Trois vies par semaine

A douze ans, presque treize, Lola sortait à peine de l'âge de grâce, cette courte période, entre six et douze ans, où les filles ne sont que rire, curiosité et empathie pour tout ce qui les entoure, humains, peluches ou animaux. Ce moment magique avant que la vie ne les rattrape et qu'elles deviennent des femmes.

Son optimisme et sa bonté, elle les volait à ceux qui n en avaient pas, comme la richesse de quelques-uns provoque la pauvreté de tous les autres.

Elle ne manquerait à personne, le jour où elle partirait, mais n'étais-ce pas au fond la façon la plus élégante de vivre? N'aimer personne pour ne causer aucune peine à ceux qui vous survivent.

Autant chercher un Pinocchio autour du Rialto

Je leur répondais bêtement que quand on aime, quand on aime vraiment, on se fabrique toujours un personnage, on se crée un double digne d’être aimé par la femme la plus extraordinaire du monde. On s'invente des qualités, on renonce à ses défauts. Aimer, c'est enfiler chaque matin, pour épater son amoureuse, un costume de super-héros.

Les années sont si vite passées. Une année heureuse, passe plus vite qu'une journée douloureuse.

J'ai adoré "Nymphéas noirs". Mais nul ne peut écrire que des chefs-d'œuvre... Belle écriture, comme d'habitude, mais une histoire à dormir debout, et des longueurs, des longueurs...

Jamais je n ai eu le moindre regret d ‘avoir abandonné ma vie multipliée par trois ,pour la diviser en deux avec toi ….

Je suis si fier de ce que vous êtes devenus. Quand vos enfants ramassent les rêves que vous avez abandonnés derrière vous, et s'en habillent pour vous ressembler, c'est comme si l'on ne mourait jamais tout à fait.

Nous ne sommes que des êtres de chiffon et de papier.  On s’anime un jour, on croit vivre, on croit être libre, on détourne les yeux pour ne pas voir les fils de nylon, le décor de carton, on a si peur que le spectacle s’arrête, que tombe comme un couperet le rideau du castelet, de ne redevenir que ce qu’on a toujours été : un jouet balloté par des forces invisibles, le temps d’une danse dans la lumière, avant d’être à nouveau rangé dans un tiroir, à plat dans le noir.