La controverse de Valladolid (roman)

2 avr. 2016 12:07:09

Tout d'abord, c'est livre relativement court et qui se lit plutôt vite. L'idée de faire tout un premier chapitre récapitulatif sur les faits est une excellente idée pour pouvoir comprendre réellement l'enjeu de la controverse. L'auteur écrit d'une manière simple, il évoque les faits. Il y a un bon équilibre dialogues / textes, mais on est beaucoup plus emportés par les paroles que par la partie narrative.
La controverse de Valladolid met en opposition deux personnages principaux, qui tâchent de défendre leurs idées sur un vaste et nouveau sujet : les Indiens d'Amérique sont-ils à juste titre utilisés comme esclaves sous les ordres des envahisseurs espagnols ? le lecteur, moralement, se place forcément du côté De Las Casas. Ce dernier a vécu dans le Nouveau Monde et sait de quoi il parle. Malheureusement, il n'est pas formé à l'art de la rhétorique et s'emporte trop facilement. de l'autre côté, Sépulvéda est un homme rusé, qui sait comment manipuler l'adversaire et renverser une situation. Entre les deux, le Cardinal écoute patiemment les arguments de chacun, rappelant à l'ordre quand c'est nécessaire. Il ne laisse rien transparaître de son jugement, et ce jusqu'à la fin. Les autres membres de l'assemblée semblent ne pas savoir où se placer, ils ne font que suivre le mouvement général ou se divisent.
On assiste donc à une véritable joute oratoire, chacun avançant des arguments percutants qui seront par la suite démontés par l'adversaire. Beaucoup d'exemples sont donnés, et autour d'eux se pose le problème de l'interprétation des faits. En effet chaque côté trouve une justification légitime aux événements - soit la dénonciation des actes, soit l'encouragement - et le débat peut parfois sembler tourner en rond. L'arrivée des Indiens dans la salle et les expériences qui sont observées sur eux relèvent un peu les "péripéties" de l'ensemble, bien qu'il s'agisse bien sûr de raconter un fait historique tel qu'il fut au XVIème siècle.
La controverse de Valladolid, au delà de trancher une question historique capitale sur des faits, impressionne par ses plaidoyers orchestrés. Dans cet événement résonne des tonalités philosophiques, principalement sur la nature de l'Homme, ainsi que sur la religion.
La toute fin est étonnante. On s'attends à ce que, le débat tranché, tout soit terminé. Mais le Cardinal propose une idée qui dépasse l'entendement de nos jours. Pourquoi avoir bataillé si fort pour défendre les Indiens de la maltraitance si c'est pour utiliser à leurs places des esclaves africains ? C'est donc sur une certaine frustration vis à vis de cette période historique que l'histoire se termine.
Pour conclure, il s'agit là d'un roman vraiment intéressant sur une page de l'Histoire du monde. le duel d'argumentation devrait plaire aux amateurs de plaidoyers.
Lien : http://a-petits-pas-de-pages..

Vraiment un petit bijou !
Cette joute entre un Dominicain et un philosophe au sujet des indiens d'Amérique est pleine de suspense. Ces indiens sont-ils des hommes ? Qu'elle attitude la chrétienté doit-elle avoir vis à vis d'eux ? La position finale du Cardinal est inattendue …

Valladolid : ville d'Espagne, capitale de la Castille-Leon
controverse : discussion suivie sur une question, motivée par des opinions ou des interprétations divergentes
époque : 1550
acteurs : un légat envoyé par le pape pour trancher, un religieux espagnol, théoricien lettré et un autre religieux, espagnol aussi, homme de terrain.
sujet : les hommes sont-ils égaux? La guerre et les atrocités commises dans les colonies du Nouveau Monde sont-elles justifiées?
A lire absolument pour le sujet brûlant et ... toujours d'actualité.
Pas facile à lire. Enfin ... je pense qu'il ne faut pas le lire vite. Il y a tellement à découvrir dans les dialogues....

Livre intéressent, la tension du procès est parfaitement retranscrite, les argumentaires et les personnalités sont détaillées et approfondies, on regretta la disproportion de temps de parole et de entre les deux orateurs. La part de fiction apporte du mouvement au texte et n'entache pas la véracité historique.

Un roman extraordinaire.

On est plongés dans un débat ayant eu lieu au XVIe siècle sous l'autorité du Pape et ayant pour but de définir la nature des amérindiens au regard des conceptions religieuses et morales de l'Europe chrétienne d'alors.
L'issue de ce débat aura bien sûr des implications très concrètes car il doit décider si les Espagnols peuvent légitimement continuer à les brutaliser, massacrer, et réduire en esclavage, jusqu'au twist final qui m'a laissé bouche bée.

Face à Las Casas qui défend le parti des amérindiens en invitant à les regarder comme des humains (oserait t'on dire comme nous ? ) et décrivant les violences effroyables infligées par les Espagnols, on se plait à détester son contradicteur qui lui oppose sa maitrise de la rhétorique, des sophismes, des textes religieux et des préjugés bien ancrés de son auditoire.

Ce livre nous rappelle à quel point la morale de chaque époque peut avoir des points aveugles et comme les discours bien maitrisés peuvent justifier les pires horreurs.

Quel livre ! Quelle humanité derrière cette recherche justement d'une éventuelle humanité dans ce peuple découvert outre antre-atlantique. Sont-ils des hommes, soit, mais sont-ils des hommes de rang inférieurs, ce qui justifie donc leur mise en esclavage ? L'Eglise se prononce ici lors d'une joute verbale ou chacun pose ses arguments.
Dieu les a t-il volontairement écarté de la foi, en tant que sous-homme ? Savent-ils ressentir des émotions, savent-ils rire ? Qui sont les sauvages ? Les indiens dont on raconte les sacrifices, ou bien les espagnols qui les anéantissent ? Où se trouve la vérité de Dieu ? Ce peuple n'est-il bon qu'à être esclave, ou peut-il être, à force d'enseignement, intégré dans la communauté de Dieu ?
Je relirai ce livre, et le relirai encore. Très belle leçon d'humanité.

C𠆞st de loin, l’un des meilleurs livres que je n𠆚i jamais lu! L’émotion est omniprésente. La tristesse d�ord;les peuples indigènes ont subi le premier génocide. La colère ensuite; comment un peuple civilisé s𠆞st-il laissé aller à de telles atrocités?
La chute est vertigineuse, un chef d’œuvre.

Livre qui met en scène un événement historique des plus ludique. Il permet de se plonger dans la réalité des mentalités coloniales et de comprendre certains raisonnements. Bien sûr, l'histoire est totalement mise en scène. Mais l'écart avec la réalité historique de la controverse la rend davantage rythmée et haletante. J'ai bien aimé me plonger dans ce combat des idées, et je pense qu'il plaira à beaucoup de monde.

Un débat que j'ai étudié au lycée et qui m'a captivée, par surprise. J'ai beaucoup aimé la façon dont il est construit et les argumentations que l'on retrouve. le sujet aussi était nouveau pour moi et m'a donné envie de chercher à connaître cette période plus en détails.