Le Monde, qui admettait à la rigueur les liaisons étranges, ne savait pas tolérer les unions anormales.
Elle était apparue, rayonnante de sa beauté sculpturale etde son aisance souveraine, suscitant la convoitise chez les hommes et la jalousie chez les femmes qui s'étaient aperçues, dès le premier regard et avec un instinct exaspéré, qu'aucune lutte ne serait possible avec la nouvelle venue s'il lui prenait envie de faire son métier de femme. Le désir et la haine seraient les deux sentiments qui naîtraient spontanément sur le passage de cette Edith Keeling...
Je reconnais qu’il existe aujourd’hui des grand-mères stupéfiantes mais il y a tout de même une loi contre laquelle, malgré tous les artifices des Instituts de Beauté, et tous les miracles de la chirurgie esthétique, aucune femme au monde ne peut lutter : la loi de vieillesse.
Un homme n’est complet que lorsqu’il est capable de vibrer à la beauté des chefs-d’œuvre.
La première conversation avait suffi pour faire comprendre que le juvénile appétit d’Edith serait insatiable : pour elle l’homme serait tout ou rien.
Il ne l’épouserait pas parce qu’il est très difficile, quand on est contraint à vivre dans une société soi disant civilisée qui passe son temps à vous observer et à vous critiquer, de se marier avec une femme qui est largement l’aînée !
elle se refusait à vivre sur le même continent que sa fille dont la beauté insolente et la jeunesse radieuse marquaient sa complète défaite de femme se croyant encore irrésistible.
La terre est ronde, certes, mais tout de même assez grande pour que l’on puisse s’éviter, si on le veut vraiment !
Elle était apparue, rayonnante de sa beauté sculpturale et de son aisance souveraine, suscitant la convoitise chez les hommes et la jalousie chez les femmes qui s’étaient aperçues, dès le premier regard et avec un instinct exaspéré, qu’aucune lutte ne serait possible avec la nouvelle venue s’il lui prenait envie de faire son métier de femme.
Ida avait triché en virtuose non seulement avec les êtres humains mais aussi avec la vie, à laquelle elle avait trop demandé pendant les dernières semaines, et avec la mort dont elle avait devancé l'appel. Tout n'avait été chez elle que tricherie : l'accent anglo-saxon très net qu'elle s'était ingéniée à prendre, une fois rajeunie , pour marquer une différence sensible avec cette femme de cinquante ans qu'elle reniait et qui, elle, parlait admirablement sa langue natale... l'écriture qu'elle avait su camoufler: celle d'Ida était large et voluptueuse, celle d'Edith, menue et raisonnée...
Dans tous ces détails, qui avaient eu leur importance pour compléter l'illusion, Ida avait su se montrer une grande artiste ! Quelle étonnante comédienne elle aurait fait !
Jamais tricheuse n'avait atteint à pareille maîtrise.