qu'au moment où je pourrais rejoindre Odelle, Lawrie, Pamela, Cynthia, Marjorie, Olive, Teresa, Isaac et les autres. Un ensorcellement complet qui m'a été difficile de quitter et qui m'habite encore. N'est-ce pas ce qui traduit un coup de coeur ?

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Quel plaisir de découvrir qu'une jeune autrice, encensée de façon très méritée pour un premier roman magnifique, n'a pas perdu la main et enchante à nouveau son lectorat avec une histoire très différente mais tout aussi passionnante.
Avec "les filles au lion" on entre dans le secret de la création féminine et de l'expression du talent dans une société où la place des femmes reste toujours à conquérir.
Alors que la guerre civile s'apprête à dévaster l'Espagne des années 30, la famille du marchand d'art viennois Schloss s'installe en Andalousie et sa fille Olive peint des tableaux saisissants d'une puissance créatrice incomparable. Comment cet homme habitué des milieux artistiques en vogue prêterait il attention aux oeuvres d'une très jeune fille sans formation ? Mais si on parvient à lui faire croire que le tableau de sa fille est issu du pinceau d'un jeune homme talentueux impliqué dans la lutte démocratique, il ne pourra que s'extasier sur la beauté de la toile et la proposer à la vente.
C'est bien ce qui se passe d'ailleurs et éperdue d'amour , Olive voit son oeuvre attribuée à l'homme qu'elle idolâtre et accepte comme allant de soi cette dépossession qui lui offre néanmoins une reconnaissance secrète.
Trente ans plus tard Odelle , la jeune caribéenne employée dans une galerie d'art voit pour la première fois le merveilleux tableau d'Olive attribué à son amant et l'irruption de cette oeuvre sur la scène artistique provoque bien des soubresauts dans le coeur de ceux qui cachent de lourds secrets car elle fait revivre un passé tumultueux.
Odelle qui elle aussi ne parvient pas à mettre en avant son talent (pour elle il s'agit de l'écriture) trouvera t'elle la solution dans le renoncement ? L'amour ou la l'approfondissement de son moi profond ? C'est finalement le même dilemne qui se présente aux deux jeunes femmes héroïnes de ce roman et si Olive n'a pas pu trouver la solution, Odelle parviendra, quant à elle, à aller de l'avant.
J'ai beaucoup apprécié la finesse de l'analyse psychologique des personnages féminins qui les rend tellement attachants. Les deux périodes pendant lesquelles ce récit alterne, sont bien documentées avec une mention particulière pour les horreurs de la guerre civile espagnole qui doivent être rappelées car elles font partie d'une mémoire collective européenne qui permet de mieux comprendre le risque toujours présent de la dérive totalitaire.
Ce beau roman illustre le talent de l'auteur de manière éclatante et donne envie de revoir les tableaux des artistes expressionnistes allemands et autrichiens du début du 20ème siècle tant la toile qui donne son titre au roman, parait clairement se rattacher à ce mouvement.
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Un étrange tableau

"Certains des tableaux d'Isaac n'étaient pas mal, mais celui-ci, celui-ci se dressait devant elle comme une...personne. Ce n'était pas une question de réflexion, mais de sensation. La puissance de cette peinture la submergeait".

Odelle, Olive, deux femmes, deux destins croisés, deux artistes en quête de sens dans des sociétés encore conservatrices.
Elles tentent de faire entendre leur voix, leur singularité grâce à leur art.

Odelle se rêve écrivain: l'écriture est un prolongement de son être. Ses poèmes lui permettent de mettre à distance le monde et de masquer sa cruelle déception quant à son rêve d'intégration dans l'Angleterre conservatrice des années 60.
Originaire des Caraïbes, Odelle survit de boulot en boulot jusqu'au jour où une rencontre et un tableau font basculer sa vie.
Olive est la fille d'un marchand d'art en exil. Sa famille s'est réfugiée en Espagne dans les années 30. Olive peint. Toile après toile, Olive livre en secret sa vision du monde et ses propres tourments. Mais être une femme peintre n'est pas concevable même pour un père marchand d'art. Alors elle se tait... Ce silence sera dévastateur pour Olive et sa famille.

Jessie Burton nous livre une bouleversante fresque familiale dont elle dénoue les fils page après page.
L'art et la création artistique sont les liens entre ces deux trajectoires personnelles. Un mystère autour de la genèse d'un tableau permet de dévoiler le parcours de ces femmes fortes et talentueuses.

J'ai été captivée par cette histoire et emportée par l'écriture si précise et riche en détails de Jessie Burton.
Jessie Burton s'interroge dans ce roman sur la place des femmes dans l'art et sur la question de leur légitimité en tant qu'artiste au sein de la société.
Il est aussi question de l'exil vécu par Odelle et du tragique tournant politique qu'a connu l'Espagne dans les années 30, le franquisme.

Bref, un magnifique roman que je vous conseille sur le destin hors du commun de deux femmes artistes liées par un mystérieux tableau.
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Après un excellent premier roman (« Miniaturiste », 2014) https://blogapostrophe.wordpress.com/2020/10/03/miniaturiste-de-jessie-burton/?preview=true, qui nous plongeait dans les guildes hollandaises du XVIIème siècle à travers la sphère prophétique du monde miniaturiste d'une maison de poupées, Jessie Burton nous livre ici un second roman tout aussi éblouissant, inspiré des saintes espagnoles Justa et Rufina, artistes et martyres au IIIème siècle.

« Les filles au lion » se déroule entre deux espaces temps et dans deux pays de l'Europe. de Londres à Malaga, au coeur de l'Andalousie. L'histoire débute en 1967 avec poésie et mystère, dans une boutique de chaussures londonienne où les clientes prennent l'apparence de sorcières. Chaque détail prend l'allure d'un conte, que nous dévorons avec gourmandise. Frémissant, exprimant tantôt une moue de dégoût tantôt un sourire de soulagement.

« […](« on appelait ça « la confiture d'orteils »). Cynth disait qu'on aurait pu mouler un pied entier avec tous ces déchets, un monstre capable de danser la gigue tout seul.«
P.18

« […]son cri d'effroi enchanté en imaginant ces pieds sans orteils. »La sorcière aux moignons![…]Elle vient te chercher, Delly! » […]Cette femme était peut-être une sorcière venue me montrer une autre voie.[…]sa présence m'apparaît comme le dénouement macabre de ce chapitre de mon existence »
P.19

Odelle, une jeune fille à la peau ambrée, originaire de Trinidad dans les Caraïbes nous raconte comment son destin a pris un chemin différent. Elle nous raconte son parcours de Port of Spain à l'Angleterre accompagnée de sa meilleure amie Cynth. C'est une fille brillante, douée pour l'écriture mais dans un univers patriarcale et farouchement hostile aux étrangers. Pourtant, une lettre va changer son destin.

Un emploi de dactylo dans une galerie d'art, davantage que ce qu'elle pourrait rêver étant donné sa couleur de peau. Odelle va rencontrer Marjorie Quick, une personnalité haute en couleur, qui va la prendre sous son aile et l'encourager à écrire.

« Comme beaucoup d'artistes, tout ce que je créais était lié à ce que j'étais, et je pouvais donc souffrir de l'accueil réservé à mon travail. L'idée qu'une personne puisse séparer sa propre valeur de celle de sa production était révolutionnaire.«
P.180

« le poème pour le mariage[…] représentait pour moi un exemple parfait de ce sentiment que mon travail d'écriture était entravé par les contraintes. J'avais écrit pendant si longtemps dans le but précis de provoquer l'approbation que j'avais oublié la genèse de mon impulsion: la création pure, libre, existant en dehors des paramètres de la réussite et de l'échec. »
P.181

De l'autre côté, elle va croiser un jeune homme, Lawrie Scott avec qui elle va se lier.

« Je l'ignorais mais un lien s'était tissé. Qui avait suggéré quoi, qui avait voulu quoi – cette curieuse danse des allusions et des attitudes des premières fois – n'avait plus d'importance. Nous étions dépendants l'un de l'autre sans vraiment nous connaître, comme peuvent l'être les jeunes gens quand ils n'ont jamais été brûlés, meurtris ou rejetés, quand ils partagent tout et commettent l'erreur de croire que l'autre est la réponse à leurs questions confuses. »
(Odelle & Lawrie) P.152

Il a hérité un tableau de sa mère auquel elle tenait énormément mais il n'en sait pas davantage. Les filles au lion. Sublime, il hypnotise quasiment ceux qui l'observent par ses couleurs incandescentes et par la scène qu'il dépeint. Signé seulement de deux lettres: I et R. Lawrie décide de le montrer à la galerie où elle travaille. Marjorie Quick a une réaction surprenante, comme si elle en savait davantage qu'elle ne voulait bien le dire, ce qui interroge Odelle. Elle décide de percer l'énigme.

En parallèle, sans lien apparent, le lecteur effectue des sauts dans le temps. le premier page 77, nous quittons avec regret Odelle et Marjorie pour rencontrer les membres de la famille Schloss, à Arazuelo, en Andalousie en 1936. Une jeune fille prénommée Olive tient une lettre dans sa main, qui peut décider de son destin. Sa mère Sarah dort sous l'effet d'un somnifère, ignorant tout de ce qui fait vibrer son enfant. Et le père, Harold, est plus souvent absent que présent pour vraiment s'intéresser à elle. Ils voyagent souvent et viennent de s'installer dans cette finca un peu délabrée, dans une atmosphère de désolation. Deux locaux, un frère et une soeur, vont apporter des présents aux nouveaux venus et devenir des familiers des Schloss, travaillant pour le couple l'un et l'autre. Olive va tisser un lien particulier avec chacun d'eux et s'attacher à cette terre d'Espagne.

« Après une décennie passée à dévorer des romans, Olive savait que les hommes séduisants représentaient un danger mortel. Leur histoire se répétait au fil des siècles, les laissant indemnes d'une page à l'autre, tandis que les filles étaient montrées du doigt, des filles étaient perdues. Des filles finissaient muettes comme des statues, piteusement décorées. »
P.109-110

P.118

Les liens apparaissent doucement au fil du roman mais plusieurs fils ne sont pas encore déroulés. L'auteur nous réserve des surprises et pas une seconde, notre attention ne décroît. Des liens tissés entre Odelle et Marjorie Quick, de sa liaison avec Lawrie en périphérie de celle-ci. On s'interroge sur l'origine du tableau, a-t-il tout dit? On suit l'enquête d'Odelle avec attention. Et de la relation du beau-père avec sa mère, celle-la même qui avait le tableau, des éléments à rassembler pour comprendre l'ensemble… Pourquoi autant de mystère autour de ce tableau et de l'artiste qui l'a réalisé? le sujet du tableau est aussi source de controverse.

L'origine d'Odelle va permettre d'aborder l'héritage colonialiste britannique, un aspect de l'Histoire peu connu. Et Olive va assister à la guerre civile d'Espagne, sanglante et n'épargnant personne. Jessie Burton a choisi d'évoquer des faits historiques à travers le prisme féminin d'amitiés fortes. Des femmes qui ont besoin du concours des hommes pour trouver protection et appui, qu'il s'agisse de Londres ou de l'Andalousie mais qui dessinent leur chemin pour s'en affranchir et renverser la tendance.

Jessie Burton a une façon bien à elle d'écrire et de captiver son lectorat, empreinte d'originalité, de poésie et de mystère. Elle titille votre curiosité crescendo, vous apportant les éléments, qui vont tisser l'intrigue, morceau par morceau, jusqu'à l'apothéose finale de main de maître.

Un roman passionnant, féministe, fort, prégnant, vous plongeant dans une histoire familiale chargée traversant les époques, la guerre, les océans, les sentiments, pour vous livrer le mystère des filles au lion. Évoquant la Création, le talent, l'Amitié et l'Amour comme source de toute chose.

« Elle se sentait démultipliée, comme si une porte, longtemps cachée en elle, s'était ouverte, dévoilant un couloir sinueux, dans lequel elle courait. Depuis le moment où elle avait rencontré cet homme, il restait accroché à son imagination. Il avait amplifié ses sentiments, doublé la profondeur de ses horizons. Pour une fois dans sa vie, quelqu'un lui avait donné l'impression d'être grandiose. »
P.218

Entre Art et Sentiment, l'être humain au coeur de cette envoûtante énigme, qui nous parle avant tout de la place de la femme dans une société d'hommes. Un vrai coup de coeur.

PHOTOS, IMAGES cf . BLOG https://blogapostrophe.wordpress.com/2021/07/11/les-filles-au-lionde-jessie-burton/
Lien : https://blogapostrophe.wordp..
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J'aime l'idée d'un mystère derrière un tableau secret, j'adore les secrets de famille, j'adule les personnages féminins forts et combatifs et enfin je savoure les intrigues qui se succèdent d'abord, puis se croisent, et s'éclairent enfin l'une l'autre : ce roman m'a comblée ! Une vrai découverte littéraire.
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Au risque de jouer les empêcheuses de tourner en rond et de m'attirer les foudres des fans, j'ai eu beaucoup de mal à entrer dans cette histoire ( et à y croire)
Au demeurant ce roman ferait un excellent scénario de film ou de série (à l'instar de Miniaturiste que j'ai vu et beaucoup aimé mais pas lu), mais que dire du livre les filles au lion….qui m'a un peu laissé sur ma faim….
Personnages qui manquent d'épaisseur, de crédibilité (un Isaac insipide et aux intentions pas très claires que, un comble, toutes s'arrachent, un Harold complètement à côté de la plaque, une Sarah éthérée archétype de l'anglaise sexuellement libérée/accro aux cocktails maison et aux somnifères, une Olive têtue comme un âne jusqu'à La Muerta et une Teresa qui, à seize ans, a le comportement et l'analyse d'une femme de 30 ans!), un contexte politique et social évoqué (et effleuré) pour servir la cause (mais laquelle ?), des considérations sur l'art un peu confuses, des dialogues quelquefois très simplistes (et ennuyeux) et pour faire bref une écriture très inégale (j'ai eu quelquefois l'impression d'une traduction au mot à mot !).
Malgré tout, Odelle est attachante, l'histoire tient la route, le suspens est garanti, le romanesque y est et on sent sous la plume de Jessie Burton l'envie de se « dépasser » (les références bibliographiques sont impressionnantes !).
Rendez vous pour le prochain opus….
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