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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Magnifique moment de lecture.
Un roman choral qui met en lumière l'Algérie, qui rend hommage à ceux qui ont dû la quitter, à ceux qui sont restés, aux exilés qui ont profondément aimé ce pays. Les deux points de vue sont abordés : ceux des pieds-noirs comme celui des algériens autochtones. Les traits des personnages sont peut-être un peu forcés, mais comme que j'ai aimé les côtoyer. Ils se donnent la réplique, nous invitent dans leur coeur à tour de rôle, dans de très courts chapitres, rythmant cette lecture attachante que j'avais beaucoup de mal à lâcher. Un petit pavé de 450 pages dévoré en deux jours ! Les description d'Alger sont superbes.
L'histoire de Louise, personnage principal de ce roman, au sort bien malheureux, est poignante. Son amour pour l'Algérie, pour Alger la blanche et ses doux parfums, la musique, les souvenirs... inonde ces pages.
Deux auteurs, deux origines, deux styles d'écriture, deux belles écritures.
Un livre dont l'écriture à quatre mains de deux origines différentes, - Jamil Rahmani est né en Algérie, Michel Canesi est français, naturalisé marocain en 2019-, confère, à ce livre, une dimension universelle. Nous sommes tous citoyens du monde. Les auteurs offrent des éléments pour comprendre l'histoire de l'Algérie, à nous, lecteurs, de nous en imprégner pour façonner notre propre opinion.
Merci Michel Canesi & Jamil Rahmani !
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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Voilà donc un roman, un vrai, à l'écriture assez originale. Deux auteurs, plusieurs voix.

Au centre du récit et au départ, l'amour, en pleine guerre de libération nationale, de Louise, la «pied-noir» de «bonne famille» (mère raciste et Oas, mais père intellectuel libéral) pour Kader, un étudiant en médecine (à Alger), militant actif du Fln. La fille, influencée par les idées et les réflexions libérales et humanistes du papa et, aussi, révoltée par la condition inhumaine faite aux «indigènes», et par les attitudes et comportements racistes de son environnement immédiat, ne tarde pas à rejoindre le mouvement national. Rien de plus facile pour elle, belle et rebelle et parlant, grâce à son père, l'arabe et le kabyle. Algérienne jusqu'au bout des ongles! Possédée par l'Algérie, elle s'implique à fond.

L'indépendance ! Espoirs, jouissances, jouisseurs, dérives, nuits folles, journées pleines... tout y passe.

Louise habite les hauteurs d'Alger. Elle observe, évalue, juge et tranche…sans peur car sans reproches, si ce n'est que de trop aimer son pays…l'Algérie…et son époux devenu un médecin réputé, mais déjà oublieux des combats passés et des promesses. Au bout de 35 années de mariage, c'est le divorce…et elle est découvre qu'elle est une «étrangère», avec une peau qui «ressemble aux façades des immeubles d'Alger»… «à l'image d'Alger, ruinée», à l'exception de certains lieux qui ne vieillissent pas, donnant l'illusion de l'éternelle jeunesse. Comme le Saint Georges, «un douloureux mirage».

Autour d'elle, plusieurs personnages hérités d'hier, se trouvant pour la plupart en France, partis en 62...et des amis, nouveaux, jeunes ou vieux : l'homosexuel, un réalisateur, le jeune à la recherche de son identité, de son histoire et d'un autre avenir, les racistes, l'acteur raté,…

Les souvenirs, les commentaires, les observations, les analyses, les événements se croisent et s'entrecroisent parfois, se mêlant harmonieusement ou amoureusement, parfois s'entrechoquant. le tout dans une Algérie qui a beaucoup changé (évolué ?), tout particulièrement en raison d'une religiosité exacerbée et d'un arabo-nationalisme borné...et avec, en face, une France qui a beaucoup évolué, tout particulièrment en raison du bouleversement des moeurs et d'un universalisme mondialisé...Mais qui laisse une foultitude de questionnements sur les rapports ambigus jusqu'à l'équivoque entre les deux pays dont celle-ci : «Comment aimer une nation tortionnaire ? Comment haïr le pays des Lumières ?»
Avis : Au départ, l'apparence d'un sujet-bâteau. La suite vous entraîne dans un voyage au long cours, mouvementé comme on le devine, à travers le temps présent de l'Algérie et à travers une mémoire originale… Celle d'une «pied-noir» algérienne plus que les Algériens, mortellement patriote.
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« La tragédie de ma vie s'est jouée dans un décor somptueux. Une ville si blanche qu'elle éblouit dans le soleil, si blanche qu'elle brûle les yeux de ses murs immaculés en procession immobiles vers la mer si blanche qu'elle boit, les jours de pluie, tout le ciel et sa lumière. »

Face à sa fenêtre, Louise se souvient de la jeune cassandre qui dévoile, à sa soeur, la mort de son fils et à elle, sa vie inexorablement liée à cette terre algérienne « Toi, grâce à Dieu, tu vas rester là, tu vas te marier ici, tu seras heureuse et puis tu seras malheureuse, très malheureuse, plus que tout le monde, mais tu ne pourras jamais partir, sauf pour mourir. Cette terre, ta vie lui appartient ! » Nous sommes en 1954, « dernier été de paix »
Louise épouse Kader, algérien, ancien combattant du FLN. Elle connaîtra un grand bonheur, les plaisirs de l'ascension sociale de Kader. « J'ai traversé les premières années de l'Algérie indépendante en voiture décapotable, à deux cents à ‘heure. Kader travaillait le matin à l'hôpital et l'après-midi dans son cabinet rue Diduche Mourad, ex-Michelet. Il gagnait beaucoup d'argent… Il me comblait : bijoux, fourrures, restaurants, voyages ». Petit à petit la dégradation, sociale et physique, arrive, surtout après sa séparation d'avec Kader. Elle est entière, insoumise….. mais écartelée entre sa famille française et sa belle-famille algérienne. Jamais à sa place, jamais totalement acceptée voire rejeter. « Je parle Kabyle et arabe, j'ai la nationalité algérienne, mais je me sens étrangère. Je n'ai rien de commun avec les autres habitants de la ville. »
Marc, jeune cinéaste cynique. Au début je ne le situe pas, mais petit à petit, il entre dans le cercle de la vie de Louise ; C'est le frère de Paul, son cousin tant aimé, mort accidentellement ainsi que l'avait prédit une jeune voyante algérienne et qui porte le poids de cette mort. « C'est fou comme tu as grandi, un vrai petit homme…. C'est fou comme tu lui ressembles ! Ainsi pensai-je la mort dans l'âme, lors de mon dernier séjour, je ressemble à un mort ! »

Sofiane, petit voisin de Louise prends la place de Marc et la suite de Paul dans la vie de la vieille femme. Son souhait, partir en Europe l'Eldorado pour de nombreux algériens. Louise va lui parler de son Algérie et il la questionne sans cesse « Des français, on en voit plus qu'à la télé depuis qu'on les a mis dehors. Tu dois être la seule qui reste avec Madame Paule, la concierge du 99.
Je suis algérienne comme toi, Sofiane.
Mais non t'es pas arabe !
Ça ne veut rien dire, on peut être européen et algérien. Ce pays est autant à moi qu'à toi, j'y suis née et je compte bien y mourir. »

« Tu comprends, ces arriérés voudraient me faire sortir dans la rue en pingouin et m'empêcher d'écouter Mozart… Tu imagines Alger sans Mozart ! La vie, c'est la liberté : la liberté de croire, de voir, d'entendre et d'aimer sans contraintes, des le respect de soi et des autres. Pas cet ersatz de religion qui veut fixer un cadre à tout et rythmer la vie avec des règles du Moyen-âge. L'islam de ton cousin est un islam d'interdit, d'abêtissement et d'anéantissement qui privilégie l'étiquette et jette à la poubelle le spirituel »

Dans ce livre, les 3 garçons sont les 3 phases importantes de ce pays. Paul représente l'insouciance et la colonisation ; Marc, le deuil et celui qui se trouve entre deux rives ; Sofiane, le renouveau de l'Algérie qui regarde outre-méditerranée.

Les vies de Louise, Marc, Sofiane s'entrecroisent comme les fils d'une tresse, s'emmêlent, se défont, se recroisent. Louise aimera, de façon différente, ces 3 garçons. Marc vampirisera Louise et Sofiane pour son film et se retrouver. Sofiane se nourrit de Louise et Marc pour avancer.

Au milieu de ces 3 vies ; l'Algérie depuis la colonisation jusqu'à nos jours. Quelle leçon d'histoire que ce livre. Je suis d'une époque où on ne parlait pas de ces « évènements » et j'étais beaucoup trop jeune pour comprendre, alors j'ai apprécié cette découverte où les auteurs relatent sans concession l'histoire des 50 dernières années de l'Algérie. L'histoire se nourrit de l'Histoire.

Ce Roman polyphonique coécrit pas deux auteurs est un véritable hymne à l'Algérie. Un livre superbe, d'amour – haine, fascination – rejet, et comme les rapports entre la France et l'Algérie, indubitablement lié. Comme dit Louise : « je suis à l'image d'Alger, ruinée ».

Tout est dit dans cet extrait :
« C'est l'histoire d'une jeune femme aux prises avec l'histoire, qui est broyée par elle. Louise, ma tante, va jusqu'au bout de ses convictions. Par amour, elle renie ses racines puis se rend compte qu'on ne peut le faire impunément…
Patricia lâche ma main et prend la parole :
-C'est plus que ça, c'est une histoire d'amour trahi… une histoire d'amour et de haine entre un homme et une femme, entre une femme et sa terre, entre l'Algérie et la France… l'histoire de la colonisation et de la décolonisation au travers de plusieurs destins, l'Histoire avec un grand H écrite avec le sang des personnages. »

Merci messieurs pour ce magnifique livre. J'ai lu ce livre dans le cadre du Salon du livre historique de Levallois-Perret. C'est un livre-voyageur que je vais devoir le rendre, je pense l'acheter pour l'avoir sur mes étagères et le relire.

Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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Une réussite, ce livre, qui restera probablement mon pavé de l'été 2012, non seulement par le nombre de ses pages (456) mais surtout par la richesse des thèmes évoqués et la complexité des personnages.
Roman choral à plusieurs voix annonce l'éditeur pour rester dans le registre musical du titre. Plusieurs voix se croisent, se complètent, se contredisent, s'explosent ou finissent par s'harmoniser dans un final de toute beauté.
Au centre, Alger la Blanche, la ville aimée ou haïe, tour à tour, celle de 1954, de la haine et de la violence, celle de l'expulsion des pieds noirs, de leur douleur et de leur incompréhension et celle des Algériens, de leur misère et de l'immigration vers la France, enfin celle d'aujourd'hui.
Louise est la voix principale, la plus forte, la française qui par amour pour Kader, son jeune mari, a pris fait et cause pour le FLN et qui est restée après son divorce, dans son bel appartement avec une vue magnifique sur la baie d'Alger. Jeune fille superbe, courtisée, riche, gâtée, elle est devenue une vieille femme obèse, sans dents, pauvre et surtout très seule jusqu'à la rencontre de Sofiane, un jeune algérien fougueux et naïf mais plein de foi en l'avenir, droit et religieux, sans fanatisme, un très beau personnage dont l'ambition est de tourner dans un film du neveu de Louise, Marc, le grand réalisateur .
C'est la troisième grande voix du texte, Marc, qui revient à Alger, après une trentaine d'années, non pour revoir Louise comme le croit celle-ci mais pour y faire des photos pour Paris-Match. Elle lui présente Sofiane.
C'est le véritable début du récit. Toutes les générations sont représentées et en arrière-plan se jouent les aspirations de chacun vers une vie plus belle, vers la réalisation de soi qui passe par l'art, toutes les formes de l'art, musique, écriture, cinéma. La fuite du temps et les souffrances des corps, la présence constante des changements, voire des transformations et la mort obsédante, toujours en arrière-plan, comme la grande menace permanente, tous ces thèmes font de ce roman une fresque passionnante.
Lien : http://liratouva2.blogspot.f..
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Attention coup de coeur !
Tout commence dans un décor somptueux, dans une ville enchanteresse qui va être le théâtre d'une tragédie humaine irrévocable… Alger la Blanche, dans les années 50, est pour Louise, tout juste âgée de 16 ans, un havre de paix dans lequel elle s'épanouit aux côtés de Paul, son neveu qu'elle aime tendrement. Malgré ses origines Pied-Noir, la jeune fille a grandi bercée par les histoires kabyles des femmes de ménage et maîtrise parfaitement la langue des indigènes. Mais la mort de Paul dans un accident en 1958 va bouleverser la vie de Louise. Sa rencontre et son mariage avec Kader, un militant algérien, vont l'aider à légitimer sa place sur cette terre qui l'a vue naître, à une époque où les français et les juifs sont contraints de fuir l'Algérie pour sauver leur vie…
C'est de ce passé à la fois enchanté et tumultueux que Louise, devenue vieille femme, témoigne avec une douleur palpable. Elle nous décrit une époque pas si éloignée de la nôtre, qu'elle a connu, qu'elle a aimé puis qu'elle a vu disparaître au profit d'un radicalisme opprimant et intransigeant. Elle nous conte la déchéance d'une ville qui n'avait rien à envier aux grandes métropoles européennes, d'une ville qui a perdu sa richesse en même temps que son multiculturalisme. Louise représente le passé révolu, tandis qu'à ses côtés, Sofiane, son protégé, est tourné vers l'avenir et vers l'Europe et ne rêve que de richesses et d'aventures. Lui aussi fait entendre sa voix et témoigne de la déchéance dans laquelle est tombée Louise, ainsi que de l'affection qu'il lui porte. Entre eux, il y a Marc, le troisième narrateur de ce roman aux multiples facettes. Il est le second neveu de Louise et se tient éloigné de l'Algérie depuis dix ans. Ce brillant réalisateur français, effrayé à l'idée de renouer avec ses racines, sera lui aussi contraint d'affronter ses démons…
« Alger sans Mozart » est un magnifique roman choral écrit à quatre mains par Canesi et Rahmani. La petite histoire n'a de cesse d'être entremêlée à la grande Histoire, dans un récit passionnant et bouleversant mené avec une extrême habileté. On voyage ainsi dans le passé et dans le présent avec la plus grande facilité, entraîné par l'énergie et la puissance que dégagent les différents narrateurs. le regard nostalgique et plein de rancoeur de Louise n'a de cesse de se heurter à celui plein d'espoir et de candeur de Sofiane. Chaque destin apporte au récit une nouvelle épaisseur qui l'enrichit et l'alimente. le lecteur ne peut qu'être captivé fasse aux différents témoignages d'une extrême justesse qui contrastent les uns avec les autres. La haine et l'admiration, l'attirance et le rejet sont autant de sentiments ambivalents qui ont construit l'Algérie indépendante et qui s'affrontent dans un récit à couper le souffle ! le personnage de Louise est réellement passionnant dans son évolution et offre une magnifique personnification d'Alger. Cette femme à l'enveloppe ruinée par des années de solitude reflète avec horreur la déperdition d'une ville étouffée par la répression. Un pur bonheur de lecture qui donnera peut-être à certains l'envie de découvrir Mozart…
Un énorme merci aux éditions Naïve et à Libfly pour ce partenariat qui m'a permis de faire cette superbe découverte!
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Deux noms propres que rien ne semble rapprocher, les côtes méditerranéennes versus les montagnes autrichiennes. Une ville, un compositeur. En les rassemblant c'est un roman sur 60 ans d'histoire algérienne, un pays pris dans l'étau de la colonisation et des blessures de chaque côté de la Méditerranée qui ne seront peut-être jamais refermées. Au-delà des parcours personnels, au-delà des rencontres et des désunions, au-delà des accords et des déchainements, peut-être que la musique est le lien qui peut raccrocher à quelque chose. Surtout Mozart…

Alger sans Mozart est une partition à deux plumes. Quatre mains, vingt doigts pour mettre des mots sur les maux d'une histoire qui aurait pu être fraternelle et qui est devenue fratricide à cause d'une date : 1830. Ce roman franco-algérien signé par Michel Canesi et Jamil Rahmani débute en été 1954, le dernier été de la paix pour se terminer à peu près de nos jours et narre la vie de Louise, une pied-noir qui a refusé de partir, née en Algérie elle veut mourir en Algérie. Malgré les violences de la décolonisation, malgré la guerre civile. Louise est différente, elle ne pense pas comme ses parents, sa famille, elle se sent algérienne, de coeur et de chair. Elle parle arabe et berbère et épousera Kader, un algérien, un musulman. Mariage qui se terminera par un divorce pour absence de progéniture. Progressivement Louise s'enfoncera dans une mélancolie sans retour, fumant, buvant, grossissant à vue d'oeil, elle qui a été le sosie de Rita Hayworth. Vers la fin de sa vie, une rencontre va l'apaiser, celle avec son jeune voisin qui vient de perdre sa mère. Il s'appelle Sofiane, beau comme un dieu et enfant de cette Algérie nouvelle qui voudrait voir le pays se transformer. Elle lui raconte sa vie, lui fait aimer même Mozart… Un personnage va mettre un peu de désordre, Marc, cinéaste parisien de renom et souvent cynique ; attachant aussi. C'est le neveu de Louise, seul membre de sa famille avec qui elle garde un contact. Lui aussi va rencontrer Sofiane…

Alger sans Mozart est une histoire d'amour mais aussi de haine. Entre une femme et un homme, entre un homme et un homme, entre deux pays, entre deux continents. Mais c'est une formidable envolée lyrique pour entreprendre le chemin de la réconciliation. L'écriture est monumentale ne cherchant pas les fioritures mais voulant juste faire résonner les phrases dans l'écho de l'histoire, les dialogues sont percutants, parfois si cinglants et réels qu'on entend les protagonistes les prononcer. C'est toute la force de l'écrit.
Et avant tout, c'est un hymne à l'Algérie, à cette vie d'avant, d'après ; à la beauté des montagnes, aux effluves marins, à la capacité de résistance d'un peuple à travers les tragédies et bains de sang, à l'espoir et en même temps à la résignation.

Un roman qui est comme la musique de Mozart, après l'avoir terminé, refermé le livre, on le lit encore…
Lien : https://squirelito.blogspot...
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Voici un roman très beau et appaisé sur les relations haine-amour entre l'Algérie et la France.

Bien sûr, il est question de la difficile quête d'identité de l'Algérie ; mais également des liens dont ne peut se défaire la France à l'égard de son ex-colonie.

A travers deux personnages forts : Louise, pied-noir qui ne peut quitter sa terre natale et Sofiane, qui représente la jeunesse algérienne, les auteurs nous touchent au coeur et nous font découvrir ce pays au fil des années depuis la guerre d'indépendance jusqu'à nos jours. Ainsi, Sofiane, qui n'a jamais quitté l'Algérie, est persuadé que le Maroc est un pays pauvre...

Ainsi Louise, qui s'est battue pour l'indépendance de l'Algérie et qui n'est plus que la "francaoui" à moitié folle qui écoute Mozart à plein tube pendant l'appel à la prière.

C'est elle qui va guider Sofiane adolescent sur les chemins de la pensée, ne lui proposant jamais une réponse toute prête à ses questions, mais l'invitant plutôt à comparer et à tirer ses propres conclusions.

Il est également question, dans ce roman, des relations difficiles au sein de la famille ; une famille éclatée entre deux soeurs dont l'une reste en Algérie (Louise) et l'autre laisse son mari et son fils aîné mort enterrés dans cette terre.

Le personnage de Marc, cinéaste que je n'ai pas trouvé si cynique que cela - plutôt désabusé - ne m'a pas passionné.

Un roman qui se déroule sur l'autre rive de la Méditerranée dont la France a été si proche, mais dont nous ne recevons plus de nouvelles.

Les deux auteurs, "originaires des rives nord et sud de la Méditerranée", ont su méler leurs plumes et leurs voix pour donner naissance à un texte très beau et que jamais ce livre ne soit dissonant, nous faisant toucher du doigt le fait que ces deux pays sont à jamais lié, quoique l'on y fasse.

A l'image de la photographie de couverture, le personnage de Louise est une jeune femme européenne résolument tournée vers l'avenir. Et son avenir, c'est le pays de sa naissance.

L'image que je retiendrai :

Celle de la ville blanche, vue du bateau : celui du départ des pied-noirs, celui du retour de Marc.
Lien : http://motamots.canalblog.co..
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J'ai eu beaucoup de mal à refermer ce livre et pourtant je l'ai dévoré en deux jours seulement. Je tournais les pages frénétiquement à l'arrêt de bus; entre deux pauses... Il y a ces images à mi-chemin entre nostalgie et froideur, des personnages qui se joignent dans une ronde fabuleuse. Il m'a semblé que les deux auteurs avaient su avec brio, traduire à la fois toute la complexité psychologique ainsi qu'une forme de ressentiment doucereux dès lors qu'on évoque le passé franco-algérien. Malgré quelques accès volontairement "bobo", j'ai adhéré aux personnages, à leurs travers qui finissent par les rendre si magistraux qu'on regrette d'avoir un moment douté. Y compris au moment de finir ma critique je ne peux demeurer totalement insensible au charme qui continue de m'envoûter !
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Un coup de coeur pour ce roman polyphonique écrit à quatre mains !

C'est l'histoire à trois voix pour trois générations :
- Louise, pied-noir de bonne famille qui épouse Kader l'algérien sympathisant du FLN.
- Marc, son neveu metteur en scène cynique
- Sofiane, le jeune voisin de Louise

Les trois voix se croisent, se rapprochent et finissent par être étroitement imbriquées.
La fin est comme un final de feu d'artifice !
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en 1954, Louise a 16ans passe son été chez sa soeur à Bougie avec son neveu Paul quelques années les sépares en Algérien Française qui vit ses derniers moments de paix avant le déclenchement de la guerre. Tout se passe bien, insouciante, charmante Louise savoure sa jeunesse, jusqu'au jour ou tout bascule , Paul mort dans un terrible accident et l'Algérie connait ses premiers mouvements.

Amoureuse d'un jeune algérien Kader, tiraillée entre L'Algérie et la France, entre sa famille qui est pour une Algérie Française et Kader partisan du FLN, hantée par le fantôme de Paul Louise est au bout de ses peines; un choix s'impose L'Algérie Libre et Kader ou sa Famille et l'Algérie Française.

avec l'indépendance 1962, tout est permis, mariée a Kader Louise vit sa meilleure vie, dans un pays qui redécouvert la paix et la joie et la souveraineté, séparée de sa famille qui elle a du fuir avec les milliers de pieds noirs, Louise quant à elle reste dans le pays pour lequel elle a tant sacrifié.

et puis le temps a fait son oeuvre, Kader a fini par s'éloigné laissant Louise toute seule dans son appartement à Alger, Alger la blanche pour qui elle a tant combattu et qui connait des années d'horreur, qui croule sous le sang.

Louise la rebelle n'est plus ce qu'elle était, dotée d'une beauté digne de Rita Hayworth, une seule chose la retient , la rattache a son passé, fait revivre la Louise du passé: Mozart, d'ou le titre du roman ALGER SANS MOZART.

QUE serai ALGER SANS MOZART, QUE SERAI LOUISE SANS MOZART.
en 1954, Louise a 16ans passe son été chez sa soeur à Bougie avec son neveu Paul quelques années les sépares en Algérien Française qui vit ses derniers moments de paix avant le déclenchement de la guerre. Tout se passe bien, insouciante, charmante Louise savoure sa jeunesse, jusqu'au jour ou tout bascule , Paul mort dans un terrible accident et l'Algérie connait ses premiers mouvements.

Amoureuse d'un jeune algérien Kader, tiraillée entre L'Algérie et la France, entre sa famille qui est pour une Algérie Française et Kader partisan du FLN, hantée par le fantôme de Paul Louise est au bout de ses peines; un choix s'impose L'Algérie Libre et Kader ou sa Famille et l'Algérie Française.

avec l'indépendance 1962, tout est permis, mariée a Kader Louise vit sa meilleure vie, dans un pays qui redécouvert la paix et la joie et la souveraineté, séparée de sa famille qui elle a du fuir avec les milliers de pieds noirs, Louise quant à elle reste dans le pays pour lequel elle a tant sacrifié.

et puis le temps a fait son oeuvre, Kader a fini par s'éloigné laissant Louise toute seule dans son appartement à Alger, Alger la blanche pour qui elle a tant combattu et qui connait des années d'horreur, qui croule sous le sang.

Louise la rebelle n'est plus ce qu'elle était, dotée d'une beauté digne de Rita Hayworth, une seule chose la retient , la rattache a son passé, fait revivre la Louise du passé: Mozart, d'ou le titre du roman ALGER SANS MOZART.

QUE serai ALGER SANS MOZART, QUE SERAI LOUISE SANS MOZART.
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