La moustache, qu'elle soit extravagante à la
Dali ou nazie à la Hitler, change le visage d'un homme.
Le narrateur moustachu décide, un soir, de faire une surprise à sa femme Agnès en rasant la sienne, juste avant d'aller chez des amis.
Comment va-t-elle réagir : Colère ? Étonnement ? Plaisir ?
Contre toute attente, elle ne remarque rien, ou fait mine ne rien remarquer. Indifférence totale.
Ce court roman jongle constamment entre la sincérité et la feinte.
Qu'est-ce qui est vrai ? Qu'est-ce qui est faux ?
Les blagues les plus courtes sont souvent les meilleures, alors quand il voit que sa femme continue d'ignorer son changement de look, il se vexe.
Mais même ses amis et collègues ne remarquent rien. Aurait-elle poussé la blague aussi loin ? Pourquoi ?
D'autant plus que d'autres éléments semblent avoir changé par rapport à ses souvenirs.
Il devient alors parano et se surprend à penser qu'il est peut-être en train de devenir fou ou qu'un complot se trame contre lui.
La fuite devient pour lui inévitable.
Emmanuel Carrère a su m'entraîner dans son histoire, et faire monter crescendo la tension et le suspense jusqu'à la chute surprenante.
Je dois admettre qu'au début je me suis demandée ce qu'il allait bien pouvoir raconter pour faire un roman complet à partir de cette situation.
Eh bien, il a réussi à m'embarquer dans son histoire sans ennui et en ayant même hâte de découvrir le mot de la fin.
L'auteur a lui-même adapté son roman au cinéma en 2005 dans le film du même nom, avec Vincent Lindon et
Emmanuelle Devos.
Le roman m'a donné envie de voir le film.