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La traversée d'une épidémie de peste par des Hommes. Des mots pour dire le confinement.
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Voilà le roman que tout le monde a lu durant le confinement du Covid-19 !
Le Dr Rieux travaille d'arrache-pied pour soigner tous les malades qui arrivent à lui. Mais il n'est pas un saint. Dans une des plus importantes phrases du livre, Camus écrit :
“Il ne s'agit pas d'héroïsme dans tout cela. Il s'agit d'honnêteté. C'est une idée qui peut faire rire, mais la seule façon de lutter contre la peste, c'est l'honnêteté.”
Un personnage lui demande en quoi consiste l'honnêteté :
“Je ne sais pas ce qu'elle est en général. Mais dans mon cas, je sais qu'elle consiste à faire mon métier”, répond le Dr Rieux.
Après plus d'un an, l'épidémie finit par reculer. La population de la ville exulte de joie. C'est, apparemment, la fin des souffrances. le retour à la normale. Comme on peut le deviner, ce n'est pas ainsi que Camus voit les choses.
Le Dr Rieux a eu beau contribuer à combattre cette épidémie en particulier, il sait qu'il y aura toujours des épidémies : épidémies causées par des virus, des erreurs, des mensonges, des comportements, des haines et des jalousies.
Alors qu'il entend les cris de joie de la foule, Rieux se souvient que cette joie sera toujours menacée. Il sait que, dans cette foule joyeuse, certains rentreront chez eux pour subir des déconvenues, des mauvaises surprises. Abandons, maladies, faillites, accidents, mauvaises nouvelles en tout genre, et qu'il va falloir continuer à faire face à la vie, qui poursuit inexorablement son cours. Il sait que le bacille de la peste ne disparaît jamais pour toujours. Qu'il reste caché quelque part dans un organisme, dans une cave, un mouchoir, des vieux papiers, et qu'il reviendra forcément. A nouveau, il se répandra et prendra l'avion pour rejoindre les villes les plus modernes, les gratte-ciel les plus high-tech, les villes les plus futuristes, et sèmera les pleurs, les cris et les larmes parmi des personnes pourtant formidables, en pleine santé, et “qui n'avaient rien fait pour mériter ça”.
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Plusieurs d'entre nous ont perdu un proche durant la crise du Coronavirus. le livre de Camus est donc ressorti des bibliothèques pour nous rappeler notre fragilité. Chacun de nous avons fait l'expérience de perdre le sens de sa vie, à l'occasion d'un échec, un abandon, une trahison, une maladie, un accident. Il a fallu alors, comme les héros “revenant du séjour des morts”, réapprendre à vivre d'une nouvelle façon.
Et pourtant, dans le roman, les habitants d'Oran continuent à nier leur destin. Même lorsqu'un quart de la ville est en train de mourir, les autres continuent à imaginer qu'ils peuvent y échapper.
Le livre ne cherche pas à provoquer un mouvement de panique, car la panique est une réaction à une situation dangereuse, mais de courte-durée, et que l'on peut éviter, pour retrouver la sécurité.
Mais il ne peut jamais y avoir de sécurité pour l'Homme et c'est pourquoi, pour Camus, la seule chose qui donne du sens à la vie est d'aimer nos frères damnés comme nous et travailler sans crainte ni désespoir à améliorer notre condition et celle des autres.

Camus écrit : “ Il y a eu dans le monde autant de pestes que de guerres. Et pourtant pestes et guerres trouvent les gens toujours aussi dépourvus. Quand une guerre éclate, les gens disent : « Ça ne durera pas, c'est trop bête. » Et sans doute une guerre est certainement trop bête, mais cela ne l'empêche pas de durer. Nos concitoyens à cet égard étaient comme tout le monde, ils pensaient à eux-mêmes, autrement dit ils étaient humanistes : ils ne croyaient pas aux fléaux. Nos concitoyens n'étaient pas plus coupables que d'autres, ils oubliaient d'être modestes, voilà tout, et ils pensaient que tout était encore possible pour eux, ce qui supposait que les fléaux étaient impossibles. Ils continuaient de faire des affaires, ils préparaient des voyages et ils avaient des opinions. Comment auraient-ils pensé à la peste qui supprime l'avenir, les déplacements et les discussions ? Ils se croyaient libres et personne ne sera jamais libre tant qu'il y aura des fléaux.”

Le résultat est qu'ils se retrouvent prisonniers. Prisonniers de leurs propres peurs, de leurs propres illusions, incapables d'agir et de vivre la vie qui leur est donnée :

“Impatients de leur présent, ennemis de leur passé et privés d'avenir, nous ressemblions bien ainsi à ceux que la justice ou la haine humaine font vivre derrière des barreaux.”, écrit Camus.
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Un terrible fléau qui emporte tout sur son passage, riches et pauvres (mais les pauvres en premier lieu), enfants et vieillards, faibles et vaillants. C'était le mal du siècle, le destin aveugle qui frappait impitoyablement, malgré les prêches ou les vaccins de fortune. Rappelons-nous : la contagion avait commencé par les rats qui sortaient des caves, et elle s'était rapidement propagée à travers la ville, s'étendant comme une bourrasque depuis la périphérie. Comme l'ombre de la mort qui s'était déployée dans la Bible sur la cité de Pharaon, en n'épargnant que les portes marquées du sang d'un agneau.
Sauf que dans La Peste de Camus, aucun sang n'épargne aucune porte. C'est une peste laïque qui se répand sauvagement et qui alors nous ennuyait, nous autres adolescents, parce que jusqu'au Covid-19, nous n'avions connu aucune épidémie qui nous tînt confinés pendant si longtemps. Ni aucun confinement d'ailleurs. A relire ces pages, on est frappé par les similitudes entre la claustration d'alors et la nôtre : les portes de la ville qui se referment soudainement, la difficulté, voire l'impossibilité d'en sortir, les différentes façons de réagir au mal par le déni (celui des jeunes), le dédain, la magouille, la panique, la fuite. On est frappé par le nombre des décès publiés chaque jour comme aujourd'hui. Ou par l'engagement des médecins appelés à lutter contre le fléau. En l'occurrence, le Dr Rieux qui tient la chronique de cette épidémie pas comme les autres. C'est un des héros du quotidien et il y en a d'autres dans le livre.
On est frappé par tous ces personnages qui réagissent chacun à leur manière, et dans lesquels chacun de nous pourra se retrouver. Qu'il s'agisse du docteur Rieux qui chaque soir fait le tour des patients, de son ami Tarrou qui s'associe à ses consultations, du journaliste Rambert qui renonce à fuir la ville pour rejoindre sa fiancée, du fonctionnaire Grand qui s'acharne à peaufiner une phrase au milieu de la tourmente, ou encore de Cottard qui profite de la peste pour faire des affaires.
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Tres bien ecrit meme si il n est pas imagee l histoire est captivante J ai bien aim e ce livre.
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très bon livre!
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Un classique qu il faut lire une fois dans sa vie
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Si je ne donne que quatre étoiles, malgré les qualités évidentes de ce roman, c'est que je trouve que Camus s'est trop servi de ses personnages (leurs pensées, discussions) pour distiller sa philosophie. Dans une autre de ses oeuvres, la nouvelle, "l'Hôte", il a par exemple très bien réussi à faire comprendre ce que c'est qu'être (ou pas) un "pestiféré", sans avoir à passer par des discours. Mais c'est un détail qui n'enlève rien au plaisir de cette lecture.
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LE livre à lire et relire ; s'il n'y avait qu'un livre à sauver ce serait celui-là ! malheureusement d'actualité en 2020
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