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4,1

sur 3001 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une vague d'espoir m'a envahie en lisant ce très beau texte, véridique. le tsunami ? La perte d'un enfant ? Oui…mais la vie, avec l'acceptation des horreurs subies, reprend ses droits et ça, chapeau ! le cancer plie l'être humain, l'handicape avant de le tordre dans des souffrances indicibles ? Oui, mais l'homme, la femme décrits dans ces lignes s'adaptent, au prix d'une volonté, d'un amour, d'un désir de vivre malgré tout, même diminués.
Pour tout ça, pour ces valeurs positives, je dis oui ! Oui à ce livre plein d'humanité, oui à cet auteur franc et honnête. Oui à ces "autres vies que la mienne" !
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C'est ma première rencontre avec Emmanuel Carrère. L'écrivain fait preuve de beaucoup de tact et d'une grande sensibilité pour évoquer ces moments de vie éprouvants dont il a été témoin.
Il est toujours difficile de se mettre « dans les chaussures « d'un autre, d'imaginer que chaque personne a son lot de difficultés, de souffrances et des épreuves. Il est nécessaire parfois de percevoir derrière les carapaces les tragédies et traumatismes qui traversent nos semblables.

Les tragédies racontées par Emmanuel Carrère nous secouent particulièrement car nous avons tous vécu « en direct » via des centaines d'images la dévastation provoquée par le tsunami et nous avons tous perdu un être cher d'une maladie grave.

L'auteur plonge sa plume fine et intuitive dans l'encrier des jours pour livrer un mélange de scènes tendres, drôles, dramatiques et mélancoliques.
Mais le message voulu et qui persiste après la dernière page tournée, c'est la question du courage, de la difficulté à se reconstruire et de continuer à avancer malgré les coups durs du destin.

Délicat et bienveillant comme un baume !


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À quelques mois d'intervalle, la vie a rendu l'écrivain Emmanuel Carrère témoin de deux événements qui n'ont rien à voir l'un avec l'autre, hormis celui de la mort et hormis celui d'être un proche des deux familles concernées par ces deux drames : d'un côté la mort d'une petite fille emportée dans le tsunami qui a dévasté un endroit de la côte Pacifique de l'Asie du Sud Est et de l'autre celle d'une jeune femme dans la force de l'âge, terrassée par la récidive d'un cancer...
Est-ce une commande, est-ce une demande ?
« Quelqu'un m'a dit alors : tu es écrivain, pourquoi n'écris-tu pas notre histoire ? »
Ces proches l'ont donc non seulement autorisé à écrire ce livre, mais ce fut plus qu'une invitation, quelque chose qui tient à la fois de l'injonction et de la délivrance...
Le récit que nous restitue Emmanuel Carrère est empreint d'empathie et d'humanité.
Disons-le, Emmanuel Carrère m'agace autant qu'il m'émeut. Forcément il se met parfois un peu en scène dans le texte, parlant de la vie, des siens, dévoilant en creux l'insatisfaction, la tension perpétuelle, son impuissance d'aimer, les blessures de son existence, sa fragilité de vivre...
Écrire, c'est peut-être pour un écrivain courir sans cesse après des chimères.
Le titre est sans doute une ironie à cela : D'autres vies que la mienne...
Écrire, c'est forcément un acte à la fois prétentieux et vain. Un acte d'amour aussi. Être aimé et ne pas savoir aimé.
Mais il y a son écriture, médiatrice entre les vivants et les morts. Les mots trouvent grâce sous sa plume. C'est une plume fine, délicate, intuitive.
Écrire, c'est se résoudre à ne plus rien savoir de ces personnes dont il parle, dont il nous invite à découvrir leur histoire comme si nous devenions brusquement proches d'eux.
Je reconnais que parfois l'exercice a suscité un certain malaise en moi, celui d'être voyeur d'une histoire qui ne me concernait pas. Cependant, de ce récit intime il ressort quelque chose d'universel évoquant la mort qui nous touche, celle de nos proches, celle qui adviendra de nous, ceux qui resteront après nous.
Faire le deuil, c'est être survivant. Survivre à la mort d'un enfant, survivre à la mort de sa compagne...
C'est aussi ne pas se détourner du malheur qui touche leurs proches.
Brusquement, les verbes se conjuguent au passé, l'imparfait commence à ronger les mots, comme un cancer, une vague a emporté l'avenir. Il n'y aura plus d'après.
Écrire, c'est effleurer la vie de ceux qu'on aime. C'est admirer, envier l'amour des autres, cet amour qui les tient encore debout.
Emmanuel Carrère dit quelques jours fragiles, suspendus au-dessus du monde, où l'on pense à ceux qui peuvent encore serrer un enfant dans leur bras, étreindre quelqu'un qui n'est pas touché par la maladie.
J'ai l'impression qu' Emmanuel Carrère écrit des livres où prend forme la vie qui nous ressemble, ce que nous sommes.
La pire des souffrances, c'est celle qu'on ne peut pas partager, l'expression ultime de son malheur et de son désarroi face à la vie qui étreint et qui broie.
Je découvre dans les mots de cet écrivain que notre condition humaine comporte d'insondables détresses. Non, plutôt je le savais déjà, mais il a une manière indicible de me le dire.
Emmanuel Carrère, forcément parlant de lui, des autres qu'il aime, qui lui ont demandé d'écrire ce livre, nous rappelle nos chagrins et nos défaites.
Mais la pire défaite, ne serait-ce pas celle d'oublier ? Alors, écrire...
Écrire, c'est prendre le risque de réveiller des chagrins.
Peut-être faire du bien à ceux qui restent, plus tard...
Ceux qui restent, ce sont des personnages qui nous paraissent familiers, se reconnaissent, traversent les mêmes souffrances, Emmanuel Carrère nous invite à les rencontrer.
Parce qu'ils viennent du même monde que nous, parce qu'ils nous ressemblent.
Être là après, porter l'autre, vivre ce qui peut être donné de vivre ensemble en pensant le moins possible au moment où cela prendra fin.
Faire l'amour peut-être la dernière fois avec la personne qui s'éteint. Ne pas savoir que c'est la dernière fois. Se dire à chaque fois que c'est la dernière fois.
Non, il y a bien une différence entre ces deux morts, celle qui fauche par une vague et sidère et celle qui éteint la vie à petits feux chaque jour qui passe.
L'écriture d'Emmanuel Carrère est immédiate et intime.
Prendre une photo de celle qu'on sait qui va mourir, avant que la maladie n'entame son cruel labeur, prendre cette photo c'est déjà accepter qu'elle va mourir...
Le deuil, c'est ce à quoi on n'est jamais préparé, même lorsqu'on s'y attend.
Les moments de joie, les derniers instants qui précèdent...
Vouloir continuer de raconter, sans pathos, sans concession, vivre après.
Emmanuel Carrère dit cela, ce qui doit être dit avec justesse et sincérité.
C'est un livre qui a dû faire du bien aux personnes qui l'ont lu plus tard, des enfants peut-être qui ont grandi. Je n'en sais rien, j'aimerais que ce soit comme cela.
Peut-être qu'écrire ce livre a fait du bien aussi à Emmanuel Carrère. Il invite sans cesse dans ces pages cette vie fragile, presque illusoire, mais qui nous permet de tenir debout.
Emmanuel Carrère le dit avec justesse, sensibilité, émerveillement. Pour cela je trouve qu'il est un auteur essentiel.
Ce livre m'a fait du bien, me retrouvant parfois dans les mots de l'auteur, plus près avec mes proches qui ne sont plus là. Plus près encore avec ceux qui sont vivants et que j'aime.
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Un beau témoignage d'amour de la vie, une nécessité ressentie d'autant plus intensément que l'on est confronté à la mort, injuste, brutale, qui enlève des êtres chéris sans apparente raison, à part celle d'être au mauvais moment au mauvais endroit, pour cette enfant dont le passage sur Terre aura été si bref et dont le départ aurait pu détruire ses parents comme un dommage collatéral terrible, lent et insidieux. Ils trouveront la force de surmonter le drame, la vie l'emportera sur ce tsunami qui ne parachèvera pas son oeuvre destructrice chez les vivants et les survivants. En tout cas pas chez eux. Emmanuel Carrère dans D'autres vies que la mienne croise les destins écourtés de véritables personnes qu'il a côtoyées, de membres de son univers familier. C'est sûrement cette plongée dans le réel, qui donne sa force à un récit empreint d'émotion et que je n'ai pas pu achever sans avoir la gorge nouée. Un style fluide et agréable. Que demander de plus pour passer un bon moment de lecture ?
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Il me semble que dire la mort d'êtres chers est un exercice impossible à faire entendre à celui qui n'a pas vécu ce vide.

Même Tolstoi, qui pour ce que j'ai lu à ce jour me parait être celui qui s'en est approché au plus près tant dans « Guerre et Paix » que dans « Anna Karenine », est passé par le biais du roman pour ce faire. Certes, l'époque et les codes ont évolué, mais quand même : Se raconter, et pire se raconter à travers la vie des autres me parait obscène. Je déteste l'autofiction.
Et pourtant, celle d'Emmanuel Carrère, un auteur dont j'ai découvert avec « l'adversaire » puis à travers d'autres de ses oeuvres l'authenticité, la sensibilité, l'empathie me touchent.

J'ai versé une larme sur ce livre. Pas une idée de larme, de vraies larmes, et c'est étrangement épanouissant d'expérimenter la lecture, exercice ancré depuis si longtemps dans le cérébral, de cette manière sensorielle-là, comme la musique peut le faire.
Une lecture à la fois épouvantable et lumineuse, terrifiante et paisible.
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«Ecrire sur ce qui me fait le plus peur au monde : la mort d'un enfant pour ses parents, celle d'une jeune femme pour ses enfants et son mari»

C'est pourtant ce que nous propose Emmanuel Carrère. On est d'emblée dans le drame : au Sri Lanka lors du tsunami de 2004 qui dévasta en quelques instants les côtes de nombreux pays d'Asie. L'auteur s'y trouve, sa famille est indemne, autour de lui d'autres ont eu moins de chance : une petite fille a disparu, et retrouver son corps parmi les milliers de victimes sera un but commun pour le groupe; une jeune femme ne sait si son mari est vivant ou mort : ils étaient en voyage de noces. En France se joue en même temps un autre drame : la maladie. Juliette, soeur de la compagne de l'auteur, vit ses derniers instants, baissant les armes devant le cancer qui la ronge.

Exposé de cette façon, le sujet est plombant. Et c'est là que la magie de cette écriture fait merveille. Pas de lourdeur, pas d'apitoiement, juste un regard de témoin, à la fois interrogatif quant à la signification que tout cela peut avoir, et plein de compassion, et près à revoir ce qui construit sa vie, à l'aune de ces malheurs accumulés

Ces êtres atteints à différents degrés ont pour point commun de faire partie d'un réseau de relations familiales ou professionnelles suffisamment proches pour partager les plus difficiles moments d'une vie : ruptures, maladie, mort. Et sous la plume d'Emmanuel Carrère, ils apparaissent comme de belles personnes, avec leurs doutes, leurs angoisses, et leur désir de bien faire. J'ai particulièrement apprécié la personnalité du juge, ami de Juliette. Il faut vraiment s'appeler Emmanuel Carrère pour réussir à me convaincre que le Droit est un domaine attrayant et que je me passionne pour le fonctionnement des affaires de surendettement! Chaque livre de cet auteur m'a embarqué dans son univers : c'est pourquoi, malgré le peu d'intérêt que j'éprouve pour le personnage évoqué, je vais me plonger dans Limonov
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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La mort : perdre ceux que l'on aime, les voir partir brutalement alors que rien ne le laissait présager ou après de longs mois de souffrance, comment tenir, où trouver la force d'aider, de continuer. Emmanuel Carrère a été confronté de près, en quelques mois à ces deux situations.
En 2004, la veille de Noël, lors du tsunami au Sri Lanka, il participe à la recherche d'une fillette auprès des parents. Une longue quête entre espoir, résignation, combat pour savoir, nécessité d'être confrontés à ce qui est inimaginable en cherchant le corps et affronter la terrible réalité.
Quelques mois plus tard, il assiste à l'agonie et au décès de sa belle-soeur, Juliette, 33 ans, mère de trois fillettes, dont la vie a été marquée par la maladie, le handicap mais aussi l'amour, l'amitié et le combat pour une justice plus humaine.
L'auteur, encouragé par son entourage et les personnes concernées, décide d'écrire sur un sujet que tout le monde ou presque redoute : la mort. La mort de ceux que l'on aime, celle que l'on ne peut admettre et qu'il faudra malgré tout accepter pour continuer.
Avec beaucoup d'humanité, de pudeur, sans effet larmoyant mais en relatant ce qu'il a vécu mais aussi le ressenti des proches, parents, mari, amis, famille, Emmanuel Carrère retrace le chemin que doit parcourir chacun.
Non seulement il relate sa propre confrontation aux événements mais il interroge ceux qui ont été touchés par ces deuils.
(…) On est toujours content quand les gens qui nous aiment relèvent nos travers comme des raisons supplémentaires de nous aimer. (p119)
Le récit comporte plusieurs parties : le tsunami au Sri Lanka survient à un moment où l'auteur est en plein questionnement sur son couple. L'accompagnement des parents dans leurs recherches, la confrontation à la mort à très grande échelle mais avec une solitude profonde face à l'impensable.
Puis la disparition d'une proche, après une longue maladie, le désarroi et le vide qu'elle laisse mais aussi la découverte de son environnement amical, professionnel, qui était-elle vraiment.
Emmanuel Carrère, à la manière d'un journaliste, part interroger son meilleur ami Etienne, juge comme elle, « boiteux » comme elle, qui partagera avec elle (et d'autres) un combat contre les sociétés de crédit qui profitent de l'ignorance pour enfoncer encore plus ceux qui se noient dans le surendettement. J'ai trouvé un peu longue et fastidieuse cette partie, beaucoup de termes « techniques » de justice mais qui explique par contre très bien les processus qu'utilisent ces « usuriers » de la misère.
L'amitié qui lie Juliette et Etienne, est magnifiquement transcrite : profonde et pudique, deux meurtris qui se trouvent, se reconnaissent, partagent les mêmes combats et dont les mots sont parfois inutiles, quand parfois simplement un regard, un silence suffit, on pourrait presque parler d'âme soeur.
La dernière partie est la plus émouvante, la plus éprouvante car elle touche le lent et douloureux combat de Juliette, la soeur de la compagne de l'auteur. C'est à la fois une histoire d'amour conjugal mais aussi familial et maternel. J'ai été très touchée par la lucidité face à l'issue finale, la force de cette femme face aux dispositions à prendre quand on sait que plus rien ne pourra la sauver et que l'on laisse mari, enfants, famille et amis.
L'écriture est très accessible et efficace dans sa simplicité. Pas de grandes envolées, simplement les faits, les mots de chacun sur la personne mais aussi son combat et comment on ressort d'une telle épreuve. Il mêle à la fois questionnement, observations, colère et acceptation. Il puise également dans ces épreuves les réponses à ses doutes.
J'en suis ressortie bouleversée par un sujet toujours difficile à aborder, qu'il soit un parmi des milliers quand il s'agit d'une catastrophe ou individuel quand il s'agit d'un membre de sa famille, un proche, un ami. On est jamais prêt à le vivre et pour Emmanuel Carrère ce fut un moment décisif dans sa relation à l'autre, au couple, à la famille.
Lien : http://mumudanslebocage.word..
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Et si Emmanuel Carrère, le "narcissique" , "l'égocentrique", "l'exhibitionniste" ne se montrait tel, finalement que par souci de mieux nous ouvrir à l'altérité?

Comme par un système de repoussoir, il provoque souvent l'antipathie à force de se mettre en jeu et en scène dans la plupart de ses romans, -il suffit de lire les critiques de Babelio pour trouver de nombreux exemples de cette exaspération des lecteurs.... Mais c'est justement pour faire-valoir son sujet, ses autres personnages.

Ici il n'est pas jusqu'au titre qui ne joue à ce petit jeu- un tantinet tordu, d'accord!

Mais quel livre formidable! On s'en fiche du personnage énervant de l'auteur énervé par lui-même! le juge handicapé, la belle-soeur malade, les parents endeuillés, tous nous ouvrent les yeux: sur l'amour de leur profession, la force de leur quête, le (haut) sens qu'il faut donner à la vie quand on l'a encore, fût-ce pour peu de temps, fût-ce dans la douleur, fût-ce en pure perte...

Un livre à lire pour donner un grand coup de pied à nos états d'âme, botter le cul de nos égoïsmes, secouer notre indifférence, notre indolence, notre nonchalance.

Et provoquer cet état de conscience réveillée, cette alacrité morale c'est un des grands talents d'Emmanuel Carrère, reconnaissons-le!
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C'est avec une intention indéniablement louable que l' auteur de la moustache a mis son talent au service du vécu boulversant de personnes durement touchés par le destin.La perte brutale d' un proche, le handicap, la maladie grave avec issue fatale : tous ces thèmes sont traités par le menu, le plus souvent avec justesse, profondeur et sensibilité, mais par moments aussi très crûment, sans tabou, ce qui rend alors ce récit très éprouvant pour le lecteur. Dans ce roman, j' ai surtout apprécié la partie principale, riche d' enseignements, consacrée au combat contre la précarité mené par ces admirables juges "boiteux", et qui esquisse en filigrane la question suivante : l' intimité avec la mort, la souffrance physique et psychique nous rend-t-elle meilleurs?
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C'est mon deuxième livre d'Emmanuel Carrère ; le premier où je l'avais découvert était L'adversaire et j'avais trouvé ma lecture agréable, intéressante, percutante.

Avec D'autres vies que la mienne, Emmanuel Carrère reprend ce qui semble être sa touche personnelle, à savoir son immersion dans le récit. Cette intimité avec l'auteur n'est pas sans me rappeler un peu Anny Duperey, de même que cette plume qui aux abords simples m'apparait à la fois authentique et maitrisée. Elle se lit agréablement et sans ennui malgré des sujets qui ne sont pas de nature à faire naitre de multiples rebondissements. J'apprécie beaucoup cela, cette écriture « fluide ».

Dans ce livre Emmanuel Carrère nous parle de la perte essentiellement. La perte d'un enfant à l'occasion du tsunami au Sri Lanka. La perte d'un membre par l'amputation. La perte pour des enfants, d'une mère, qui est aussi une épouse, une soeur, etc.

Comme je le disais, l'auteur s'immerge dans le récit ce qui agace certains qui le trouvent nombriliste. Mais au fond, moi, il m'est apparu humain, avec ce que cela comporte d'égoïsme. le malheur absolu qui frappe son entourage, proche ou non, comme le deuil, la maladie, nous apparait terrible par empathie, par compassion. Mais nous renvoie par effet miroir à nos projections sur nos propres vies. Cela nous ébranle aussi à un niveau individuel dans notre propre monde. Ces pensées, généralement on les garde pour soi, par respect pour le malheur qui accable l'autre et pour ne pas paraitre un monstre d'égoïsme. Emmanuel Carrère n'a donc pas peur de mettre cela à nu quitte à s'entacher un peu. Aussi, ce qu'il révèle de sa nature assez angoissée sinon névrosée est aussi une mise à nu, tel ce renard intérieur qui le dévorait… Même si aucune bête ne me traque, j'ai peut-être un côté torturé moi aussi auquel cette vulnérabilité fait écho.

En bref, j'ai beaucoup apprécié ma lecture qui comporte des moments touchants, bien qu'exprimés apparemment simplement. le seul mini bémol est un passage que j'ai trouvé un tantinet long sur le surendettement… quelques pages de moins auraient donc été bienvenues mais ce petit passage à vide ne ternit pas l'ensemble que j'ai trouvé très joli, si tant est que la douleur puisse l'être.
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