Je n'avais clairement pas de grandes attentes vis à vis de cette lecture. Par contre, j'étais vraiment curieuse de découvrir l'univers des bikers made in
Audrey Carlan. le constat est sans appel, c'est une cruelle déception…
Démarrer 2020 sur une telle lecture est assez embarrassant, écrire cet avis l'est tout autant et pourtant j'éprouve le besoin de vous parler de mon ressenti vis à vis de ce premier opus. Qu'on se le dise, je m'arrête ici, je ne souhaite pas poursuivre la saga alors que ce début ne m'a pas du tout convaincue. Pire, il m'a rebuté à tel point que je ne sais pas si je ressens de la déception ou une pointe de colère en refermant ce livre.
*SPOILERS ALERT*
Je vais m'appuyer sur certains passages du roman pour expliquer mon ressenti, d'où le risque de spoilers.
Tout a bien commencé, avec la fierté de Shay d'ouvrir son propre magasin, Biker Babe est son univers et la preuve de son indépendance. Shay est une héroïne qui se dessine comme une femme forte et indépendante dans les deux premières pages du roman…
« – Je suis fier de toi, Princesse. Tu t'es bien débrouillée, ma fille. Ma petite fille est maintenant propriétaire de sa propre boutique. »
J'étais curieuse de découvrir cette jeune femme qui avait réussi à s'affranchir du statut de fille de président d'un club de biker… Hélas, ce fut une déconvenue car ce trait de caractère est très vite balayé par l'arrivé de Rex, le tombeur de Californie.
Rex est… très explicite dans ses pensées, sa rencontre avec Shay va bouleverser son… entre-jambe !
« Rien qu'en passant à moto devant sa boutique, son allure m'a déjà fait bander.
[…]
Si elle porte des sous-vêtements, je donnerais bien ma couille gauche pour les arracher avec mes dents. »
Alors, l'entrée en scène de Rex m'a laissé dubitative, et pourtant je suis tellement fan des bikers, mais là ce fut la douche froide. Clairement, Rex n'avait rien pour me plaire, et cela s'est confirmé page après page.
UN UNIVERS TRÈS MAL EXPLOITE !
Les bikers c'est ma came, je suis même accro ! Pour tout vous dire, j'ai lu de très bonnes sagas sur les bikers et même si je déteste comparer, je n'ai pas eu le choix ici tellement l'univers est mal exploité.
Je voulais vraiment qu'
Audrey Carlan nous propose un univers novateur, et ça aurait pu le faire car certains détails sont intéressants, mais totalement éclipsé par cette mascarade amoureuse digne d'une télé-novella espagnole ou le mec baraqué aurait la voix d'une gamine de douze ans.
Quand Rex annonce à ses frères qu'il a revendiqué Shay pour être sa femme, j'ai cru que j'allais mourir de rire…
« Avec un engagement aussi déterminé que celui que je ressens au fond de mon âme, je prononce les mots qu'ils ont tous besoin d'entendre :
– J'ai demandé à Shay O'Donnell de devenir ma chérie. »
Problème de traduction ? Tu l'entends là le mec baraqué qui mesure 1m93 qui débite cette phrase devant 20 gars autour d'une table ? 20 bikers j'entends… Bref, j'ai déchanté très vite et ce fut une succession de scène qui m'ont donné les larmes aux yeux.
Le langage n'est pas tellement adapté à l'univers que j'ai cru que rien n'étais raccord avec l'ambiance d'un club de bikers. J'ai eu du mal à trouver les situations crédibles.
DU SEXE… ET ENCORE DU SEXE…
Sur un roman de 157 pages, difficile de ne pas tomber dans la surenchère de scènes érotiques, ce fut pourtant le cas ici. Nos héros ont un coup de foudre, ils couchent ensemble quelques heures plus tard et se promettent fidélité encore plus vite. Sur le principe, je peux me laisser convaincre car je crois dur comme fer, ou devrais-je dire, dur comme la bite de Rex, au coup de foudre. le coup de foudre c'est soudain et rapide, et j'y crois ! Mais dans le contexte de Shay et Rex, j'ai eu du mal à me laisser aller à aimer leur histoire. Pour plusieurs raisons, j'ai été refroidie.
Tout d'abord, à cause du côté cru de l'histoire. Qu'on se le dise, les bikers ne sont pas toujours des enfants de coeur, ils aiment la baise et le danger, et je kiffe ça quand c'est bien exploité. Ici, et bien flop ! C'est un mix entre différents genres, on dirait que l'autrice a essayé de rendre l'univers des bikers plus doux et plus sain mais en retirant l'essence même de ce genre de club.
Nos héros ont des rapports sexuels non protégés dès la première étreinte, ce qui est pour moi un gros manquement, surtout quand on sait que Rex a écumé toute la Californie, je doute qu'il ait eu le temps de passer faire un petit dépistage avant de coller son « gros mammouth » dans la « petite chatte toute chaude » de Shay. Mais passons. Je sais que je chipote, que certaines pensent que les capotes dans les scènes érotiques c'est pas sexy, toussa toussa, et bien pour moi je suis désolé mais c'est important.
Le plus gros choc à mes yeux est la façon dont la femme est traitée dans le roman, et c'est le seul principe qui me tentait avec cette série, c'est qu'
Audrey Carlan nous a habitué à mettre les femmes à l'honneur, à leur donner la vedette et à rétablir l'égalité homme/femme dans certains univers. Et ici, je tombe sur une scène où Rex maltraite une des filles du club ?!? Mais WTF ! C'est une pute à bikers et alors ? Cela justifie qu'il la malmène en la virant de sa chambre en la tirant par les cheveux et en la traitant de salope ? HUM ! Non, NO WAY ! Alors, je sais très bien qu'il s'agit-là d'une fiction, au même titre qu'un thriller où il y a de la violence et des meurtres… mais je n'ai pas pu m'empêcher d'être choquée car dans le contexte de ce roman court, cela détonne totalement avec le principe de faire des histoires qui mettent les femmes à l'honneur.
Ensuite la mère de Shay lui donne des conseils pour bien tenir son homme grâce au sexe, car c'est bien connu que tout ce qu'une femme a à offrir c'est son minou ?!?
« – Oui, ma chérie. le meilleur atout dont tu disposes en tant que femme est le trésor que tu caches entre tes cuisses. Les bikers n'aiment pas qu'on les prive de leur miel. Ils n'aiment pas ça du tout. Et donc, quand une situation se présente où tu as besoin de toute l'écoute de ton homme, tu fais ce que tu as à faire. »
J'avoue que j'ai vu rouge. Parce que je m'attendais à un roman où l'héroïne serait une femme Badass qui s'impose dans un milieu masculin rude et un peu fermé, et au lieu de ça j'ai une nana qui mouille en permanence et qui ne pense qu'à son homme. Elle est où l'indépendance, l'égalité des sexes ? Parce que dans tout le roman, c'est Rex qui impose et qui obtient tout… Même s'il vénère « sa femme », « sa pussycat », « son minou », ou tout autre petit nom qu'il donne à Shay, je suis désolée mais pour moi le contrat n'est pas rempli.
EN BREF :
Si vous êtes arrivés jusqu'ici, bravo ! J'avais besoin de parler de cette déception car je m'attendais à tout autre chose de la part d'
Audrey Carlan qui a toujours su toucher ma sensibilité de femme et de lectrice. C'est d'autant plus une déception car j'adore l'univers des bikers et qu'ici j'ai eu l'impression que ce n'était qu'un décor fade et sans âme.
Je n'ai pas aimé les personnages, ni leur histoire et encore moins le déroulement de l'intrigue qui finalement est comme inexistante. Je n'ai pas pour habitude d'être aussi dure dans mes avis, je suis plutôt partisane du juste milieu. J'aurai pu aimer cette histoire sur le papier, dans les faits ce ne fut pas le cas. Je doute vraiment que les lectrices qui aiment vraiment les bikers trouvent leur bonheur avec cette série. Mais je peux aussi me tromper, et le mieux que vous puissiez faire, c'est de tenter l'aventure.
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