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Citations sur L'ombre de la menace (41)

La lettre porte la marque d’El Dorado, la prison où Mel attend son exécution. Il se trouve depuis longtemps dans le couloir de la mort, les avocats m’ont expliqué qu’il en avait pour dix ans au moins avant d’avoir épuisé tous ses recours. Le Kansas n’a pas exécuté un seul condamné depuis deux bonnes décennies, alors qui sait quand la sentence sera appliquée ? En attendant, il passe ses journées assis et il réfléchit. Essentiellement à moi.
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Au cours des jours, des semaines et des mois qui ont suivi le procès de
Mel, pendant que je rongeais mon frein en prison, Absalom a fait partie de la meute des harceleurs du Net qui se sont acharnés à analyser mes faits et
gestes afin d’y trouver la preuve de ma culpabilité.
Ce n’était rien à côté de ce qui m’attendait au lendemain de mon
acquittement.
Il avait réussi à décortiquer ma vie dans ses moindres détails et s’est
empressé de mettre en ligne l’ensemble de ses découvertes. Il se trouvait à la tête d’une armée de trolls qui prenaient un malin plaisir à s’en prendre à moi,à mes amis, à mes voisins. Il avait retrouvé des membres éloignés de ma famille dont il avait publié les coordonnées, et si bien harcelé les deux
derniers cousins de Mel encore en vie que l’un d’eux a failli se suicider.
Il a compris qu’il était allé trop loin quand les trolls qu’il avait lancés à mes trousses ont voulu s’en prendre à mes enfants.
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En temps ordinaire, elle aurait été à la maison puisqu’il était 15 heures,
mais son mari lui avait passé un coup de fil pour lui expliquer qu’il avait une
urgence au bureau et qu’elle devrait aller chercher Brady et Lily à la sortie de l’école. Pas de souci, cela lui laissait le temps de tout terminer à la maison avant de préparer le dîner. Il s’était excusé mille fois de bousculer son emploi du temps. Mel savait se montrer charmant, elle avait décidé de lui exprimer sa reconnaissance en lui préparant son plat préféré : du foie aux oignons, servi avec un pinot noir. Une soirée en famille, qui se terminerait sur le canapé à regarder le nouveau film de super-héros que les enfants réclamaient à cor et à cri, si Mel estimait que c’était adapté pour eux. Lily se pelotonnerait contre Gina, et Brady allongerait les jambes sur les genoux de son père, sa tête sur le bras du canapé. Ces moments en famille étaient ce que préférait Mel. Après ses travaux de menuiserie, tout du moins. Gina espérait qu’il ne passerait pas la soirée dans son atelier.

Une existence normale, confortable à défaut d’être parfaite. Quel couple
connaissait une existence parfaite ? Gina n’en était pas moins heureuse.
Elle s’était absentée une demi-heure à peine, le temps de se rendre à
l’école, de récupérer les enfants et de rentrer. En apercevant les gyrophares à l’entrée de sa rue, elle s’était demandé s’il y avait un incendie. Elle se
souvenait d’avoir pensé égoïstement que cela risquait de la mettre en retard
pour son dîner. Une pensée mesquine qui l’avait agacée.
Elle avait compté trois voitures de police, leurs gyrophares arrosant de
flashs bleu et sang les pavillons de plain-pied. Une ambulance et un camion
de pompiers stationnaient un peu plus loin.
— Maman ? avait demandé Brady, sept ans, depuis la banquette arrière.
Maman, qu’est-ce qui se passe ? C’est notre maison qui brûle ?
Il était tout excité.
(...)
Le visage de l’agent s’était transformé au fur et à mesure de ses
explications, sans qu’elle puisse vraiment se l’expliquer. Son expression ne
lui disait rien de bon.
— Il s’agit de votre maison ?
— Oui.
— Comment vous appelez-vous ?
— Royal. Gina Royal. Monsieur l’agent…
Il avait reculé d’un pas en posant la main sur la crosse de son arme.
— Je vais vous demander de couper le moteur, madame, avait-il déclaré
en adressant un signe à l’un de ses collègues qui l’avait rejoint au pas de
course. Va chercher l’inspecteur ! Vite !
— Monsieur l’agent, avait insisté Gina, les lèvres sèches. Vous ne
comprenez pas…
— Madame, coupez le moteur immédiatement.
La voix de l’agent avait perdu toute aménité. Elle avait mis le levier de
vitesse au point mort et coupé le contact. Dans le silence retrouvé, elle avait
entendu la rumeur sourde des conversations des badauds debout sur le trottoir opposé.
— Laissez vos mains bien en vue sur le volant. Pas de mouvement brusque. Y a-t-il une arme dans le véhicule ?
— Bien sûr que non. Vous voyez bien que je transporte mes enfants !
Elle avait senti monter la colère en elle en constatant qu’il avait toujours la main sur la crosse de son pistolet. Cette histoire est parfaitement ridicule.
Ils doivent me prendre pour quelqu’un d’autre. Je n’ai rien fait de mal !
— Madame, je vous repose la question : avez-vous une arme ?
La brusquerie de son ton l’avait déstabilisée, un vent de panique avait
succédé à sa colère. Elle en était restée muette l’espace d’un instant.
— Non, je ne suis pas armée, avait-elle fini par balbutier.
— Qu’est-ce qui se passe, maman ? lui avait demandé Brady d’une voix
inquiète. Pourquoi il nous en veut, l’agent ?
— Tout va bien, mon chéri. Tout va très bien.
Surtout, ne lâche pas le volant. Ne lâche pas le volant… Elle brûlait du
désir de serrer son fils dans ses bras, sans oser le moindre geste. Elle voyait
bien que Brady ne s’était pas laissé convaincre par ses propos rassurants. Elle n’y croyait pas elle-même.
— Ne bougez pas, les enfants. Ne bougez pas !
Lily regardait fixement l’agent, debout à côté de la voiture.
— Il va nous tirer dessus, maman ? Tu crois qu’il va tirer ?
Ils avaient forcément vu des images de gens abattus par la police, des
innocents victimes de leur maladresse, qui avaient eu le malheur de prononcer les mauvaises paroles, de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment.
Elle s’était imaginé la scène… ses enfants mourant sous ses yeux sans qu’elle puisse esquisser un geste. Un éclair, des cris, et puis plus rien.
— Jamais il ne te tirerait dessus, ma chérie, mais ne bouge pas, je t’en
supplie !
Elle s’était retournée vers le policier.
— Monsieur l’agent, s’il vous plaît, vous effrayez mes enfants. Je ne comprends rien à toute cette histoire !
Une femme portant un badge de police autour du cou avait franchi les
barrières et s’était approchée de la portière de Gina, la mine grave.
— Madame Royal ? Gina Royal ?
— Oui, madame.
— Vous êtes la femme de Melvin Royal ?
Mel détestait qu’on l’appelle Melvin, mais comme ce n’était pas le
moment de corriger son interlocutrice, Gina s’était contentée de lui répondre par un hochement de tête.
— Je suis l’inspecteur Salazar. Veuillez descendre du véhicule en laissant
vos mains bien en vue.
— Mes enfants…
— Ils peuvent rester où ils sont. Nous allons les prendre en charge. Je vous demande de descendre.
— Mais enfin, que se passe-t-il ? Cette histoire est insensée. C’est notre
maison, c’est tout de même nous qui sommes les victimes !
La peur qu’elle éprouvait en son nom, en celui de ses enfants, la faisait
divaguer, au point d’être la première surprise de s’exprimer de la sorte. On
aurait dit qu’elle perdait les pédales, à la façon de ces malheureux que l’on
voit aux infos et pour lesquels elle éprouvait habituellement un sentiment de pitié mêlée de mépris. En pareil cas, jamais je ne me comporterais de cette façon-là. Combien de fois s’était-elle fait cette réflexion ? Et voilà qu’elle suivait leur exemple. Un sentiment de panique lui envahissait la poitrine, tel un papillon prisonnier derrière une vitre. C’est tout juste si elle parvenait à respirer. Elle se sentait dépassée par les événements, tout était allé trop vite.
— Une victime, vous dites ?
L’inspectrice avait ouvert la portière.
— Descendez.
C’était un ordre à présent. Le premier agent s’était écarté, la main sur la
crosse de son arme. Pourquoi ? Pourquoi la traitait-on comme une vulgaire
criminelle ? Il doit s’agir d’une méprise, d’une erreur idiote ! Elle s’était
accrochée instinctivement à son sac, mais Salazar le lui avait arraché des
mains avant de le tendre à l’agent.
— Les mains sur le capot, madame Royal.
— Pourquoi ? Je ne comprends pas ce…
L’inspectrice ne lui avait pas laissé le temps d’achever sa phrase. Elle
l’avait obligée à pivoter sur elle-même et l’avait poussée contre la voiture.
Gina s’était rattrapée de justesse en s’appuyant contre la tôle brûlante. Elle
avait le vertige. Il s’agissait d’une méprise, une méprise atroce, ils finiraient
par s’excuser et elle s’empresserait de leur pardonner leur brutalité, tout le
monde éclaterait de rire et elle leur proposerait un thé glacé… Il lui restait
peut-être même des cookies au citron, si Mel en avait laissé, lui qui les
adorait…
Elle eut un haut-le-corps en sentant Salazar la palper en des endroits qu’elle n’avait aucune raison d’explorer. Gina avait voulu résister, mais l’inspectrice l’avait repoussée contre le capot.
— N’aggravez pas votre cas, madame Royal ! Vous êtes en état d’arrestation. Vous avez le droit de garder le silence…
— Je suis quoi ? C’est ma maison ! Cette voiture a fait une embardée dans ma maison !
Son fils et sa fille étaient témoins de son humiliation publique, sous le
regard de ses voisins dont certains avaient sorti leur téléphone et prenaient des photos ou des vidéos. Ils s’empresseraient d’envoyer sur le Net ce viol
insupportable de son intimité, les oisifs du monde entier ne manqueraient pas de se moquer d’elle, erreur ou pas. « Les images qui circulent sur Internet ne disparaissent jamais », elle ne cessait de le répéter à Lily.
Salazar continuait de lui réciter ses droits, mais Gina n’était pas en état de
comprendre et elle n’avait pas opposé de résistance lorsque l’inspectrice lui
avait menotté les mains dans le dos.
Le contact du métal froid sur ses poignets moites lui avait donné le vertige. Elle avait senti un voile de transpiration lui couler sur le visage et le long du cou, mais elle était en état de dissociation. Elle assistait à la scène à distance. Ce n’est pas vrai. Rien de ce qui m’arrive n’est réel. Je vais appeler
Mel. Il va tout régler et on en rira ensuite. Comment avait-elle pu passer
d’une vie normale à… à ça en l’espace de quelques minutes ?
Brady s’était mis à hurler, il voulait descendre de voiture, mais l’agent l’en empêchait. De son côté, Lily était trop hébétée et effrayée pour esquisser
un geste. Gina s’était retournée et adressée à eux d’une voix étrangement
posée.
— Brady, Lily. Tout va bien, n’ayez pas peur. Tout ira bien. Faites ce qu’ils vous disent. Je vais bien. C’est une erreur, rien de plus. Tout va bien se
passer.
La main de Salazar lui serrait douloureusement le bras et Gina s’était
tournée vers elle.
— Je vous en prie. Je ne sais pas ce que vous me reprochez, mais je n’ai rien fait ! Je vous en prie, occupez-vous de mes enfants.
— Je vous le garantis, lui avait répondu Salazar sur un ton soudain
bienveillant. Gina, je vais vous demander de m’accompagner.
— Mais… vous croyez donc que c’est moi qui suis rentrée dans ma propre maison au volant de ce 4 × 4 ? Je n’ai pas bu une goutte, si c’est ce que…
Elle s’était tue en découvrant un inconnu allongé sur une civière à côté de
l’ambulance, un masque à oxygène sur le visage. Un secouriste était occupé à soigner la plaie qu’il avait au crâne, sous le regard d’un agent.
— C’est lui ? C’est le conducteur ? Il était ivre ?
— Oui, avait répondu Salazar. C’est lui qui a provoqué l’accident,
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- Mais enfin, que se passe-t-il ? Cette histoire est insensée. C’est notre maison, c’est tout de même nous qui sommes les victimes !
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Gina ne posait jamais de questions au sujet du garage. Cette pensée la tiendrait éveillée des années durant en lui brûlant les paupières. J'aurais dû l'interroger. J'aurais dû savoir. Sauf qu'elle n'avait pas posé la question et qu'elle ne savait rien, ce qui avait fini par la détruire.
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Se déguiser en gothique est une façon pour elle de s’éloigner des autres avant d’être rejetée. Cela peut sembler étrange, mais c’est une façon pour elle de gérer l’horreur de ce qu’elle a vécu dans son enfance.
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rouges. Il a besoin de retourner voir un psy. Sauf qu’un psy voudra en savoir davantage sur son passé et qu’on ne peut pas se le permettre à ce stade. S’il en a vraiment besoin, si je constate qu’il replonge dans le même état qu’il y a trois ans… j’en prendrai le risque. Même si ça signifie qu’on nous retrouve et qu’il faille à nouveau changer de nom et d’adresse.
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L’adrénaline me tétanise, le temps de comprendre qu’il ne s’agit pas de moi. Le silence reprend peu à peu ses droits, les autres tireurs baissent leurs armes, le coude rentré, et Javi rejoint un gros type armé d’un pistolet semi-automatique à quatre box de là. Il lui ordonne de poser son arme et de reculer.
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Pourquoi ? Pourquoi la traitait-on comme une vulgaire criminelle ? Il doit s’agir d’une méprise, d’une erreur idiote ! Elle s’était accrochée instinctivement à son sac, mais Salazar le lui avait arraché des mains avant de le tendre à l’agent.
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Ils avaient forcément vu des images de gens abattus par la police, des innocents victimes de leur maladresse, qui avaient eu le malheur de prononcer les mauvaises paroles, de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment. Elle s’était imaginé la scène… ses enfants mourant sous ses yeux sans qu’elle puisse esquisser un geste. Un éclair, des cris, et puis plus rien. — Jamais il ne te tirerait dessus, ma chérie, mais ne bouge pas, je t’en supplie ! Elle s’était retournée vers le policier. — Monsieur l’agent, s’il vous plaît, vous effrayez mes enfants. Je ne comprends rien à toute cette histoire ! Une femme portant un badge de police autour du cou avait franchi les barrières et s’était approchée de la portière de Gina, la mine grave. — Madame Royal ? Gina Royal ? — Oui, madame. — Vous êtes la femme de Melvin Royal ? Mel détestait qu’on l’appelle Melvin, mais comme ce n’était pas le moment de corriger son interlocutrice, Gina s’était contentée de lui répondre par un hochement de tête. — Je suis l’inspecteur Salazar. Veuillez descendre du véhicule en laissant vos mains bien en vue. — Mes enfants… — Ils peuvent rester où ils sont. Nous allons les prendre en charge. Je vous demande de descendre. — Mais enfin, que se passe-t-il ? Cette histoire est insensée. C’est notre maison, c’est tout de même nous qui sommes les victimes ! La peur qu’elle éprouvait en son nom, en celui de ses enfants, la faisait divaguer, au point d’être la première surprise de s’exprimer de la sorte. On aurait dit qu’elle perdait les pédales, à la façon de ces malheureux que l’on voit aux infos et pour lesquels elle éprouvait habituellement un sentiment de pitié mêlée de mépris.
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