Citations sur Lady Pirate, tome 2 : La Parade des ombres (16)
Elle voulait le sel sur la peau de Corneille et partager pleinement ce qu'elle avait trahi tant de fois.
"Tu ne seras jamais une lady", lui avait-il dit un jour.
Il se trompait. Ses titres de noblesse, elle les gagnerait le sabre au poing.
Oui, Mary Read était en train de renaître. Ou plutôt de naître enfin, au-delà des lois, de la vengeance et de la foi.
Elle serait lady pirate.
A Venise, la recherche du plaisir s'apparentait à un art aussi noble que la peinture, la sculpture, la poésie, le théâtre ou la musique. Chaque amant rêvait en secret d'égaler le Tintoret.
-Pourquoi la salamandre ? avait-elle demandé, s'étonnant des armoiries particulières au fronton de la porte du palais.
-Parce qu'elle se régénère au soleil.Parce qu'elle brave le feu pour survivre, parce qu'elle ne recule jamais devant la difficulté. C'est un symbole. C'était aussi l'emblème du roi François Ier.
Parce que si rien n'est jamais ce qu'il paraît dans la parade des ombres, il appartient à chacun d'entre nous de le changer.
_ Je ne crois pas. Tu t'es laissée séduire hier dans l'idée de ta vengeance et de ce trésor, tu t'es laissée apprivoiser aujourd'hui en ne songeant qu'à l'instant où avec lui tu défieras l'océan pour atteindre ces deux buts, enfin. Ce sont eux qui te portent, princesse. Mais qu'adviendra t-il après ? Lorsque Baletti aura trouvé ses réponses et qu'il te ramènera à Venise pour se pavaner de salon en salon ? Qu'adviendra t-il de Mary Read et de Junior ? Tu vieilliras sans âme et ton fils te quittera pour devenir marin auprès de moi. À moins que tu ne fuies encore une fois avec lui, avec moi. Parce que la seule richesse dont tu as besoin, c'est cette liberté qui coule en toi. Cette liberté que je représente et dont jamais, jamais, tu m'entends, tu ne guériras.
(Ma citation préférée !)
Junior leva vers Corneille un visage rieur et lui adressa un clin d'œil.
_ Culbuter, c'est bien ça ?
_ Je ne crois pas que ta mère serait ravie que tu apprennes ça comme ça, soupira Corneille.
_ Oh ! jeta Junior en haussant les épaules, tu sais, maman, elle faisait ça aussi avec papa !
-Le premier qui essaie encore de me faire un coup fourré, je lui tranche les couilles et je les lui fais bouffer ! Quant à toi, capitaine, colle-moi encore un mouflet et c’est lui que je te servirai à la broche ! a-t-elle ajouté en crachant par-dessus la rambarde.
Elle voulait ce que seuls l'océan et les abordages pouvaient lui offrir. Elle voulait vigrer en éventrant les offres des navires, s'enrager ou s'émerveiller de leur butin. Elle voulait le rire de Junior dans les cordages et continuer longtemps à le serrer dans ses bras. Elle voulait le sel sur la peau de Corneille et partager pleinement ce qu'elle avait trahi tant de fois.
« Tu ne seras jamais une lady », lui avait-il dit un jour. Il se trompait. Ses titres de noblesse, elle les gagnerait le sabre au poing.
Oui, Mary Read était en train de renaître. Ou plutôt de naître enfin, au-delà des lois, de la vengeance et de la foi.
Elle serait lady pirate.
Parce que si rien n’est jamais ce qu’il paraît dans la parade des ombres, il appartient à chacun d’entre nous de le changer. p. 492
Parce que la seule richesse dont tu as besoin, c’est cette liberté qui coule en toi. Cette liberté que je représente et dont jamais, jamais, tu m’entends, tu ne guériras.