Le chemin était étroit et bordé d'arbres sans feuilles, plongé dans l'obscurité mis à part le rare et fugitif éclat d'yeux d'animaux parmi l'entrelacs des branches qui se détachaient sur la nuit. Nous traversâmes le pont de bois qui gronda sous notre poids et j'entendis le bruit de l'eau- des affaissements liquides sur un registre grave, et je me dis que ce devait être la Rivière Bleue, mais je ne pus la voir; elle était cachée par les arbres et les talus de neige; tandis que nous continuions à rouler, les bruissements de l'eau nous accompagnèrent car la rivière coulait le long de notre route par moments d'un calme irréel, puis bouillonnant soudain dans une musique de chutes d'eau et de cascades.