Andres surnommé Petit est un petit gars malin (ou qui se croit malin???) qui ne réussit pas trop dans la vie : sa femme l'a quitté, sa brave mère l'insupporte, il n'a plus de boulot, il échoue à écrire les tangos qui feraient de lui un vrai poète et Raquel, flamboyante rousse libérée dite « La Russe « ne répond pas à son amour…
Un déclic de hasard va lancer cette petite gouape minable et sympathique vers une aventure, une vraie, et pas des plus marrantes. du genre qui s ‘emballe et qu'on ne sait plus comment arrêter.
Son copain le moineau le met en relation avec Bernabée, le footballeur-culte dont il est le dealer. Bernabée le jette dans les mains manipulatrices de son employeur, l'homme d'affaires-truant Cuitinio aux procédés pour le moins crapuleux, et l'amène à enquêter sur l'assassinat de sa maîtresse, elle-même fille du meneur d'une faction fasciste dont la fille a été assassinée dans des conditions louches, croisant au passage un journaliste véreux et un policier corrompu.
Andres n'est pas vraiment persuadé qu'il vaut beaucoup mieux qu'eux, et d'ailleurs sa rencontre avec une jeune anarchiste prêt à se sacrifier à sa cause va achever de l‘en convaincre.
Tout se passe à Buenos Aires en 1933, où un pouvoir politique corrompu met le pays à genou dans un contexte de crise économique entretenue par l'intimidation. Football opium du peuple, monde des affaires, politique, police et médias, tous aussi vendus les uns que les autres, sont au rendez-vous de ce tableau pointu d'une société en déliquescence.
Et on croise incessamment
Borges en sa jeunesse encore inaboutie, fascinant dandy hilarant dans sa vanité inutile ...
Bref, roman loufoque, pétillant d'humour et de gouaille, qui dépeint des personnages dont l'errance, en forme de cavalcade, est aussi désespérée que poétique, et raconte un microsome social ancré dans une réalité historique. Gouleyant à souhait !