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sur 2976 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
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Lorsque, jeune, j'avais lu pour la première fois ce roman ,je n'y avais vu qu'une critique de la routine absurde de l'armée. du temps a passé , j'ai vu le magnifique film de Zurlini , j'ai relu le livre et surtout j'ai vieilli : je saisis mieux le sens de l'oeuvre , roman sur le temps , fable sur la vie humaine , avec quelque chose de japonais dans son aspect épuré et l'attention constante portée à la nature et à ses cycles .Un grand livre ,le plaisir étant décuplé par la lecture en VO.
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Excellent ouvrage dans lequel Buzzati nous raconte l'histoire d'un fort qui semble aspirer des vies, dont les jeunes volontaires semblent ne jamais revenir. Un fort hors du temps, dressé pour arrêter un ennemi nébuleux, mais qui doit venir un jour. C'est le livre de l'attente, de la combustion de l'élan vital pour un rêve qui n'en vaut pas vraiment la peine.
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Le Désert des Tartares est une des expériences de lecture les plus intenses de mon adolescence. Il fait partie de ces livres dont je garde un souvenir indéfinissable. Je me rappelle avoir fondu en larmes lorsque Giovanni Drogo part à la recherche du soldat qu'il entend chanter dans la nuit, mais qu'il réalise soudain qu'il est seul. Si mes souvenirs sont bons, le son provient d'une petite chute d'eau. Ma première claque littéraire.
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« Il entendra les pulsations du temps scander avec précipitation la vie ».

Mon premier roman achevé en 2022 est aussi ma dernière lecture entreprise en 2021.

Le désert des Tartares, de Dino Buzzati.

Se fier à l'avis des lecteurs vous amène parfois à repousser certaines lectures qui vous intriguent et vous attirent. Cela a été mon cas avec le désert des Tartares. « Il ne se passe rien dans ce livre » : c'est souvent ce que j'ai lu à propos du roman de Buzzati.

Il ne se passe rien et pour cause, ce roman conte l'histoire d'un jeune officier affecté dans un fort isolé, à la lisière d'un grand désert vide de toute présence humaine qui marque la frontière avec le pays des Tartares.

Tous les officiers attendent en vain, passivement, enfermés dans leurs petites habitudes et leurs petits règlements militaires, le grand événement qu'ils fantasment tous – la guerre avec les Tartares – car il leur donnera le sentiment de vivre pleinement leur vie et de rentrer dans la grande histoire du pays en héros !

Entre les lignes, comme une métaphore de la vie, le Désert des Tartares est le roman du temps qui file comme du sable entre les doigts, le roman de cette fatalité écrasante qui réduit les destinées humaines à des présences passagères et invisibles ; c'est le roman de la résignation face à la vie et de l'enlisement qui en découle, et qui réduisent l'homme à des comportements mesquins envers ses pairs, à des petites victoires médiocres… Puis un jour, parce que le vide pèse trop sur sa vie, ce même homme s'aperçoit que son avenir est le sillon qu'il a tracé dans le sable et que les années ont effacé.

Le désert des Tartares est un roman qui réveille, qui ouvre les yeux, un roman qu'on devrait lire à 20 ans (même si personnellement je serais passé à côté !) avant de prendre sa destinée en main, ou à 80 ans si l'on ne regrette rien de sa vie.

Pour terminer, je voudrais dire que le Désert des Tartares aurait été une lecture idéale en temps de confinement. Enfermés chez soi comme dans ce fort, ce roman nous rappelle qu'il y a ces libertés toutes simples qui suffisent à la joie de vivre : des rencontres, des échanges, des sourires et des découvertes, des printemps qui fleurissent la terre, des ciels bleus remplis de la lumière bienveillante et chaleureuse du soleil.

La critique entière en un clic sur le lien ci-dessous :

Lien : https://www.nomadisant.com/l..
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C'est mon livre préféré, je l'ai lu il y a très longtemps, relu aussi pour voir si je l'aimais toujours. Je l'ai prêté, je l'ai offert. J'ai gardé le souvenir du temps qui passe, d'une attente vide de sens mais intense, de l'absurdité des frontières, de la guerre. Rien que cette pensée lointaine nous ramène à notre actualité, aux murs qui se dressent partout dans le monde. Je pense ce livre vivant en dehors des époques. Pour l'inscrire sur les livres à emporter sur une île déserte il fallait en parler, voilà qui est chose faite.
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Et voilà que nous vivons au rythme lancinant de cette ATTENTE celle de ce texte éloquent et si révélateur de celles impatientes, vaines comme trop souvent, des nôtres
Cet homme, engagé sous les armes confronté à l'extrême solitude dépouillée et quasi " monacale" de la forteresse plantée aux fins fonds d'un désert Implacable
Tout autant que l' attente virale insoutenable de l'ennemi proche et près de lancer l'attaque
Une allégorie appuyée du tableau irréaliste des immensités à perte de vue évoqué avec art
Devant nos yeux une représentation magistrale de ce que nous sommes
nos questionnements et ce que nous pourrions en faire comme réponses aux attaques que nous réserve cette vie
Un roman comme une filmographie superbement illustrée
Superbe
ET inspiré
Un très bel auteur compositeur interprète poète et artiste confirmé
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Ce roman extraordinaire sur la fuite du temps raconte l'histoire de Giovanni Drogo, un soldat posté dans sa jeunesse au fort Bastiani, un fort isolé dans les montagnes qui donne sur le désert des Tartares, d'où pourrait arriver une armée ennemie.

Les années passent et rien ne se passe... mais Giovanni entretient toujours l'espoir d'une grande bataille où il se couvrirait de gloire. Il vieillit dans cette attente, et passe à côté de tout ce qui donne un sens à la vie: famille, amis, métier... jusqu'à ce qu'il soit trop tard.
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Connaissant Dino Buzzati depuis longtemps j'étais persuadée d'avoir lu "Le Désert des Tartares", son roman le plus connu. J'avais cette impression sans doute parce que j'ai aimé son adaptation au cinéma, film éponyme de Valerio Zurlini avec Jacques Perrin dans le rôle du lieutenant Drogo, le personnage principal.
J'ai attendu longtemps avant d'ouvrir ce roman et cela tombe bien car l'attente est le sujet du livre.
Dino Buzzati sait nous tenir en haleine et il y a une tension particulière car, au fil des pages, le lecteur espère avec Giovanni Drogo qu'il va se passer quelque chose au fort Bastiani où le lieutenant a été affecté.
On ne sait pas vraiment à quelle époque cela se passe ni à quel endroit, seulement qu'il s'agit d'un désert de pierres et de terre desséchée. Les soldats du fort scrutent l'horizon en permanence à la recherche de n'importe quel événement qui pourrait justifier leur existence.
C'est un monde d'hommes qui, pour la plupart, sont là depuis des années et ne peuvent plus partir. Ils vivent en exil des jours qui se ressemblent, montant la garde sur le chemin de ronde du fort ou sur les redoutes, face au désert des tartares, dont le nom est une légende, pour garder une frontière morte.
Le lieutenant Drogo deviendra capitaine mais il aura gâché trente-cinq ans de sa vie dans ce fort inutile et le jour où une attaque aura lieu réellement il ne pourra pas y assister étant très malade.
Ce qui est terrible c'est qu'il espère sans bien savoir quoi au fond, juste quelques choses donnant un sens à sa vie.
J'ai vraiment apprécié ce roman, son ambiance particulière avec des personnages qui ont quelque chose de fascinant et qui me conforte aussi dans mon aversion d'un certain formalisme militaire.


Challenge XXème siècle 2021
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Deux cavaliers cheminent en parallèle sur deux routes qui finissent par se rejoindre dans la même vallée. Ils sont tous deux officiers de l'armée et se rendent dans un fort perdu aux confins désertiques, où ils vont passer leur prochaines années. Durant le court trajet avant leur jonction, le narrateur, nouvel aspirant frais émoulu de l'école, est partagé entre l'empressement de se manifester auprès de l'autre et le désir d'afficher une morgue qu'il estime inhérente à ses nouvelles fonctions. Habité par une déférence polie, il se décide cependant à saluer au plus vite son collègue et aîné, mais celui-ci est encore loin et notre jeune officier, craignant que son geste n'ait été vu, portera à de nombreuses reprises sa main à la visière. Cette réitération multiple apportera à la scène une touche de grotesque. le roman, magnifique, se déroulera ensuite dans une immobilité minérale jusqu'à la chute finale que tout le monde connaît, mais tout est déjà inscrit dans ce premier contact fragile entre le héros et l'univers du fort : l'incommunicabilité, l'absurde et une inaltérable solitude...
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