Un roman russe

Je me sens encore plus mort en lisant les quinze lignes de Sollers, dans le Journal du dimanche. C'est plus dur à avaler que le médiateur du Monde, Sollers, parce que c'est le chef du parti des railleurs, celui qui désigne à la meute de qui on peut se moquer sans prendre de risque. Moi qui ai toujours eu si peur du ridicule, c'est ce que j'aurais aimé être, si j'avais pu : quelqu'un qui se fout de tout et de tout le monde, en particulier de ceux qui ne s'en tirent moins bien que lui, quelqu'un qui regarde tout avec un fin sourire d'ironie supérieure, et je me dis que ce genre d'homme, c'est ce que mon malheureux grand-père si écrasé par la vie aurait aimé être, lui aussi.

Un séjour Là-dedans, c’est une sorte de trois étoiles du dépaysement dépressif,…

C'est mon histoire aussi. Elle a hanté ta vie, du coup, elle a hanté la mienne, et si on continue comme ça elle hantera et détruira mes enfants, tes petits-enfants, c'est comme ça que ça se passe avec les secrets, ça peut empoisonner plusieurs générations.
P 316

Je me sens aussi déterminé par le malheur psychique qu'elle l'est pas le malheur social, et on peut toujours me dire que ce malheur est purement imaginaire, il n'en pèse pas moins lourd sur ma vie.
P. 82

Sous l'ancien régime mes grand parents maternels ne se seraient jamais mariés ni sans doute rencontrés. Lui était roturier géorgien, elle appartenait à la grande aristocratie européenne.