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Critique du site ubucasa:

Italo Calvino publie le roman La journée d'un scrutateur en 1963, qui marque la fin de sa période néo-réaliste. Intellectuel communiste, il a rompu avec le Parti lors des événements de Hongrie pour se consacrer au journalisme.
Pourtant, il n'a pu s'empêcher de revenir sur son passé de militant. le scrutateur, c'est celui qui, délégué par sa formation politique, observe les conditions de vote et s'assure que la légalité est respectée. Notre scrutateur, communiste, se retrouve dans un fief de la démocratie chrétienne : un hospice où grabataires et handicapés profonds votent, la main guidée par le personnel religieux de l'institution. le militant connaît une sorte de crise morale : il est en droit de refuser le vote de ceux qui, manifestement, n'ont plus leur santé mentale et qui sont manipulés par les religieuses. Pourtant, ce refus, il le ressent comme un déni de citoyenneté : il a l'impression d'enterrer ses convictions profondes sous son action politique, d'oublier ses principes tant l'adversaire se fait pressant.
Un texte humain, loin des fadaises convaincues, à défaut d'être convaincantes, et des mièvreries gentillettes des imposteurs coutumiers, qui récitent la litanie de leurs lectures infantilisantes de la philosophie - où tout est souvent la faute de mai 68, ces derniers temps - ou de leurs préceptes religieux -trop d'exemples pour n'en citer qu'un, alors on va dire Coelho, Guy Gilbert et les autres gnangnans - en solde. Ici, la perception offre la justesse des nuances : le conflit ne se résume pas à un choix cornélien mais à des humeurs changeantes, et la crise s'insinue plutôt qu'elle ne se déclare. Il est rare de trouver un texte de militant qui n'assène pas : c'est peut-être parce que Calvino sait combien l'éthique personnelle coûte, ainsi que la solidarité et un certain humanisme distancié des grandes phrases creuses, quand elle se poursuit pas à pas, à hauteur d'homme.
Lien : http://ubucasa.skynetblogs.b..
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Le moins mauvais des systèmes politiques : Calvino en illustrateur de Churchill

Avec le court récit de la longue journée du scrutateur Amerigo Ormea, chargé de surveiller un bureau de vote situé au sein du quartier Cottolengo à Turin, en fait une sorte de ville hospice, nous sommes invités à nous interroger sur le fonctionnement de la démocratie.

Si dans un premier élan Amerigo tombe sous le charme d'une démocratie qui n'a pas honte d'afficher le plus grand dénuement et qui semble capable de rassembler ceux que l'on pouvait penser irréconciliables ( à l'image du groupe de scrutateurs officiant de concert), le doute devient rapidement son plus sûr
compagnon.
Devant le spectacle offert, bien malgré eux, par des électeurs infirmes et parfois déficients mentalement, le communiste Amerigo craint que les jeux ne soient faits d'avance : « On votait ici pour un seul parti : tout le monde le savait n'est-ce pas ? Alors à quoi bon s'agiter et compliquer les choses ? » ( dans l'esprit d'Amerigo il s'agit du parti démocrate-chrétien italien …).

C'est dans ces conditions que notre scrutateur occasionnel se penche sur la notion d'humanité pour déterminer si certains électeurs du quartier sont bien en mesure de voter en citoyens libres et éclairés. Ce faisant, il ne peut éviter de soulever le paradoxe d'une démocratie, par essence égalitaire, qui pour assurer son fonctionnement et asseoir sa légitimité, doit écarter certains de ses membres ( les gouvernés) lors de la désignation de ses représentants ( les gouvernants).

Certains pourront expliquer ce paradoxe par le fait que la démocratie bénéficie à tous, y compris ( surtout ? ) à ceux qui sont les plus faibles. Cela en effet paraît justifier des pratiques discriminatoires au moment du vote entre ceux qui peuvent faire un choix et ceux qui ne le peuvent pas. La journée d'un scrutateur renvoie également à la question plus générale du citoyen et du « bagage » dont a besoin celui qui vote. Thomas Jefferson, l'un des pères de la démocratie américaine, voyait dans l'école le plus sûr moyen de fabriquer de bons citoyens. Il affirmait également que tous les hommes ne sont pas égaux en intelligence : comme quoi rien n'est simple quand on réfléchit sur la démocratie !
Lien : http://www.critiqueslibres.c..
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La journée d'un scrutateur " retrace une expérience vécue par Calvino en qualité d'assesseur dans un bureau de vote dans un asile pour incurables et déficients.
C'est une critique du système électoral qui avait joué à plein dans l'après_guerre.C'est dans ces pages où il évoque le défilé hallucinant d'une sous-humanité fantomatique, que son discours est particulièrement convaincant.
source encyclopédie universalis
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