Ce court roman, paru en 1994 a pour toile de fond la ville de Detroit. Il relate les retrouvailles d'amis d'enfance, réunis à l'occasion du décès de l'un d'entre eux. Chaque chapitre donne la parole à l'un des personnages.
Le temps a dispersé la bande de copains et chacun a suivi son chemin. le récit alterne entre évocation du passé, souvenirs de lycée, émotions partagées et la réalité du présent.
L'un d'entre eux revient sur les lieux de l'enfance. Il constate avec tristesse l'inéluctable déclin de la ville et se remémore l'époque où, devant l'afflux des populations noires, les blancs délaissaient le centre ville pour s'installer dans les banlieues propres,bien ordonnées, histoire de rester entre soi.
Enfant, il a compris ce qu'était le racisme quand la première famille noire est venue s'installer dans le quartier en 1966:
« Nous avions une piscine, nous la remplissions pour l'été. Par un mercredi brûlant, nous avons invité Eric, dix ans, le fils de la famille noire, à se baigner avec nous. Cet après midi là, mon père est rentré du travail, a jeté un coup d'oeil dans l'eau, est monté dans sa chambre et n'en est pas ressorti de toute la soirée, répétant sans cesse: Ces gens-là dans ma piscine, ces gens -là dans ma piscine à moi... »
Je n'ai plus jamais remis les pieds dans la piscine. »
Dans un style épuré et sensible,
Howard Buten réussit avec justesse à nous dévoiler la part intime de ses personnages.
Le seul bémol est que le « je » de chaque chapitre n'est pas toujours facilement identifiable par le lecteur. Il m'a fallu revenir sur ma lecture pour recouper les informations et tenter de mettre un prénom sur ce mystérieux « je » qui s'exprimait. Mais cela fait sans doute partie du jeu !.