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3,89

sur 352 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Merci à ce roman de m'avoir donné encore davantage l'envie de lire de grand(e)s écrivain(e)s ibériques de polars comme Dolores Redondo !

Ce serait injuste et malhonnête de dénier à Javier Castillo une appartenance de droit aux auteurs espagnols du genre, affirmer péremptoirement que celui-ci n'est que le fruit d'un hasard conjoncturel entre un public se satisfaisant de peu - à condition qu'il y ait du sang, du sexe et de la violence - et une époque réseausocialisante qui fait office de chambre d'écho à nos instincts les plus bas et brade nos rêves à l'aune de la médiocrité et au prix du refus de l'exigence, nivelant celle-ci dans un consensus intellectuel sans autre prétention que celle de la satisfaction immédiate de nos pulsions primales.
Non, il y a dans ce roman de la perplexité matière de qualité et matière à pouffer...

Le 26 novembre 1998 Grace, Aaron et Kiera Templeton sont noyés dans la foule new-yorkaise venue assister à la grande parade de Thanksgiving.
C'est une petite famille heureuse de la classe moyenne américaine.
Lui est cadre dans une compagnie d'assurances ; son rôle est de valider ou d'invalider les prises en charge par sa compagnie des "sinistres" de ses assurés. Une personne atteinte d'un cancer ou nécessitant une greffe, à laquelle Aaron va opposer un refus, ne peut évidemment pas lui attirer la sympathie du "bénéficiaire" recalé...
Elle est une mère de famille heureuse, amoureuse de son époux et une maman comblée, enceinte de cinq mois de Michael, le petit frère à naître de leur aînée chérie.
Kiera a trois ans,. Brune avec des petites couettes, des yeux bleus et une jolie fossette, c'est une petite fille aimée, choyée par ses parents et par la vie...
Son père et sa mère attendris par son désir de posséder un beau ballon blanc comme celui qu'elle a vu s'envoler dans le ciel, décident de lui en acheter un.
Aaron se dirige avec sa fille vers "Mary Poppins" qui en vend.
Le père tient fermement sa fille par la main.
Un brusque mouvement de foule jette Aaron à terre, lui faisant lâcher la main de Kiera.
Lorsqu'il se relève, Kiera a disparu...
Dans cette même ville, Meren, étudiante en dernière année de journalisme à l'université de Columbia, entend parler de la disparition de la petite Kiera, qui mobilise l'attention de tous les médias du pays.
Cette jeune et jolie femme qui, à la suite d'un viol, vit en solitaire, va s'investir "corps et âme" dans la recherche de la vérité sur la disparition de la fillette, avec pour obsession de retrouver Kiera vivante et de la rendre à ses parents...

C'eut pu être le pitch d'un grand polar ; l'objectif n'est hélas pas atteint.

Pour plusieurs raisons.
D'abord les invraisemblances.
Je ne vais pas vous décortiquer le bouquin pour ne pas divulgâcher votre lecture.
Disons que les ravisseurs, Will et Iris - je ne révèle rien , ils apparaissent dans le roman -, est un couple composé de deux cabossés de la vie, apparemment très amoureux, criblés de dettes mais propriétaires d'une maisonnette dans le New Jersey... incapables d'avoir des enfants - après huit fausses couches d'Iris -, au lieu de choisir la voie de l'adoption, optent pour celle du kidnapping et de la séquestration.
À l'insu de tous - c'est gros -, sauf d'un de leurs voisins qui va négocier son silence contre des rapports sexuels avec Iris - c'est très gros, il y a une prime de 500 000 dollars promise à qui retrouvera la petite, il y a le délit de complicité d'enlèvement, il y a la "morale" et l'humanité, le tout rejeté pour un fantasme de voisinage - et que Will, après lui avoir fait exploser la panse en présence de Kiera, va enterrer, à l'insu de tous - c'est gros... sa disparition du jour au lendemain n'ayant au cours des années aucune conséquence sur sa famille, ses amis, ses autres voisins, son employeur, les administrations etc...-, dans son jardin... ni vu ni connu...
Après ça, on continue à "jouer au papa et à la maman" avec une fillette qu'on rebaptise Mila, que l'on fait vivre dans une bulle, lui faisant croire que le monde extérieur est dangereux, rempli d'ondes électromagnétiques toxiques - eh oui ! -, une zombie autiste qui se satisfait jusqu'à quinze ans d'une autarcie débilitante...- c'est très, très gros ! -
En dépit de cela, ce couple d'ouvriers "autodidactes", réussit apparemment à apprendre à lire à l'enfant... à lire et à quoi d'autre ?... Mystère et boule de gomme !...
Jusqu'au jour du meurtre du voisin.
Jour marquant pour Kiera-Mila qui fuit celui qui, dit-elle, n'est pas son père.
Alors Will commence à picoler, devient "violent", et un soir, il sort, prend la voiture et va s'encastrer sous une locomotive.
L'auteur continuant à faire fi des vraisemblances, Iris peut tranquillement ne pas assister aux obsèques de son défunt mari, toucher de l'assurance de celui-ci 1 million de dollars ; alors que le couple au cent près, comptait ses fins de mois, Will avait souscrit récemment une coûteuse assurance-vie... Iris peut donc continuer à "élever" sa fille sans avoir à subvenir à leurs besoins...
Se déplacer avec une nouvelle voiture surgie d'on ne sait où et...
Bon, j'arrête là... pour moi la coupe était déjà trop pleine.
Et le livre est truffé de ces invraisemblances ou évènements incongrus...

Dans l'inventaire du plus-c'est-gros-plus-ça-ne-sert-à-rien, l'auteur nous offre une Meren "justicier" à ses heures perdues ( référence aux navets tournés sur ce thème par Charles Bronson ), qui ne lésine pas sur les moyens employés ni sur les "cibles" victimes de sa conception très "talionesque" de la justice.
Effets caricaturaux, psychologie des plus sommaires et des plus grossières marquent tous les personnages de ce roman de manière in-dé-lé-bile...
Personnages que l'auteur évite soigneusement de décrire physiquement ou tout au plus en passant, superficiellement... sauf une fois, à la page 64...
- "Du calme, monsieur, d'accord ? ordonna l'agent Mirton, un jeune policier blond de 1,80 mètre qui avait alerté les autres de sa découverte..."
Pourquoi, alors que dans tout le livre, Javier Castillo ne mentionne ni les tailles, ni les poids ni presque rien... nous indique-t-il à la page 64 - détail futile autant qu'inutile - qu'un jeune policier blond, qu'on ne reverra plus, mesure 1,80 mètre ,... Mystères de la création...

À ce tableau mal dégrossi, s'ajoute une floppée de stéréotypes, de clichés qu'annoncent souvent les phrases en italique qui introduisent chaque chapitre.
Quelques exemples :
" Après une journée radieuse, quelquefois surgit la nuit la plus sombre ".
" C'est fou comme le temps passe vite lorsqu'on ne le souhaite pas et lentement lorsqu'on veut qu'il s'accélère."
Vous l'aurez compris, nous flirtons là avec " Un quart d'heure avant sa mort il était encore en vie..."... il fallait oser !

Stylistiquement, le roman regorge de répétions : "fusiller du regard, m'enquis-je, déglutir, avant de tourner les talons, lui avait arraché un petit morceau de lui (elle)- même"... l'écriture est souvent rugueuse, sans fluidité et cependant nerveuse, tonique, à la recherche d'un rythme, d'un souffle qui trop souvent lui échappent.

J'ai pourtant vécu quelques bons moments à la lecture de ce polar espagnol.
Grâce à l'intrigue... pas assez fouillée, pas assez ou mal travaillée... mais qui a du potentiel.
Grâce à la structure narrative faite de moult strates de temporalités qui font croître et tension et suspens... comme une espèce de coït interrompu et toujours remis au prochain ( il eut fallu un pluriel )...
Beaucoup des personnages de l'histoire sont porteurs de promesses que l'auteur n'a pas réussi hélas à tenir. Reconnaissons cependant que même s'ils souffrent d'un manque "d'introspection créative", ils ont une présence indéniable, une vraie consistance... bâclées.
Grâce à quelques réflexions pas inintéressantes du tout sur l'évolution de la presse papier concurrencée par Internet, sur l'évolution également de l'information d'il-était-une-fois avec la vague submersive de l'information en continu à l'instant T...sur l'éthique et la finalité du journalisme... sur l'apparition des fakes-news etc...
Et enfin, grâce au tire que j'ai trouvé très inspiré...

J'ai lu évidemment le polar jusqu'au dernier mot de la dernière phrase.
La chute ne casse pas une patte de plus à un canard ( mauvais jeu de mots sur canard-journal...). Elle fait penser ou elle m'a fait penser à une chute ratée de Stephen King...

Un roman plein de belles promesses non tenues. Un rendez-vous manqué.

PS : il ne me reste plus qu'à me confronter à l'adaptation Netflix ... si elle est toujours disponible ... pour voir ce que le cinéma a pu tirer du roman...
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Je ne partage pas du tout les avis positifs.
J'ai trouvé l'intrigue longue et ennuyeuse.
Je m'attendais à une autre fin et je suis restée sur ma faim (ah ah ah).
Non, sérieusement, je n'ai pas apprécié cette fin qui n'en est pas une.
Peut-être qu'Insomnia, le thriller magique que j'ai lu juste avant, et qui, lui, est très intéressant et novateur, m'a tellement plu, m'a tranformée en plus difficile concernant les livres de cet acabit.
Il n'y a rien d exceptionnel dans ce thriller, et si vous voulez vibrer, passez votre chemin.
J'ai la douloureuse impression de m'être fait avoir et cela me met en colère.
Merci par avance de ne pas m'agonir d'injures car je n'ai pas aimé.
Chacun ses goûts et c'est très bien comme ça.

Ps : je ne suis pas d'accord du tout avec celui ou celle qui a comparé ce livre avec un Joël Dicker. Rien à voir.
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Un livre ultra populaire !! Ah bon ou ça ? Comme disait Vianney : Mais t'es où ? Pas là... Ça c'est sûr ...

La lecture de ce livre m'a plu par certains aspects mais beaucoup moins par d'autres. Il réunissait pas mal de mes “critères de lectrice”.

Les chapitres sont court et les allers retours dans le temps bien là. Mais voilà les seules choses positives pour moi dans l'histoire. 🤔🤔

Trop de time laps tout le temps, à en donner le tournis. Même pas le temps d'apprécier les personnages ni de s'attacher à eux c'est d'ailleurs l'un des points négatifs. 😡

Je n'ai eu aucune empathie envers les parents éploré, pas de sympathie particulière non plus chez les autres. L'émotion ne m'a pas été transmise et je me sentais comme spectatrice de tout ça et pas à fond pour chercher cette petite fille disparue. le coté émotif est pour ma part resté en surface sans jamais réussir à quoi que ce soit.

La première partie du livre est pour la mise en place de l'intrigue mais on tourne clairement en rond dans la seconde. C'est latent , c'est lourd... Y a quand même plus d'action quand Martine cherche son chien. Là si tu sais pas que Miren cherche la petite à toutes les pages c'est que tu n'as pas lu le livre ...

J'ai lu les 50 dernières pages en diagonale et même la révélation finale fut un flop.

En conclusion une "hype" de fou qui ne m'a clairement pas convaincue. J'aurai dû me méfier de base quand tu lis sur la couverture : phénomène littéraire signé Joël Dicker. 😐😐😐
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