Jeu de Mérelle ;
On retrouve des "marelles" incisées sur les pierres, ou schistes-ardoises, bandeaux de porte, bancs, et même, cerceaux de tonneau, dans les pays anglo-saxons, et en Allemagne, dans les lieux de culte, abbayes, cathédrales, châteaux... Ce jeu a laissé des traces...dont les plus anciennes remonteraient à 3000 ans avant notre ère.
Il disparaît à la chute de la civilisation romaine, et réapparaît en Europe du Nord ; on peut le voir, gravé au revers de tabliers de Tafl, dans des tombes vikings ; les Arabes le réintroduisent, en Espagne ; il est décrit dans le livre des jeux d'Alphonse X.
Le fait qu'il se montre dans les lieux les plus inattendus, prouve à quel point l'usage populaire s'est approprié ce tracé, qui occupait les veillées des soldats romains, des bergers... gravure appliquée près de soi pour passer le temps en montant la garde de la forteresse, en se morfondant en prison, ou en gardant les moutons ; quand on y aligne les motifs répétitifs d'une partie, avec les "méreaux" qu'on avait en poche, ou les petites pierres ou tessons ramassés sur le sol. Cela n'est pas sans rappeler les griffonnages qu'on répète sur un papier quand on attend son tour, ou en dialoguant au téléphone, fixe ou portable...
Les jeux médiévaux nous content une histoire qui commence comme les jeux d'enfant, avec des bouts de bois et des cailloux, quand les mains la mimaient avec leur seul talent, pour s'amuser, s'émerveiller. Puis l'on continue, sur tous les tabliers, ce qu'on avait commencé ; courir après quelque chose, en être poursuivi ; gagner, ou ne pas perdre, ou bien s'enfuir, ou bien arriver.
Le Roi (d'échecs), annonce la fin de la récréation ; une histoire finit, on referme un livre, mais on peut le rouvrir, les jeux sortiront encore de leurs forêts ; (là où tu es, tu sais, il y avait une forêt) ; on nous répétera la version des moments oubliés ; où l'on s'était assis, sans travailler, sans penser. On avait juste joué.