Le pervers se nourrit de l’emprise et de l’autodestruction qu’il provoque autour de lui dans un sentiment de toute-puissance. Quoi qu’il se passe, ce n’est jamais de sa faute.
Le plus souvent, cela se passe sans témoin. C’est quelqu’un qui détruit chacune de nos convictions et qui critique nos actes, quoi que l’on fasse, en donnant le sentiment de nous aider.
Le pervers narcissique a une image désastreuse de lui-même, il projette cette image négative sur l'autre pour se délester d'un passé humiliant. Plus il se sent vulnérable, plus il est violent. Il se prétend plus fort que tout le monde, a raison en toutes circonstances et s'interdit la moindre remise en question. J'ai remarqué que l'homme qui harcèle présente en général une importante d'abandon.
Mardi soir, comme d’habitude je ne savais pas s’il allait manger avec nous ou pas. Il ne me prévient jamais. Quand il est arrivé, il m’a reproché d’avoir acheté un steak pour lui alors qu’il avait déjà dîné. Il a prétendu que je jetais l’argent par les fenêtres et que j’étais dépensière. Du coup, hier soir, je n’ai acheté à manger que pour les filles et moi. Tu aurais vu le regard de haine qu’il m’a lancé quand il s’est mis à table. Il a pris les enfants à partie. Il a dit que je me fichais de lui, qu’il pouvait crever de faim, qu’il ne comptait plus, que c’était un scandale d’être traité comme ça. Je lui ai donné mon morceau de viande, il l’a jeté par terre en cassant l’assiette et en ajoutant que je ne comprenais rien à rien. Je n’ai pas pu en placer une. Les filles étaient terrorisées mais le plus terrifiant, c’est qu’Henry est resté calme tout du long. Froid, limite glacial. C’est ce qui me fait le plus flipper. Chaque fois, je me dis que si je me justifie, sa colère va prendre le dessus et alors… Si les petites n’avaient pas été là, je me serais défendue, mais là je n’ai pas bougé et j’ai attendu que ça se termine.