Né coupable

La Caroline du Sud, les États-Unis d'Amérique, le monde carnassier tout entier contre George Stinney, 14 ans, seul dans le box des accusés, des condamnés sans jugement ni préavis, victime ségrégationniste d'une justice aveugle et assoiffée de sang, où qu'une question de pigmentation suffit pour mettre au pilori. « Né coupable » de Florence Cadier, si au moins ce roman jeunesse n'était rien d'autre que fiction, mais non…

En 1944 en Caroline du sud, quelques semaines avant le débarquement de Normandie, deux fillettes blanches sont assassinées. George Stinney, un jeune Noir de 14 ans leur a parlé juste avant leur assassinat. L'émotion localement est immense, il faut un coupable très vite. George Stinney est le coupable idéal. Il est arrêté, emprisonné durant trois mois, jugé en dix minutes dans une parodie de procès et exécuté par électrocution sans avoir revu ses parents qui durent quitter la ville par peur des représailles.
Très menu, il ne put selon l'auteur être le coupable, il n'en aurait pas eu la force physique. La vérité ne sera jamais connue, il n'était probablement pas coupable mais la précipitation à le juger coupable, les aveux extorqués, le refus d'entendre les témoins qui auraient pu le défendre, le jugement raciste, l'exécution d'un enfant (un livre fut nécessaire pour le mettre à hauteur) est une honte dans une grande démocratie porteuse d'un idéal de liberté en 1944.

Ce roman, inspiré d'une histoire vraie, porte à la connaissance des jeunes lecteurs à quel point la pensée suprématiste des blancs dans les années 1940 aux États-Unis pouvait aller loin. le cas de Georges est particulièrement frappant, tellement il n'y avait aucune preuve contre lui. Il n'a eu aucune chance et les blancs, aucun, ou très peu, n'ont un seul instant imaginé qu'il pouvait ne pas être coupable. C'est toujours terrible ces histoires d'injustice flagrante, c'est révoltant. On se sent vraiment en colère à l'issue de cette lecture, révolté et c'est très bien car comme le dit l'auteure en conclusion: "Peut-on dire que cela ait changé?" La question est posée et la réponse fait peur.

Lu dans le cadre du prix des incorruptibles, j'ai rarement pris une telle claque. Je ne connaissais pas du tout cette histoire et ouf, je n'ai pas lu les critiques avant... C'est très "naïvement" que j'ai découvert ce livre "jeunesse", le suspens n'en a été vraiment que plus haletant. Je n'en dirai pas plus.

Voici un roman touchant qui se lit vite et facilement. Il tourne autour de George Stinney, un des plus jeunes à avoir subi la peine de mort. Il s'agit d'une histoire vraie et cela, déjà, est généralement apprécié des adolescents. Par ailleurs, il est question d'injustice et là, encore, nos gavroches en devenir adhèrent souvent lorsque l'autorité est remise en question (de façon tout à fait justifiée au demeurant ici!!!).

Je regrette néanmoins un manque d'événements historiques plus collectifs: comme je l'écrivais plus haut, nous avons ici l'histoire de George, George et George. J'aurais aimé un arrière-plan plus développé sur la société américaine de l'époque; certes nous avons un aperçu avec l'attitude du shérif, des gardiens de prison, de l'avocat... de petits faits politiques auraient pu être ajoutés à mon humble avis. Mais cette absence est peut-être choisie pour signaler le fait que la seconde Guerre Mondiale détournait les esprits des choses effrayantes et révoltantes qui existaient alors...

Un roman mais aussi une histoire vraie ! Un époque si éloignée des jeunes mais tellement proche en même temps. Un livre violent émotionnellement, c'est si difficile d'assister à cette sentence, de voir toute l'injustice.
Partir de faits pour expliquer la souffrance d'êtres humains seulement fautifs d'avoir une couleur de peau différente de celle des blancs.

Né coupable est un récit très rapide donc qui ne s'encombre pas de détails, mais qui montre parfaitement la mécanique du racisme institutionnalisé et toute l'horreur de ce qu'a vécu Georges Stinney.

L'un des plus jeunes adolescents exécutés aux États-Unis n'a eu droit qu'à un procès de cinq heures et la délibération des jurés n'a duré que 10 minutes alors que tant de choses pouvaient le disculper.
Lien : http://sophielit.ca/critique..

1944. La ségrégation est à pleine puissance. Deux petites filles blanches font un tour de bicyclette dans le cartier où vit George. le lendemain, elles sont retrouvées assassinées.

On doit trouver le coupable. le shérif est raciste, la population est furieuse, quelqu'un doit payer. Alors pourquoi pas ce garçon à la peau noire de 14 ans, George Stinney?

Toute cette histoire est ahurissante. D'une injustice incroyable. le sentiment d'impuissance est époustouflant, autant pour la famille, pour la communauté, pour George lui-même. Ce garçon a été accusé sans preuve, et condamné pour une seule raison : la couleur de sa peau. du jour au lendemain, des vies ont été bouleversées, et cela pour toujours.

Florence Cadier a su rendre cette histoire de façon très efficace. C'est émotif, c'est douloureux.

« L'avocat de George les questionna mollement, le procureur les choisit avec soin : douze hommes, entre trente et soixante-dix ans, tous blancs, bien connus de lui pour leurs idées racistes et qui croyaient en la suprématie des Blancs. Il ne fut pas mentionné que certains des jurés appartenaient au Ku Klux Klan… tous détestaient les Noirs. »

Cette histoire est la démonstration ultime de racisme. Cette histoire est vraie. Près de 80 ans ont passés, et le racisme est encore présent partout. Ça fait réfléchir. L'histoire de George Stinney mérite d'être connue.
Lien : https://www.facebook.com/eli..