Je ne sais plus quand on en a parlé pour la première fois… Etait-ce là-bas, en Bourgogne ? Je nous revois un soir, déambulant tard entre la rue de Rivoli et la Seine… L'enthousiasme de Stéphane pour cette histoire était absolument contagieux, et comme je visualisais parfaitement la situation, le démarrage de comédie du livre, je n'arrêtais pas de rire, sous les bustes graves des grands hommes sculptés aux chapiteaux du Louvre…
Une psychanalyste parisienne entre deux âges, lasse, fatiguée, à bout, prend quelques jours de break chez une amie retirée en Bourgogne. Au hasard d'une promenade, elle tombe face à face avec un porcelet enfermé dans un réduit immonde, "élevé" dans des conditions sordides à des fins de consommation. Elle l'enlève… Séquence d'anthologie…
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Les gens sont les gens", ou comment un petit cochon va aider une femme à se recentrer, se retrouver…
Le bandeau du livre, qui paraît ces jours-ci au Cherche midi, annonce "Le roman antidépresseur". Ce n'est pas seulement bienvenu en ces jours où Prozac, Seroplex et Lexomil ne se sont jamais si bien portés, c'est… vrai ! Un enchantement opère à la lecture de ce texte d'une délicieuse fantaisie, d'une rare liberté.
Mais "
Les gens sont les gens" n'est pas qu'une récréation exquise. Il n'est pas réservé aux femmes en mal d'épanouissement, en mal de tout, au passage d'une cinquantaine cruelle. Depuis la parution d'
Actrice en 2005, déjà au Cherche midi,
Stéphane Carlier présente une plume fine, légère, acérée, vibrante, profondément intelligente. Parfois cruelle, comme la vie, mais très souvent très drôle ce qui, en littérature comme ailleurs, est si rare, si précieux…
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