Immortalisée au cinéma par une kyrielle de comédiennes (Maria Falconetti, Ingrid Bergman, Jean Sebergh, Mila Jovovich, etc.),
Jeanne d'Arc a également inspiré de nombreux compositeurs tels que
Giuseppe Verdi ou
Arthur Honegger. Ce dernier (membre du Groupe des Six et expert en musique de films), a créé en 1935 une partition résolument originale, où la vie de la Pucelle d'Orléans est racontée à rebours, depuis sa condamnation à mort jusqu'à son enfance. Ce kaléidoscope de souvenirs et d'émotions est porté par des choeurs, deux imposants rôles parlés et un orchestre singulier, composé notamment de saxophones, d'ondes Martenot et de claviers. Dans la fosse de la Monnaie, qu'il retrouve après dix ans d'absence, Kazushi Ono intensifie la variété et la richesse de ces portées. Sur scène,
Romeo Castellucci fouille les différentes couches qui se sont sédimentées sur Jeanne au cours de l'histoire. Il révèle ainsi la part de légende, ses paradoxes et le rapport intime que chacun de nous entretient avec elle. Lors de la première à Bâle en 1938, le public et la critique se sont montrés très enthousiastes. On le sait peu, mais l'oratorio a été adapté au cinéma sous le titre « Giovanna d'Arco al rogo » par
Roberto Rossellini en 1954.