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Critique de jmb33320


« Mais Savinien de Cyrano n'était, en réalité, ni noble ni gascon, mais parisien et bourgeois. (Il s'était ajouté lui-même l'attribut Bergerac, du nom d'un domaine, propriété de son père avocat.) Il est probable qu'il eut vraiment son célèbre nez, puisque l'on trouve dans son livre un éloge des nez remarquables, éloge qui, tout en appartenant à un genre répandu dans la littérature baroque, n'a probablement pas été écrit par quelqu'un qui avait un nez petit ou camus ou aplati. (Les habitants de la Lune, pour connaître l'heure, se servent d'un gnomon naturel formé par le long nez qui projette son ombre sur les dents, utilisées comme cadran.) »

Voilà qui m'a donné envie de lire « L'Histoire comique des États et Empires de la Lune », de ce Cyrano là, dont j'avais entendu parler mais que je ne pensais pas aussi atteint ! Si j'arrive à le trouver, je serais curieux de lire ce texte paru en 1657.

C'est un vrai plaisir que de fureter en compagnie d'Italo Calvino dans les étagères bien fournies de l'histoire de la littérature mondiale, d'autant plus qu'il lisait parfaitement le français et était d'une érudition rare. Ce livre est composé de divers textes de circonstances (présentations, préfaces, conférences, articles de journaux) mais ne souffre pas de cette hétérogénéité apparente.

Si rien ne remplace la confrontation directe aux textes eux-mêmes, Italo calvino est le premier à en convenir dans son introduction, il y a tout de même un réel intérêt à le lire disserter sur ses auteurs préférés. le plan est chronologique, de l'Antiquité à la littérature qui était alors sa contemporaine. Entre autres, on peut y lire des commentaires sur Defoe, Voltaire, Diderot, Stendhal, Dickens, Flaubert, Mark Twain, Henry James, Joseph Conrad, Pasternak, Gadda, Borges, Ponge et un ébouriffant (et savant) article sur Raymond Queneau.

Tous ces choix je les ai mieux compris en lisant les repères biographiques qui clôturent le livre. de Queneau, par exemple, il avait traduit en italien au moins deux de ses livres, était un membre étranger de l'Oulipo (j'ignorais que c'était possible) et visiblement connaissait parfaitement son oeuvre. Il avait eu l'occasion de s'entretenir avec Hemingway et Borges. Il connaissait aussi Pavese...

Il ne me reste plus qu'à aborder maintenant son oeuvre romanesque. Peut-être « Le baron perché », qui est un de ses livres les plus connus.
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