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Citations sur Tais-toi, je t'en prie (65)

[Vous êtes docteur ?]

Il se sentait d'humeur méticuleuse.
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La petite télé au pied du lit était allumée, mais l'image sautillait.
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[En voilà une idée]

Ce soir, j'avais un pressentiment.
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Et puis elle dit :
- Peut-être qu'ils ne reviendront pas, et resta tout étonnée des mots qu'elle venait de prononcer.
- Ça se pourrait, dit-il. Tout est possible.
- Ou alors peut-être qu'ils vont revenir et... mais elle ne termina pas.
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[Voisins de palier]

- C'est drôle, dit-elle, tu sais... d'entrer chez d'autres gens, comme ça.
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[Obèse]

C'est marrant, ton histoire, dit-elle, mais je vois bien qu'elle ne sait pas trop quoi en penser.
Je me sens abattue, mais je ne lui en parlerai pas. Je lui en ai déjà trop dit.
Elle est assise là et elle attend, en se tapotant les cheveux du bout des doigts.
"Elle attend quoi ?" Ça, je voudrais bien le savoir.
On est en août.
Ma vie va changer. Je le sens.
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Mon mariage venait de capoter et j’étais sans travail. J’avais bien une petite amie, mais elle était en voyage. Si bien que j’étais dans un bar, devant un demi de bière. Deux bonnes femmes étaient assises à quelques tabourets du mien, et voilà qu’une des deux s’est mise à me parler.
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- Bon dieu, quelle chaleur ! dit-il. On a encore de la bière ?
- Oui, je crois qu’il en reste, répondit-elle en le suivant dans la cuisine.
Il avait les cheveux mouillés. Elle y passa les doigts tandis qu’il s’asseyait. Elle lui ouvrit une bière et s’en versa un peu pour elle-même dans une tasse. Il but à petites gorgées, le regard fixé sur la fenêtre enténébrée de l’autre côté des vitres.
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Il ne restait plus trace en lui de l'optimisme qui avait teinté sa fuite de la ville. Il s'était évaporé au soir du premier jour, tandis qu'ils roulaient vers le nord entre deux rangées ténébreuses de séquoias géants. Désormais, les pâturages de l'ouest de Washington, leurs vaches, leurs corps de ferme épars, ne semblaient plus rien lui promettre, rien en tout cas de ce qu'il désirait vraiment. Et à mesure qu'il avançait, un sentiment de révolte et de désespoir grandissait en lui.
Il maintenait la voiture à une allure régulière de quatre-vingts à l'heure - le maximum sur une route pareille. Il avait le front et la lèvre supérieure emperlés de sueur. Une odeur de trèfle forte et pénétrante imprégnait l'air tout autour d'eux. Le paysage se mit à changer. La route plongea brusquement, franchit un petit pont, remonta, puis le bitume cessa et ils se retrouvèrent sur un large chemin de terre. Il continua à rouler, soulevant derrière lui un nuage de poussière ahurissant.
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Quand l'orchestre s'interrompit à nouveau, Ralph chercha les toilettes des yeux. Il distingua des portes qui semblaient animées d'un mouvement perpétuel à l'autre extrémité du bar et il mit le cap sur elles. Il titubait un peu. Il était ivre à présent, il le savait. Une des portes était surmontée d'un bois de cerf monté sur écusson. Un homme la poussa, entra ; un second la retint, sortit. Ralph entra à son tour et se joignit à la file qui s'était formée devant l'urinoir. Tandis qu'il attendait, il se mit à fixer d'un œil hypnotisé les deux cuisses écartées et la vulve ouverte maladroitement dessinées sur le mur au-dessus d'un distributeur de peignes en plastique. Sous le dessin, on avait griffonné : BOUFFE- MOI, et plus bas encore une autre main avait inscrit : Betty M. bouffe les minettes, RA 52275. La file avança et Ralph suivit le mouvement, le cœur serré à la pensée de cette Betty. Il accéda enfin à l'urinoir et se soulagea. Le jet lui fit l'effet d'un éclair jaillissant. II soupira, se pencha en avant et appuya son front à la paroi. Oh ! Betty, songeait-il. Sa vie avait changé, il s'en rendait bien compte. Du fond de son ivresse, il se demanda s'il existait d'autres hommes qui, en se penchant sur un incident isolé de leur vie, étaient capables d'y déceler les prémices d'une catastrophe qui bouleverserait par la suite le cours de leur destinée. Un moment encore, il resta dans cette posture puis il abaissa son regard et s'aperçut qu'il s'était pissé sur les doigts. Il alla au lavabo et, jugeant préférable de ne pas user de la barre de savon douteuse se fit couler de l'eau sur les doigts. Tandis qu'il déroulait l'essuie-mains, il approcha son visage du miroir tout piqué et se regarda dans le blanc des yeux. Un visage : que peut-il y avoir de plus banal ? Il toucha le miroir du doigt, puis s'écarta pour laisser passer un homme qui voulait user du lavabo.
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