AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Le Silence de Clara (31)

"Il lui faut expier l'effroyable péché d'exister" Une maladie métaphysique, l'autisme au fond: Clara se situait au-delà de tout, de la raison, du langage, dès ses premiers mois elle avait été ailleurs. Mais où ?
Commenter  J’apprécie          180
- Mon nom est Bond.
Même pour les non-initiés, ça faisait tilt. Les gens attendaient, redoutant et espérant la suite.
- Ferdinand Bond.
Épouvantable, Ferdinand est l'inverse de James. James, c'est le colt 45, le port altier, l'aventure aux Caraïbes, Ferdinand, c'est calendos, charentaises et congés payés à Châtellerault. Ce n'est pas ma faute, je me prénomme vraiment Ferdinand, et je me nomme réellement Bond. Je dois donc être un compromis entre le week-end aux Bahamas et le caleçon molletonné.
Commenter  J’apprécie          110
Je me suis demandé pourquoi ce type, d'entrée de jeu, m'était aussi antipathique, et ce n'est que maintenant que je crois avoir trouvé : il a la tête de celui qui considère les rêves comme des conneries. Pire, en fait : pour lui, tout ce qui n'appartient pas au monde du réel palpable est à verser dans la poubelle du néant. Étrange d'ailleurs que l'on rencontre ces hommes dans l'univers du cinéma, la fameuse usine à rêves, vieille formule dont j'ai oublié l'auteur, lequel ne devait pas se douter que les termes étaient antinomiques. Terminé, les usines à rêves, papa, l'un a tué l'autre, le cinéma est devenu l'art le plus réel du monde, et c'est de sa réalité qu'il mourra.
Commenter  J’apprécie          90
- Qu'est-ce que c'est que cette histoire d' "enfants de Dieu " ?
Il m' a donné l'explication : il s'agissait d'une superstition paysanne, les êtres qui côtoyaient la folie étaient marqués d'un sceau divin, ils avaient le contact avec le monde inconnu du ciel. Débarrassés du raisonnement, des envies, des désirs terrestres, ils pouvaient atteindre plus facilement une dimension qui demeurait inatteignable pour le commun des mortels. Lui n'y croyait pas évidemment, mais sa mère l'avait élevé dans cet esprit-là.
- J'étais tout môme, j'allais l'été près d' Aubagne et il y avait un fada dans le village. Bien inoffensif, mais j'avais peur de lui parce qu'il voyait des choses que je ne voyais pas, et en particulier des anges. Ça me foutait la trouille. Un type qui vient de discuter avec un ange et qui te regarde, je ne m'y habituais pas, je me disais que j'allais souffrir de la comparaison.
Commenter  J’apprécie          90
J'avais toujours eu horreur de ce voyeurisme amplifié par des commentaires pseudo-scientifiques pour heures de grande écoute. Par deux fois, j'avais prévenu Morlon : si une caméra tentait de filmer Clara, je ferais un scandale. Je savais qu'elle était particulièrement visée parce qu'elle était mignonne. Pour apitoyer les foules, elle possédait le tiercé gagnant : l'enfance, la beauté, la folie. De quoi faire sauter l'audimat. Jeune, innocente, belle et cinglée : si l'on ajoutait que probablement elle ne guérirait jamais, il y avait de quoi saliver. En prime, la rareté ; les statistiques montrent qu'il existe trois garçons atteints pour une fille.
Commenter  J’apprécie          70
Nous sommes rentrés à pied ce soir-là, Lorna et moi, un soleil d'hiver baignait la ville, elle semblait barboter dans une lumière bienveillante. Un ciel condescendant lui faisait ce cadeau, sans raison, un éclairage luxueux illuminait les quais, les fenêtres s'étaient toutes cuivrées et, sur le Pont-Neuf, le fleuve traînait des moires de vieil or. Paris est ainsi, il se fait oublier et, parfois, il lâche les portes d'une splendeur unique, pour que nous sachions qu'il reste l'une des plus belles villes du monde... Nous avons marché dans un air roux et soyeux tandis que, vers l'est, le ciel s'incendiait.
J'ai eu envie de dire à Lorna que j'étais heureux de marcher à ses côtés, en ces moments où les rues tournent au décor de théâtre : tout allait flamber bientôt, avant que le jour ne s'apaise dans l'eau noire de la nuit.
Commenter  J’apprécie          60
A quatre ans, il fallait assommer Clara de drogues, des doses à endormir un cheval, et elle résistait comme si la mort était embusquée derrière ses paupières. Ne pas fermer les yeux surtout, fixer ce monde éternellement. Je sais aujourd’hui que l'on peut crier avec ses pupilles. Je n'ai même pas voulu me l'imaginer : un bébé pour qui la vie serait une unique douleur, un fer rouge.
Commenter  J’apprécie          60
Le hasard est la rencontre de deux séries séparément explicables mais qui, fusionnant, produisent chez un individu un effet de surprise, voilà tout.
Commenter  J’apprécie          50
Le cinéma me sert à quelque chose, à dépasser le présent. Mais, au fait, n'est-ce pas là son rôle, peut-être le seul qu'il possède vraiment ?
Commenter  J’apprécie          40
Telle est la vie des amants fous de désir, une nuit dans un hôtel pourri et leur libido se fait la malle.
Commenter  J’apprécie          30






    Lecteurs (309) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Claude K ou Patrick C ?

    En fait c'est Claude qui a commencé à écrire le premier. L'un de ses premiers romans date de 1971, il est paru aux éditions Christian Bourgois avecdes illustrations de Gourmelin. Très tendance à l'époque. Un roman un peu limite SF, mais à l'époque préhistorique...

    L'An 01
    Les incunables
    La famille Pierrafeu
    Les innomables
    Les comestibles
    Les impondérables

    10 questions
    28 lecteurs ont répondu
    Thème : Patrick CauvinCréer un quiz sur ce livre

    {* *}