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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Lorsqu'Olga Maria Trabanino est froidement abattue chez elle, dans sa riche villa de San Salvador, son amie Laura Ribera, indignée de voir l'enquête piétiner, se sent en devoir de s'en mêler. Ses découvertes sur la vie privée de la victime, et l'imbroglio des enjeux dont elle prend conscience autour de celle-ci, finissent par la mettre elle-même en danger.


Long monologue intérieur de Laura, le récit nous fait entrer dans la tête d'une jeune femme de la bourgeoisie salvadorienne, encore sous le choc de l'assassinat commandité à l'encontre de son amie. Son bavardage oiseux et prétentieux témoigne initialement, par sa morgue incrédule, d'un sentiment d'outrage bien plus que de frayeur. le meurtre de l'une d'entre elles a l'impensable brutalité d'un pavé dans la vitre, qui protégeait jusqu'ici leur existence d'en haut, du méprisable chaos d'en bas. Qui plus est, l'enquête a l'inconcevable impudence de s'intéresser à leur milieu, jusqu'ici naïvement synonyme pour Laura D une aisance si naturelle qu'il ne lui était jamais venu à l'idée de penser à sa provenance. Outrée, notre prétentieuse et assez méchante innocente ouvre néanmoins peu peu les yeux, découvrant d'abord, dans un sursaut de colère et de jalousie, les infidélités croisées de son amie et de ses amants, puis, dans un trouble de plus en plus affolé, alors qu'un scandale financier vient soudain éclabousser tout ce beau monde, l'effrayant enchevêtrement des intérêts et des intrigues dans une société corrompue jusqu'à la moelle.


Une ironie presque mauvaise accompagne le dessillement du lecteur en même temps que de Laura. Et c'est bien une forme de dégoût qui transpire de cette malodorante description de l'élite salvadorienne, dont on ne doute pas un instant qu'elle soit l'exact reflet d'une réalité qui a contraint l'auteur, menacé de mort, à l'exil. Profondément original, le parti-pris narratif s'avère toutefois à double tranchant. S'il permet d'épouser habilement les pensées de son personnage, peu à peu déstabilisé jusqu'à en sombrer, il risque aussi de noyer le lecteur dans l'écoeurement d'une logorrhée, d'abord exaspérante d'arrogance et de frivolité stupide, puis déconcertante d'absurdité paranoïaque. Une lassitude et la hâte d'en finir au plus vite m'ont ainsi d'autant plus rapidement envahie, gâchant inexorablement mon plaisir de lecture, que l'intelligence et l'intérêt du roman ne m'ont vraiment sauté aux yeux qu'une fois l'étonnement de son dénouement retombé. Car alors, certes, vous ne connaîtrez pas le fin mot de l'histoire, mais vous comprendrez enfin, vu l'état de pourriture ambiant, que cela n'aurait servi de rien, de toute façon.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Dialogue de la diablesse ou monologue dans son miroir, la diablesse dans son miroir s'intéresse à la mort d'Olga Maria.
Olga Maria que l'on découvre, lors de la lecture, de plus en plus "sulfureuse", est-elle la diablesse ?
Ou n'est-ce pas Laura, qui s'intéresse tant à Olga Maria parce qu'elle est la meilleure amie d'Olga Maria et la narratrice de cette histoire, la diablesse ? Ne mérite-t-elle pas ce titre, à cause de son goût pour les ragots, de son débit de parole (elle ne s'arrête jamais de parler) ?
Laura décide de mener l'enquête à sa façon, en ne se fiant qu'aux rumeurs, pas aux faits ( pour quoi faire ?) et elle échafaude diverses hypothèses jusqu'à se rapprocher de plus en plus dangereusement de la vérité ...
parce qu'elle découvre de plus en plus l'intimité d'Olga Maria et qu'elle la livre et se livre de plus en plus dans ce livre, dans cette histoire, qu'elles ont en commun ...
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Quel petit livre étrange ! Étrange par son titre, déjà, car quelle est donc cette diablesse à laquelle il se réfère ? S'agit-il de cette Olga María, belle jeune femme retrouvée morte d'une balle dans la tête dans son salon bourgeois de San Salvador ? Ou bien son amie Laura, la narratrice, cancanière et jalouse, qui se confie à une amie ? Ou bien encore la bourgeoisie salvadorienne, ses turpitudes politiques, financières et sexuelles, n'osant pas se regarder dans ce portrait au vitriol d'une société en décomposition ? Étrange aussi par sa forme, très littéraire, chaque chapitre étant composé d'un seul et unique paragraphe, reproduisant textuellement la logorrhée interminable de cette bavarde de Laura. Étrange enfin car on s'attend à voir se résoudre dans les dernières pages cette passionnante énigme politico-policière. Hélas, l'auteur se garde bien de verser dans le genre policier, sans doute mineur à ses yeux. Dommage, car le sujet s'y prêtait bien…
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Horacio Castellanos Moya brosse dans ce roman en forme de monologue le portrait au vitriol de la bourgeoisie salvadorienne, qui dissimule ses vices et ses turpitudes sous le masque de la respectabilité. Sur fond de scandale financier, de détournement de fonds, de trafic de drogue et de luttes politiques de haut niveau, se dessine l'incroyable vérité : c'est toute une société qui est gangrenée par la corruption, de la police aux banquiers en passant par les curés. Certes, les monologues de Laura, qui entrecoupe son récit haletant de réflexions xénophobes, anti-communistes et réactionnaires, peuvent lasser le lecteur, mais on finit par s'y habituer pour la voir peu à peu sombrer dans une paranoïa qui la conduira finalement à sa perte. le style est parfois un peu rude, avec quelques pointes de vulgarité dont on aurait pu se passer, mais qui sont paraît-il habituelles chez l'auteur. Enfin, certains pourraient trouver le dénouement un peu décevant, voire tiré par les cheveux, mais l'enquête policière et sa résolution ne sont pas le souci principal de Moya, qui préfère insister sur la description de la société salvadorienne rongée par ses propres démons.

(la suite en cliquant sur le lien ci-dessous !)
Lien : http://ars-legendi.over-blog..
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