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Citations sur Trois vies par semaine (88)

La photo a été prise à Bogny-sur-Meuse, belvédère des Quatre Fils Aymon, département des Ardennes.
- Merde, lâcha Vicky, c’est pas vraiment le Japon !
Éléa avait déjà cliqué sur le GPS de son portable.
- Le belvédère se trouve presque sur la frontière belge, dans un coin qu’ils appellent le doigt de Givet.
Elle laissa sa Précieuse lui dicter les mots suivants.
- Le doigt de Givet est un territoire de vingt-cinq kilomètres de long sur dix de large, qui s’enfonce comme un doigt dans les Ardennes belges. Si tu regardes une carte de France, tu ne peux pas le rater, il ressemble à une maladresse du dessinateur ayant tracé la frontière franco-belge à la règle. Le doigt, grosso modo, suit la vallée de la Meuse. C’est juste à côté de…
La voix d’Éléa resta bloquée, Vicky s’étonna.
- À côté de quoi ?
- De Charleville-Mézières.
- Et alors ?
- Et alors ? J’ai connu Pierre grâce à une phrase de Rimbaud, J’écrivais des silences. Rimbaud est né à Charleville. Et pour m’envoyer te retrouver ici, à Florac, Pierre a utilisé un autre poème, À la musique, qui décrit le square de la gare de Charleville.
- Ce n’est peut-être qu’un hasard ? plaida Vicky tout en tapotant sur son propre portable pour voir à quoi ressemblait cette ville du nord de la France. Il aimait ce poète, il est seulement allé visiter sa maison natale, ou sa tombe, et…
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L’avait-il abandonnée pour l’une d’elles ?
Impossible ! Tout son instinct, tout son corps le lui soufflait. Hans l’aimait.
Tout se bousculait. Était-elle devenue à ce point naïve ? Une de ces gourdes amoureuses d’un courant d’air et qui finissent à la dérive ?
Elle essaya de se raisonner. Elle essaya de se persuader qu’elle pouvait se passer d’un homme, même de son camionneur maladroit. Elle l’oublierait, elle survivrait, mais…
Mais Lola ne pourrait jamais se passer de son papa.
Vicky referma le carton et le rangea dans le placard, énervée. Énervée contre elle surtout
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Nanesse appréciait la franchise et le manque de tact de la capitaine Katel. Elle détestait l’hypocrisie, les courbettes et les fausses amitiés.
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Éléa avait attrapé le fanzine à la vitesse d’une voleuse et était sortie en courant.
J’écrivais des silences.
Elle avait lu les poèmes du recueil dans la solitude de sa nuit.
Les poèmes étaient nuls ! Encore heureux que le fanzine était gratuit !
Les rimes de ces apprentis poètes étaient toutes pitoyables. Toutes sauf celles d’un certain Pierre Rousseau, Paris, 18e arrondissement.
Immédiatement, les vers de cet écrivain inconnu l’avaient bouleversée. Il écrivait l’inexprimable, il fixait les vertiges. Éléa était retournée voir le libraire huppé dès le lendemain, pour lui demander s’il existait dans son fanzine un courrier des lecteurs, ou un truc du genre, enfin bref pour être claire, si on pouvait contacter l’un des auteurs.
- Bien sûr, ma petite, lequel ?
- Pierre Rousseau, l’auteur de Nous, pauvres marionnettes.
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Lola l’attendait à l’accueil, avec Kasper, assis sur ses genoux.
- Alors maman, il a dit quoi le policier ? Il sait où est papa ?
- Non, ma puce, il ne sait pas. Et je te l’ai déjà dit, Hans n’est pas ton papa.
Lola resta un instant à réfléchir. Elle paraissait prendre le temps de ranger chaque information nouvelle, avec une précision d’archiviste, dans son cerveau de petite fille de cinq ans. Elle attrapa Kasper et le serra contre son cœur. Vicky lui tendit la main, sans parvenir à retenir ses larmes.
Lola la saisit et offrit à sa mère son sourire maximal.
- Sois pas triste, maman. Papa, enfin Hans, va revenir. Il me l’a promis. Il doit réparer Kasper.
Vicky renifla. L’optimisme de sa fille la bouleversait. Vicky devait faire front, être forte, comme toujours, pour Lola. Elle devait veiller sur sa fille comme Lola veillait sur Kasper.
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Tout avait commencé par une rencontre, en 1995, devant une représentation parodique de Punch et Judy sur la place Ducale de Charleville-Mézières, lors du Festival mondial des Théâtres de Marionnettes. Renaud y assistait avec sa mère, il riait comme un enfant, c’est ce qui l’avait tout de suite séduite, ce rire de gamin et sa grande carcasse de pantin. Elle avait dix-neuf ans et lui dix-huit. Elle savait déjà ce qu’elle voulait faire de sa vie : s’occuper des gamins. Alors un de plus ou de moins ! Surtout un gamin avec de tels yeux gris, un grand gamin d’un mètre quatre-vingts, juste la taille de son lit. Elle l’avait invité le soir même, dans son appartement, rue Bourbon. Il n’en était jamais sorti.
Et après ?
Un mariage, deux enfants, les leurs, puis des dizaines, soixante-dix-neuf exactement, les siens, vingt-huit ans de bonheur, trois semaines sur quatre…
Et avant ?
Avant leur rencontre place Ducale ? Rien qui permette de soupçonner quoi que ce soit d’étrange.
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Les étranges marionnettes qui les regardaient !
Une vingtaine de créatures, à fils, à tringles ou à gaines, décoraient la pièce. Un Pinocchio se tenait en équilibre sur l’une des étagères de la bibliothèque ; un Guignol de bois peint trônait sur un tabouret ; deux marottes de Pierrot et Colombine partageaient le même vase de verre ; une ballerine, un danseur et un soldat armé d’un sabre de bois pendaient du plafond…
La capitaine essaya de faire abstraction de cette curieuse compagnie.
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Ce n’étaient pas les mêmes photos, mais c’était sans aucun doute le même homme. Visage long, mâchoire carrée, bouche ironique et surtout deux yeux gris clair qui fixaient l’objectif avec une troublante intensité.
Des triplés ?
Elle devait se rendre à l’évidence, à moins de refuser de sortir du ventre de leur maman, des triplés ne naissent pas dans les maternités de trois villes différentes… Et a priori, ils portent le même nom de famille et possèdent chacun leur voiture !
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Les quatre rochers, au-dessus du méandre de la Meuse, ressemblaient à quatre cavaliers lancés sur un cheval au galop.
Enfin il paraît…
À titre personnel, la capitaine Katel Marelle ne voyait dans ces quatre blocs de schiste que de gros cailloux gris s’élevant prétentieusement à deux cents mètres au-dessus d’un fleuve sombre et fatigué, serpentant mollement entre la France et la Belgique. Un paysage des Ardennes, sinistre et sinistré, sur lequel une pluie froide de septembre pleurait.
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Il était à l’aise partout, Renaud, c’est pour ça que je l’admirais. Il avait ce don, je ne sais pas comment l’appeler, une faculté d’adaptation, de se fondre dans le décor ambiant, de te répondre exactement ce que tu avais envie d’entendre. Il aurait pu être espion. Il l’était peut-être, d’ailleurs.
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