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3,7

sur 488 notes
Alors, je ne vais pas mentir, comme j'avais lu il n'y a pas si longtemps Urban Sed Lex, je me suis dit « pfffff encore un du genre urbex, sanatorium… proposé sous une autre forme, mais dont le fond me semblait similaire. Oui, il y a du déjà vu dans ces intrigues huis-clos où l'on se retrouve au milieu de personnages enfermés (peu importe la raison) avec un criminel au milieu, blablabla. ET PUIS… il y a Armelle. Cette autrice dont la plume assassine va réellement vous plonger dans des lignes angoissantes en faisant jouer les descriptions physique des lieux et des actions, en simultané, sans fioritures, et avec une fluidité qui laisserait entendre qu'elle décrit ce qu'elle voit (ce qui vous fait voir ce qu'elle écrit, ça va de soi).

Bref, du coup, comment un livre avec du « déjà vu » peut-il autant bouleverser ? Oui oui, je dis bien bouleverser. Croyez-le ou non, je viens de passer 24h à fouiller les méandres d'internet pour trouver des indices sur ce lieu peu banal et, ô god, plein, mais alors plein de reportages, d'écrits, de photos, de vidéos se cachent plus ou moins bien sur le sujet. Certaines moins sérieuses/ bien faites que d'autres, il semblerait que, quelles que soient vos croyances, superstitions… (oui oui, même celui ou celle qui affirme que c'est des conneries – moi, entre autre 🙂 ) finira par trouver une sorte de malaise imprégnant en entrant dans les couloirs de ce sanatorium du Kentucky.

Dans un premier temps, les personnages. On se rend compte du travail de l'autrice sur ces derniers en ce sens qu'ils sont tantôt hommes, tantôt bêtes. Un savant mélange de style pour montrer qu'avant d'être des monstres prétendants au couloir de la mort, ils sont une partie du genre humain. Ça fait peur, ça fait mal, mais ça rend les événements tellement crédibles que c'en est bon, très bon. Sans m'attacher spécialement à l'un ou l'une d'entre eux, j'ai apprécié la manière dont leur comportement et leur esprit critique se sont montrés complexes et intéressants. Nous avons dès les premières pages des hommes et des femmes déterminés, intelligents, magouilleurs parfois, mais toujours dans la recherche et la tromperie, comme s'il devait y avoir de l'esthétique dans la chute de l'autre. On ne sait plus si les gestes sont alors dirigés par instinct ou par pure sournoiserie.

L'intrigue, je ne vais pas vous la refaire, elle est assez simple : huit condamnés, deux matons, un public qui choisit en fonction de ses « affinités » qui doit vivre ou mourir… Un loft story dont l'enjeu est un peu plus dur. Vous avez en clair une bonne partie de l'intrigue… dans le titre 😉
Là où c'est intéressant, c'est qu'elle est menée d'une main de maître : vous avez dans ces quelques pages, des montées en tension qui valent grandement le détour. L'autrice prend un malin plaisir à nous donner des ascenseurs émotionnels, de grandes avancées qui feront mieux reculer, et tout ça pour se terminer avec un bel uppercut, ce dernier encore plus fort pour le personnage que pour le lecteur.
Dans cette intrigue, nous avons une description intelligente des protagonistes tout comme des lieux. La montée en tension est grandement due à cette dernière. Vous avancez dans les corridors et les sous-terrains de Waverly Hills avec ses otages. Les prisonniers étant les fameux otages, je vous laisse deviner. En plus de cette « élection » faite par les téléspectateurs, nous avons surtout les différents profils qui se mélangent pour ne laisser aucun doute sur les intentions présentes, qu'elles soient du public, des prisonniers, des matons… Une analyse profonde est faite sur le tout, que ce soit par une critique sociétale survolée, par des amalgames ou confusions faites sur les prisonniers entre eux, à la dangerosité du site, en passant par le dessein de la production.

Pour finir sur la plume, elle est fluide tout en étant très incisive. En plus d'être cinématographique, elle laisse place à des mots fins, châtiés pour décrire toute l'horreur du lieu. Nous plongeons indéniablement dans le sinistre, le glauque, parfois le gore, sous l'emprise de notre imagination ou faculté à visualiser ce qu'on lit. J'ai été tentée à plusieurs reprises d'arrêter ma lecture pour la remettre au lendemain et… oh, devinez… j'ai pas pu lâcher le livre. Bref, ça se lit vite et sacrément bien ! (à croire que je deviens cynique)

Du coup, je déterre cette pépite du bas de ma PAL pour l'avaler en quelques heures. Laissez-vous prendre au piège de cette histoire qui regorge d'anecdotes intrigantes et dont la lecture se fait tout en images. Je suis réellement ravie d'avoir croisé l'autrice lors d'un salon, car elle a su me conseiller en fonction de mes goûts et qu'elle est douée pour faire hérisser les poils du dos en mêlant aussi bien fiction et réalité sur une société qui se veut de plus en plus voyeuse… Je n'ai donc plus qu'à me jeter sur le suivant la concernant : Sinestra.
Un coup de coeur que cette histoire qu'on détestera adorer !

Bonnes lectures à tous
Lien : https://jetdemot.wordpress.c..
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Sur le fond, le livre est vraiment très bien écrit. On lit les descriptions avec délectation.
Je peux dire que l'intrigue est réussie dans l'ensemble.
Le personnage principale est vraiment très intéressant à décortiquer sur le point psychologique (de même que les autres) mais on a une petite préférence pour lui. Son métier et son vice le pousse à être un manipulateur hors pair. J'avoue avoir été un peu déçue par la fin. Je m'attendais à quelque chose d'un peu plus spectaculaire. Mais dans l'ensemble, c'est un bon thriller.
J'ai été ravie de faire la connaissance de cette auteure que je ne connaissais pas du tout.
J'ai appris qu'elle aimait le huis-clos qui est mon petit péché mignon. Je me demande si ses autres romans sont sympas?
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 Imaginez un loft. Pas un appartement de bobo, mais LE loft, celui de LOFT STORY (2001) peuplé non pas de 8 décérébrés mais de 8 criminels, 8 assassins plus exactement 6 hommes et 2 femmes. Tous condamnés à mort en instance d'exécution. On les y enferme sous l'oeil de caméras et de millions de téléspectateurs.  Chaque semaine, l'un d'entre eux sera élu par le public pour retourner dans le couloir de la mort. le dernier, le vainqueur, ayant prouvé sa réhabilitation sera libéré.
Intéressant comme concept, non ? Et, amis du thriller, attention, pépite ! Oui, je sais, je l'ai déjà dit il y a peu. Parce que ici Armelle Carbonel fait fort, très fort. Axiome de départ,  le narrateur est un tueur en série, un vrai, sadique et extrêmement intelligent. Il nous raconte le lieu (un ancien hôpital sinistre à souhait où furent pratiqués autrefois des traitements barbares sur des tuberculeux), ses "charmants" colocataires, les "épreuves " imposées par la production, sa stratégie et ses fantasmes...
On se doute très vite qu'on ne nous dit pas tout. Comme dans la réalité,  la télé-réalité n'a jamais montré la réalité. Me fais-je bien comprendre ? La production ne montre que ce qui cadre avec ce qu'elle a prévu. Mais même un scénario bien écrit peut déraper. Et là, ça dérape ! 
Qui sont-ils ces 8 là ? Comment et pourquoi ont-ils été choisis ? Il a un "loup" quelque part. de la part de l'auteure ? de la chaîne de télévision ? Parce que l'auteure est, elle aussi, une manipulatrice. Elle joue sur les mots, les pronoms, les ellipses. Et quand vous commencerez à comprendre, quand la vérité se fera jour, quand vous entreverrez le pourquoi du comment, quand toutes vos hypothèses se seront écroulées, vous ne serez pas au bout de vos surprises. Puisqu'on va suivre notre serial killer jusqu'à la dernière minute, jusqu'au dernier mot...
Au début, j'ai pensé à La Mort en Direct, un film de 1980 avec Harvey Keitel et Romy Schneider (si si 😉), au Prix du Danger (1983) de Yves Boisset. Mais ça va beaucoup plus loin. On a changé de monde. Et cette émission qui n'existe pas, pas encore, flatte les plus bas instincts du public : voyeurisme, goût du morbide, de la souffrance des autres... Ce sont les jeux du cirque des années 2020.
L'écriture est fluide, très visuelle,  parfois poétique, mais elle laisse la place à votre imaginaire. On voit les lieux, les gens, et être dans la tête d'un tueur diabolique 😉😉 ce n'est pas banal. Je ne vais pas oublier ce personnage de sitôt. Ni ce livre.
REDRUM....ça ne vous rappelle rien? 😈😈😈

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J'ai beaucoup aimé cette lecture bien que pas fan du tout des Téléréalités 😨
Le tout nous entraînait forcément vers une histoire glauque à souhait.
D'abord le lieu : un ancien sanatorium qui a vu durant des années des souffrances et même des tortures innommables, le huit clos entre ces 8 protagonistes, meurtriers des plus sordides... et puis cette atmosphère pesante entre le fantôme de Mary, le bing bing de la balle, les souterrains ... Flippant c'est le terme exact.
Bravo pour ce 1er opus Armelle Carbonel je vais chercher le second de suite...
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Armelle Carbonel a un vrai don pour nous immerger dans ses décors. Tout est fait pour prendre le lecteur aux tripes, chaque mot semble pensé pour qu'on ressente les mêmes émotions que les personnages.
En parlant des personnages, n'espérez pas vous y attacher...
Si le scénario est original, il manque néanmoins de surprises. J'ai espéré une fin plus tordue...j'avais ma petite idée de ce qui se passait (d'habitude je me laisse porter par l'histoire) et j'aurais préféré l'avoir devinée, plutôt que de lire une fin pareille.
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La situation de départ :
- des candidats
- un lieu type loft
- un confessionnal
- une voix, dont on ne sait rien, qui donne ses directives
- des caméras
- des secrets à garder
- un gain pour le gagnant
- des émissions quotidiennes et un prime hebdomadaire
- un éliminé par le public par semaine…
Ça vous rappelle quelques choses ? :-)
Sauf qu'il y a quelques petites différences :
- les candidats sont des tueurs condamnés a morts
- le gain est une réhabilitation avec la liberté
- le lieu est un sanatorium réputé pour être le lieu le plus hanté de l'Amérique...
Alors si on y retrouve des manipulations classiques de la télé-réalité comme des images jamais diffusées ou d'autres complètement sorties de leur contexte avec des téléspectateurs à fonds qui plongent directement dans la manipulation et qui finalement fonds toujours des choix voulus. On a aussi bien pire vu la nature des candidats… Et cette voix….
Bienvenue dans Criminal Loft ! Un huis clos bien oppressant, des histoires bien sombres, glauques et des tas de questions...
J'ai adoré ! Au fil du roman, Armelle Carbonel nous raconte, l'histoire du sanatorium (véridique) et les crimes commis par les huit candidats…
Nous suivons cette histoire à travers un des candidats, John T, et ça c'est perturbant car ce type on doit forcément le détester et il nous glace souvent le sang par ses pensées mais comme on est avec lui, a sa place, on a parfois envie qu'il gagne… L'auteur nous mets la tête à l'envers !
Dans ce roman il y a beaucoup de psychologie, beaucoup plus que d'action et c'est ce qui m'a le plus emballé !!
On se pose pleins de questions tout au long du livre :
- qui est la voix ?
- quels sont les crimes ?
- qui va s'en sortir ?
- et d'autres que je ne peux pas vous citer sans en dire déjà trop
En conclusion, lisez-le car il est prenant et très original !!!
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Huit condamnés à mort sont sélectionnés pour participer à une émission de reality show : Criminal loft. Chaque semaine, les votes du public élimineront un candidat afin qu'’il retourne dans le couloir de la mort. le gagnant sera libéré.

Evidemment mettre de dangereux criminels ensemble n'est pas sans risque. Un polar dense, qui dénonce la quête de l'audimat, du sensationnel avec des émissions sans limite. Et le public est coupable car il regarde... un roman violent, noir.

Lien : http://lespapotisdesophie.ha..
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Fini à l'instant !!
J'ai.... ADORÉ !! Armelle Carbonel nous ballade dans le sanatorium de Waverly Hills avec 8 condamnés à mort et croyez- moi.. c'est addictif, puissant, enivrant c'est majestueux!! Je n'ai RIEN vu venir de la fin ... Je me suis faite avoir comme une débutante !
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Je ne suis pas vraiment adepte de la télé-réalité et pourtant, dès que j'ai lu le résumé, j'ai été emballée.
Nous suivons le narrateur, un sociopathe égocentrique, extremement intelligent, dénué d'une quelconque empathie et un brin narcissique, à travers le jeu et des flash-back de ses crimes passés.
Se retrouver dans la tête de ce personnage vous fait froid dans le dos. Difficile d'éprouver de la compassion ou de la sympathie pour lui ou un autre de ses acolytes. On est malgré tout tenu en haleine jusqu'au bout, impatient de découvrir ce qu'il va arriver à chaque candidat.
L'ambiance tout au long du roman est sombre et oppressante. le choix du lieu oú se déroule le jeu amène un côté encore plus glauque à l'histoire.
Si je m'attendais à une fin plus spectaculaire, je n'ai cependant pas été déçue. J'avais bien une petite idée de l'identité de la voix, mais les autres révélations m'ont surprise.
Ce livre n'est qu'une fiction pourtant il fait bien réfléchir. Est-on si loin de la réalité avec ce genre d'émissions ? La fascination qu'éprouve certains pour la vie des autres étalée sur nos écrans, j'avoue que ça fait peur.
J'ai adoré ce livre et je vous le recommande fortement. Gérard Collard parle de révélation sur la couverture, pour moi c'en est une. Hâte de lire à nouveau cette auteur.
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J'aurais pu mettre cinq étoiles pour cet ouvrage au thème original mais pas que, car quoi qu'on en pense le monde d'aujourd'hui avec ses dérives, pourrait très bien nous proposer un concept de real tv de ce genre. Donc j'aime beaucoup le concept, j'ai aimé l'histoire, ses surprises (surtout lorsqu'on apprend le crime de certains détenus) mais j'ai enlevé un gros demi point pour certaines raisons. Certes, le fait de plonger littéralement dans la tête d'un psychopathe du début à la fin est une idée originale, mais franchement John est assez détestable. Je suppose qu'il est séduisant dans son genre, mais quel égocentrisme! Aucun remord, aucun état d'âme quant à ses victimes et aux autres (notamment la pauvre Lynda qui prend cher). de plus, il y a trop d'introspection, John et son passé, John et ses rêves. C'est donc clair que si j'avais voté, John serait reparti dans le couloir dès la première semaine :) Mais bon, le livre vaut quand même 4,5 étoiles de par sa qualité et de l'immersion que j'ai eu en le lisant :)
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