
Avant de commencer la lecture de ce livre, posez-vous une question. À votre avis, êtes-vous plutôt touriste ou plutôt voyageur? Si vous avez tellement hâte d'arriver que vous demandez à tout bout de champ : "C'est encore loin ?", si vous jetez un rapide coup d’œil à la dernière page des romans policiers pour savoir qui est l'assassin, si vous poussez un ouf de soulagement quand apparaît le mot "FIN"... soyez prévenus : l'histoire que nous nous apprêtons à vous raconter ne vous correspond pas forcément.
En revanche, si vous aimez laisser filer le temps sans raison précise, si vous adorez flâner dans votre ville ou partir à la découverte d'un lieu inconnu, si finir un roman vous procure une drôle de sensation, là, pile au milieu de la poitrine, si vous avez compris, au plus profond de votre être, que l'important n'est pas d'arriver quelque part, mais de continuer à voyager... alors nous vous invitons à plonger dans ce livre, car il est fait pour vous.
Le billet dans sa poche pouvait l’emmener à l’autre bout du monde et ses narines étaient envahies par un parfum nouveau, intense et délicieux. Le parfum de la liberté.
Il faut parfois être seul pour connaître la vérité. Chacun suit son propre chemin.
La professeure Grace fit une grimace. Le downstream technologique consistait à diminuer le nombre d’informations et d’activités qui dépendaient d’’instruments électroniques. Depuis des mois, l’équipe soupçonnait que tout ce qui était relié au Web n’était pas sûr. Du coup, Arlequin avait conseillé d’y renoncer : plus de téléphones portables, de GPS, de cartes de paiement, d’e-mails, de réseaux sociaux …
Rien du tout.
Ils en étaient revenus au papier. Au bon vieux papier. A imprimer avec de l’encre, et des matrices en carton couvertes de cire.
p.23
Je ne sais pas très bien comment vous expliquer qui je suis, mais disons que les choses se sont passées à peu près comme ça: j’ai un ami spécial qui n’a jamais besoin de rien. Déjà, quand nous étions petits, s’il voulait un vaisseau spatial... il le dessinait... Mais il le dessinait si bien qu’on aurait dit un vrai.
Nous montions dedans, et faisions un beau voyage autour du monde. Un jour, en volant dans un biplan étincelant qu’il avait peint en rouge, à peu près comme celui du Baron Rouge, mais plus petit, nous avons failli nous écraser sur un gigantesque volcan qu’il venait justement de dessiner. Quand il avait sommeil, il esquissait un lit à quatre pieds... dans lequel il rêvait jusqu’au matin. Il gardait sur lui un magnifique crayon en bois à deux pointes, toujours parfai- tement bien taillé.
À présent, cet ami est parti pour la Chine, mais, avant de partir, il m’a laissé son crayon magique !
Rêves et souvenirs, après tout, sont faits de la même pâte, que nous devons cuire à petit feu pour la transformer en un pain odorant, capable de nourrir nos vieux jours.
C'était l'un de ces moment typiquement écossais, où le mot "magique" s'impose pour décrire le comportement des hommes et de la nature autour d'eux.
Imaginez-vous une grande agence publicitaire, sauf que leur publicité ne porte pas sur tel ou tel produit, mais sur la réalité. Ou du moins, la vision de la réalité demandée par le client.
- Et que pense le gouvernement de ce Laboratoire ?
- Oh, il s’en sert probablement souvent. Tout comme les organisations internationales corrompues, les banques mondiales, les fonctionnaires, les groupes paramilitaires, les compagnies pétrolières, les mafias… Songez à tous ceux qui ont du pouvoir, de l’argent et peu de scrupules, et vous obtiendrez le profil typique d’un client de K-Lab. p. 131
Avec un masque, on ne dissimule que les expressions de son visage. Voiler son coeur est un exercice nettement plus exigeant...