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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Quand je veux me faire un petit plaisir littéraire pour pas trop cher, je file chez le bouquiniste car je suis sûre de trouver un roman de Guy Des Cars. C'est en flânant dans les rayonnages pendant une de mes pauses que j'ai trouvé un exemplaire de la Brute. Chic, moi qui avait adoré La révoltée, je vais enfin pouvoir retrouver Victor Deliot, l'avocat bourru et solitaire devenu malgré lui une vraie star du barreau grâce à l'affaire Jacques Vauthier, la fameuse brute de notre histoire.

Jacques Vauthier est arrêté pour le meurtre d'un riche américain lors d'une croisière. Présent sur les lieux du crime, du sang de la victime sur les mains, avouant son “crime”, tout concorde pour faire de Jacques Vauthier le meurtrier idéal. Au premier abord, résoudre cette affaire peut paraître d'une facilité déconcertante mais c'est sans compter sur Vauthier, frappé d'une triple infirmité de naissance (sourd, muet, aveugle) qui refuse toute défense. Qu'est-ce qui a poussé la brute à commettre un tel acte? C'est ce que Victor Deliot, avocat chargé du dossier, va tâcher de découvrir…

Pas de grande surprise à la lecture de ce roman, comme j'avais lu La révoltée en premier, je savait déjà comment l'intrigue était construite, néanmoins cela ne m'a pas empêchée de me régaler pendant la lecture. Avec Des Cars je suis sûre de ne jamais être déçue, déjà avec ses personnages, il a toujours l'art et la manière de mettre en scène des protagonistes originaux. Ici avec La brute, j'ai appris pas mal de choses sur ces personnes frappées dès la naissance par de lourdes infirmités, notamment sur leur manière de vivre au quotidien et la perception de leur entourage vis à vis de leur handicap. Mine de rien, je trouve que les romans de Des Cars enseignent aussi la tolérance en nous décrivant une réalité bien différente des préjugés que l'on pourrait avoir vis à vis de certains individus. Malgré son surnom de brute et sa triple infirmité, Jacques Vauthier reste néanmoins un être humain et c'est ce que Victor Deliot va tenter de prouver à un tribunal prêt à condamner un homme sans voir plus loin que le bout de leur nez, sous prétexte qu'il est différent. En cours de lecture il ne faut bien sûr pas s'attendre à un miracle pour le personnage principal en ce qui concerne son infirmité car le point fort de Des Cars c'est justement de ne pas nous offrir du happy end bien naze auquel on pourrait s'attendre dès les premières pages. Non, attendez vous plutôt à une intrigue bien ficelée dans laquelle la psychologie de cet étrange bonhomme sera passée au crible au cours d'un procès riche en rebondissements. Sans être du grand polar, ce livre à été pour moi un super moment de lecture à tel point que j'avais délaissé un peu Des Cars ces derniers temps, je crois que je vais vraiment m'y remettre, non seulement c'est vite lu mais en plus c'est toujours génial à découvrir, j'adore!
A lire si le coeur vous en dit ;-)
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Tellement de romans racontent des procès pour meurtre ! Eh bien, la différence avec celui-ci réside dans le fait que l'accusé est sourd, muet et aveugle de naissance.
Dès la début, on est accrochés. Comment le maître Victor Deliot parviendra-t-il à innocenter cet homme à l'allure de brute qui, qui plus est, prétend être l'auteur du meurtre commis à bord du de Grasse ?
Comment diable parviendra-t-il à communiquer avec son client ?
J'ai trouvé ce livre tout à fait passionnant. Seule la perspective qu'un humain puisse être sourd, muet et aveugle de naissance est attérante. Quelle est leur vision du monde ? Comment parviennent-ils à vivre, à communiquer ?
Ce sujet que peu d'auteurs osent aborder tant il est délicat n'est pas la seule chose qui fait de ce roman un petit trésor. Il est doublé d'une intrigue extrêmement bien ficelée. On ne peut tout simplement pas se figurer que l'auteur du crime soit autre que Jacques Vauthier lui-même.
On est tenus en haleine du début à la fin. J'ai dévoré ses 375 pages en un temps record.
Pourtant, Guy des Cars ne m'a pas toujours suscité un tel intérêt. J'avais trouvé «l'Officier sans nom» ennuyeux et compliqué et «Cette étrange tendresse» ordinaire bien qu'original. Il y a plusieurs années, j'avais aussi «L'impure» que j'avais adoré mais dont j'arrive à peine à me rappeler aujourd'hui.
Lien : http://lecturesdisabelle.blo..
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ce livre est marquant, comme un livre qui reste en mémoire pendant longtemps.
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Nous suivons le déroulement du procès de Jacques Vauthier, sourd, aveugle et muet, découvert les mains ensanglantées, assis sur le lit couchette d'une cabine luxueuse du paquebot "De Grasse". Il avoue avoir assassiné John Bell riche américain, et fait comprendre à sa femme, qu'il ne donnera aucune explication. Il se laisse arrêter sans opposer la moindre résistance.

Quel est le mobile ? Pourquoi a-t-il tué un homme qui ne le connaissait pas, qu'il n'avait jamais vu et qu'il n'a pas volé ?

C'est ce que va devoir découvrir Victor Deliot, vieil avocat, commis d'office chargé de défendre "la brute".

Une intrigue passionnante, et une plongée dans un monde très obscur celui des personnes sourdes, aveugles et muettes de naissance... Une histoire pleine d'humanité, qui nous dit que quelque soit le handicap, nous n'en restons pas moins des hommes....
Lien : https://monjardinleslivres.b..
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Les critiques ont souvent la dent dure. C'est leur métier, me direz-vous, d'accord mais quand même… Pendant des dizaines d'années (au moins les trois premiers quarts du XXème siècle) ils ont voué aux gémonies (vous n'avez jamais voué aux gémonies ? vous devriez, ça détend) ce qu'ils appelaient de la littérature de gare : tous ces livres (polars, espionnage, sentimental, etc.) qu'on achetait (avant les liseuses) pour attendre le train, lire dans le train, et oublier dans le train en redescendant du train. C'était à leurs yeux de la sous-littérature, ou de la para-littérature (entendaient-ils par là que c'était le pain quotidien du 1er RHP de Tarbes ? je n'ose l'imaginer). Ils arguaient en tous cas que c'était écrit à la va-vite, et lu encore plus vite (surtout dans le TGV), racoleur, vulgaire, et dont la qualité littéraire était aussi épaisse qu'un sandwich SNCF.
C'était un jugement d'époque, que nous trouvons excessif aujourd'hui, d'une part parce que nous trouvons dans les « Relay » tous les livres qu'on veut, et d'autre part, s‘il y avait du déchet dans ces présentations, il y avait aussi des choses pas mal : plusieurs livres de ma bibliothèque proviennent de cette source, et je suis prêt à parier que c'est pareil chez vous…
Guy des Cars (1911-19993) a longtemps été la cible de ces critiques : ils le surnommaient « Guy des Gares » et torpillaient chacun de ses livres dès qu'il était paru. Il est vrai que dans son abondante bibliographie, beaucoup de titres traitent de sujets difficiles, voire sordides ou même scabreux, (handicap, déviations diverses, meurtres…), mais on peut trouver, surtout dans ses premiers écrits (les années 50) quelques perles rares, plutôt bien écrites, et dont le sujet fort peut non seulement nous intéresser, mais aussi nous toucher et nous émouvoir. « L'impure » (1946) et « La brute » (1951), en sont deux exemples, que je vous recommande. « L'impure » raconte le drame d'une mannequin top-modèle qui a contracté le virus de la lèpre, et voit sa vie basculer. Un roman pathétique et bouleversant.
« La brute » est l'histoire d'un sourd-muet-aveugle de naissance, Jacques Vauthier, qui se trouve entraîné malgré lui dans une affaire de meurtre, il y joue sa tête (au sens propre du mot). Son seul espoir est placé dans Maître Déliot, un avocat que rien ne destinait à une telle affaire. Plus très jeune, nanti d'une expérience longue mais banale, il a en lui une telle humanité, une telle opiniâtreté qu'il va prendre l'affaire en main et que… La suite dans votre point « Relay » préféré (ou ailleurs, il est possible qu'on ne trouve plus ce titre facilement, bien qu'il soit régulièrement réédité).
Dans ce roman, Guy des Cars excelle à dresser des portraits saisissants (le présumé coupable, l'avocat), à analyser avec un oeil clinique la machine judiciaire, et à distiller tout au long de l'histoire un courant d'empathie et d'émotion, de révolte parfois devant l'injustice du système ou celle des hommes.
Toute l'oeuvre de Guy des Cars n'est pas à redécouvrir. Mais quelques romans, dont ces deux-ci, peuvent être sortis de l'oubli, pour le bonheur du lecteur.
Fermez les portières, attention au départ, ça y est vous êtes partis ! Mais ne descendez pas avant l'arrêt, ce serait dommage, et vous risquez de le regretter !

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Un roman que j'ai déouvert il y a plus de 40 ans et qui m'a laissé un souvenir inoubliable...
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Relecture : Ce livre est celui qui m'a fait découvrir Guy Des Cars, et son fameux Maître Deliot. A l'époque ce fut un vrai coup de coeur et j'ai eu envie de me replonger dans cette histoire qui m'avait tant marquée. le plaisir est toujours là, j'ai autant aimé ma lecture que la première fois. Il y a une vraie ambiance, un certain suspense, les personnages sont très touchants. Bref même si certains classent ce livre dans les reliques, je trouve que les histoires que raconte Guy Des Cars sont intemporelles. Cet auteur comme Agatha Christie, Conan Doyle et bien d'autres, méritent d'être lus et relus.
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J'ai beaucoup apprécié cette lecture.
On est pris rapidement dans cette intrigue où un homme sourd muet et aveugle est accusé d'un crime après avoir trouvé sur la scène du crime.

Cet homme, avec qui il est déjà difficile de communiquer du fait de sa triple infirmité, refuse en plus de se défendre.

Après 2 désistements, l'affaire est finalement confiée à un avocat de la correctionnelle, néophyte en la matière, mais dont l'intelligence remarquable lui fera comprendre tous les enjeux de cette affaire.

Nous ne participons pas à l'enquête menée par l'avocat.
Nous suivons le procès dans l'ordre mais nous savons juste qu'il croit son client non coupable.
Nous avons donc d'abord les témoignages à charge, puis ceux a décharge et enfin les conclusions de la partie civile et celles de la défense.
Et c'est à ce seul moment que nous avons toutes les explications, comme lorsque Columbo explique comment il est arrivé à comprendre l'affaire. Il remonte le fil, nous embrouille parfois puis tout s'éclaire.

Le dénouement est inattendu.
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Texte publié par l'auteur en 1951, et grâce auquel on peut observer la progression des moeurs depuis une époque pas si lointaine. Cela passe par certaines formulations, qui appartiennent plus au domaine de l'écriture qu'à celui de l'histoire : l'utilisation du mot "normal" pour désigner un individu qui n'est pas handicapé ; l'idée plusieurs fois reprise que la femme appartiendrait à l'homme.

Au-delà de ces observations, je conseille au lecteur qui tourne la première page d'annuler tous ses rendez-vous de la journée, car il ne pourrait les honorer que s'il lâchait un instant l'ouvrage, ce qui, sauf après l'avoir terminé, demande une force de volonté peu commune.

Le protagoniste - un géant qui ne voit pas, n'entend pas, et ne peut s'exprimer que par le toucher - est à la fois original, et captivant : on ne peut s'empêcher de s'identifier à Jacques et se demander : à sa place, serais-je en proie à un accablement absolu ? Serais-je résigné ? Me lancerais-je du haut d'un pont en espérant que le sol ne soit pas trop proche ?

L'intrigue, construite de telle sorte que l'on disqualifie, à chaque nouvel acte, un suspect supplémentaire coupable du crime, appelle l'apitoiement, l'incompréhension, mais jamais la haine. L'on pressent toujours derrière le dudit crime, un crime d'amour - si tel peut être nommé -, et cela suscite plus facilement le désespoir que le rejet. L'histoire n'aurait pu être possible si Jacques n'avait été sourd, muet et aveugle de naissance, car sa défense n'aurait été que trop évidente.

Enfin, Maître Deliot, que dire de cet avocat solitaire et fataliste qui jouit grâce à cette affaire d'une lueur de gloire dans une fade carrière. L'on se demande presque comment il a pu avoir cette faculté de compréhension de l'inextricable plat de spagghettis qu'est le procès de Jacques Vauthier. Ce serait oublier qu'on ne voit bien qu'avec le coeur, ce dont Maître Deliot ne manque pas.
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Dans ce livre, tu vas partir en voyage en France dans les années 50.
Où tu vas faire la connaissance de Jacques Vauthier, un homme frappé d'une triple infirmité : il est sourd, muet et aveugle de naissance. Il est accusé du meurtre d'un riche Américain retrouvé mort dans sa cabine. Tout semble l'accabler : il était présent sur les lieux du crime, il avait du sang sur les mains, il a avoué son acte. Mais comment un tel malheureux, enfermé dans son monde obscur, peut-il se défendre contre une telle accusation ? C'est ce que va tenter de faire Maître Deliot, qui va se passionner pour cette affaire hors du commun.

J'ai eu un coup de coeur pour ce livre, qui m'a captivé du début à la fin. le personnage de Vauthier a su me toucher. Mais surtout, j'ai eu un réel coup de coeur pour Maître Deliot , j'ai été captivé par l'enquête, qui m'a fait découvrir les rouages de la justice et les dessous de la société parisienne des années 50. J'ai aimé l'ambiance qui se dégage de ce récit, ainsi que sa construction originale, qui alterne différents points de vue. L'histoire est bien ficelée et a su me tenir en haleine jusqu'à la fin. La plume de l'auteur est simple et efficace, et le sujet est traité avec brio, en mêlant habilement le suspense, la psychologie et la morale. le seul point peut être négatif est le personnage de Danielle, qui m'a profondément agacée. Enfin, je recommande vivement ce livre, qui a été un coup de coeur pour moi, et je compte très clairement découvrir d'autres oeuvres de cet auteur. Donc si tu aimes les livres du genre policier, émouvant et palpitant ce livre est fait pour toi.
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