Cette vision de ces fesses sauvages délicieuses sous la jupe jaune, rouge et bleue, ondulant comme l'espoir au printemps, je l'ai toujours gravée là.
La première fois que j'ai vu Rachel à la rentrée scolaire, j'ai cru que c'était Marylin qui venait s'amuser à repasser sa classe de seconde.
Sylvia m'a vraiment appris à embrasser. Vraiment avant, rien avant. Sa langue comme une amie qui venait chercher la mienne pour la taquiner, la frôler, l'enrouler, la déshabiller et pour danser avec elle. Nos langues se découvraient, comme ça, dans nos bouches. Je suivais ses conseils. Parfois, elle me reprenait : "Tu tournes à l'envers."
J'ai ouvert la fenêtre et pour la première fois de ma vie, j'ai fumé. J'ai crapoté comme les grands qui se moquent des jeunes qui jouent aux grands. C'était dégueulasse, vraiment immonde, mais plus rien à vomir.
J'en étais arrivé à la conclusion que mon cœur devait être plus gros que la normale. Une obésité à sentiments, c'est ça.
Fabienne s'est peut-être aperçu de mon trouble. Elle s'est tournée vers moi en emportant son sourire. Alors, ses yeux. J'ai découvert les deux plus beaux yeux qu'il m'ait été donné de voir depuis ceux d'Alec. Depuis le début, depuis le tout début de ma vie, depuis quinze ans environ. Des yeux vert et violet. Un ravage.
C'était l'été, c'était Vernet et c'était doux. Je crois que j'étais en train de passer du côté de l'amour.
Il nous fallait quatre titres , on en avait trois. Nico a dit qu'il pouvait jouer le riff de No Fun des Stooges, version Sex Pistols, parfait.
Moi je voulais qu'elle prenne soin de moi. Mais pas comme une amie. Comme une amoureuse.
J'ai léché ses lèvres et le tour de sa bouche. C'était degueulasse en fait. L'odeur était monstrueuse. Parce que lorsqu'on embrasse sans amour c'est monstrueux. Deux haleines qui se mélangent sans l'amour, ça peut pas.