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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Il y a des lectures qui arrivent à point nommé, et vous apportent un peu de sérénité.
L'amour est un thé qui infuse lentement est un roman qui met en scène Chao, jeune homme originaire de Pékin. Victime d'un accident domestique à l'âge de six ans, il reste en partie défiguré. Comment, dans ces conditions, pourra-t-il accomplir ce que la société exige de lui ? Se marier, prendre soin de sa vieille mère ?
Chao qui sort à peine de l'adolescence a bien connu la vie dans les hutongs, quartiers historiques, misérables de Pékin ; il a connu la misère, les logements minuscules dans lesquels s'entassent les familles élargies, la promiscuité des toilettes publiques, le froid. Mais il a connu également un virage à 180°, le développement ultra-rapide d'une Chine moderne, la reconstruction d'une ville qui nécessite capitaux, main d'oeuvre, projets, réseaux d'influence…Chao a choisi de partir de Pékin à ce moment-là. En 1990, à l'âge de vingt et un ans, Chao pose le pied en France pour la première fois. Il connaît des rudiments de français, travaille dans un restaurant et donne des cours de mandarin. Il apprend, encore et encore. Et surtout, il découvre une façon de vivre, une culture totalement différente.
Le 12 octobre 1992, à Pékin, c'est la fête de la Lune. Chao est à Paris depuis deux ans lorsqu'il a une apparition : il prend un mauvais thé au Café Rouge, dans le quartier de Saint-Germain, lorsqu'il voit entrer une jeune femme, Inès, qui rejoint des amies. Les quelques mots qu'elle lui adresse « je suis désolée pour le bruit, vraiment », sont-ils un signe ? « J'ai néanmoins rangé dans un coin de mon corps-coeur la possibilité de la revoir », pense Chao. Si deux êtres doivent se rencontrer, il est inutile de forcer le destin. Si la rencontre a été décidée, elle se fera. Et elle se fera, en 1997 lorsque Chao rentrera de Chine.
J'ai découvert avec beaucoup d'intérêt l'histoire de Chao, la vie quotidienne en Chine dans un hutong, l'importance de la famille, des réseaux. J'ai bien aimé le regard un peu étonné, mais jamais moqueur que porte Chao sur les Français qui veulent apprendre les bases du mandarin « pour se débrouiller dans la vie de tous les jours », ces élèves qui « se fichent des idéogrammes qui les rebutent d'entrée de jeu », ceux qui ont besoin d'une sorte de kit de survie pour vivre en Chine trois ans seulement, pour y faire du business.
Enfin, j''ai beaucoup aimé l'histoire de Chao et d'Inès, l'idée de la prédestination, le Yuan Fen, et le pont que leur amour jette entre leurs deux cultures.
Pour finir, ce roman a représenté pour moi une belle parenthèse, un roman original qui instruit, donne à réfléchir, divertit aussi. Mais c'est avec une pointe de tristesse que l'on quitte Chao et Inès…

J'ai reçu ce livre dans le cadre d'une rencontre organisée par Babelio avec Christine Cayol, l'autrice du roman.
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Le début de lecture fut un peu difficile car je ne savais pas où allait mener cette histoire.Mais quelle époustouflante vision de l amour. Plus j'avançais, plus je ressentais quelque chose qui se deliait au fond de moi .J ai du relire plusieurs fois certains passages pour bien m en imprégner et comprendre certaines erreurs que nous pouvions faire en amour certainement dû à cette différence de voir les choses par notre culture et notre éducation.
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Alors que la Chine est en plein essor, Chao, défiguré enfant lors d'un accident domestique, curieux,  s installe à l'âge de 21 ans à Paris.  Il va ainsi découvrir la culture française par le biais des cours de chinois qu'il dispensera. Au bout de quelques temps, sur insistance de sa famille, il est de retour en Chine où il va travailler intensément avec son oncle. Mais en raison d'un malaise lié au surmenage, il repart à Paris pour se ressourcer et c'est à ce moment là qu'il va faire La Rencontre. Rencontre que l'on nomme Yuan Fen ou "rencontre prédestinée voulue par le ciel".

Ce roman sans aspérités est un roman d'amour à plus d'un titre : amour de Paris, amour de la famille, amour entre deux êtres. Mais un amour tout en douceur, en délicatesse.

Cette rencontre Yuan Fen va provoquer une révolution à l'intérieur de deux protagonistes qui vont apprendre que pour toute chose essentielle, il faut du temps. Ce temps vers lequel on ne court pas est très bien retranscrit. Ce roman invite à vivre au rythme des ressentis pour bien les vivre pleinement. 

Ce roman pose aussi la question du rapport à la famille, de l'importance des liens entre les différents membres qui la composent et du respect que l'on doit aux plus anciens.

Je ne sais pas s'il restera ancré en moi mais j'ai passé un agréable moment en compagnie de Chao qui a su ouvrir des portes notamment sur la culture chinoise et cela est un vrai plaisir de voir que s'il y a choc des cultures c'est qu'il y a avant tout jugement. Et que s'ouvrir à l'autre n'est pas significatif de perte d'identité mais plutôt d'enrichissement.
Lien : https://quandsylit.over-blog..
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Ce livre raconte l'histoire d'une rencontre predestinée par le ciel (Yuan fen). j'ai aimé lire les aventures de ce jeune chinois Chao à Paris et en chine. La description de sa vie est interessante. On y voit le fonctionnement de la société chinoise par relation et réseaux familiaux , qui est différente de la société occidentale très individualiste. Ce livre m'a rappelé Vent d'Est, vent d' Ouest de Pearl Buck , qui montre également l'opposition entre ces deux mondes.J'ai aimé le délicatesse de Chao sa façon d'aimer Inés, cette française dont il est tombé amoureux. J'ai apprécié plusieurs passages de ce roman : "J'ai compris que Narcisse guette en chacun, quel que ont notre age a notre pays, quelle que soit notre mission sur terre, notre apparente modestie , et l'ensemble de nos armures."
"Je me prépare comme le fait un maitre zen; conscient que l'union du coeur , du corps et de l'esprit dépend beaucoup de le fais dont on a dormi le veille et de ce que l'on a mangé. Je commence par me déplier et me dédier au sourire intérieur mon etre va donc s'ouvrir afin de recevoir le monde tel qu'il est, sans se plaindre, en se réjouissent des sensations qui viennent et nous aiguillonnent vers l'essentiel: le perception d'être vivant.
"Il ne te reste plus qu'à être, sur ton visage se lisent des esquisses de bonheur et je vois que tu les offres gratuitement à ceux que tu croises. C'est toi le papier, accepte de ne pas être peintre. Détache - toi du pinceau , sois fin et léger comme une feuille."
"Mon maitre ne manque aucune différence entre les autres et moi.Il me dit que j'aurai à me battre , comme les autres, comme ceux de la rue, des unités de travail, comme l'ont fait mes parents. Il dit que la vie ne tient que si on fait face, mais qu'il faut l'accepter telle qu'elle est que seule cette acceptation donne le force dont on a besoin."
L'histoire de ces deux êtres est fugace mais belle. J'ai juste été un peu décue par la fin mais c'est une question de goût personnel. Je recommande ce livre aux personnes qui apprecient la culture chinoise ou les livres de Pearl Buck.
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"L'amour est un thé qui infuse lentement", c'est ce titre qui m'a fait choisir ce roman parmi d'autres en vue d'une rencontre avec l'auteure. Après un tragique accident à l'âge de six ans qui l'a en partie défiguré, Chao nourrit des rêves ouvrant pour lui une nouvelle voie à travers un livre d'images sur la France et la rencontre avec l'acupuncture. Dans une première partie assez longue, la narration à la première personne nous permet de nous pénétrer de la vie et la conscience de Chao. Nous nous attachons rapidement à lui, jeune homme déchiré entre la suractivité de la Chine nouvelle et un équilibre intérieur et croyant fermement au "yuan fen", la rencontre voulue par le ciel. Lorsqu'il rencontre Inès, lors d'un voyage à Paris, il sait que c'est elle mais il ne lui parle pas. Des années plus tard, il revient en France et retourne dans le café où il l'avait rencontrée. La deuxième partie du livre nous entraîne avec eux dans un Paris romantique et la confrontation de deux conceptions du Temps. Acceptation, poésie, force intérieure du côté de Chao, éblouissement et questionnement du côté d'Inès. J'ai aimé dans ce livre la découverte de la culture chinoise, les citations de Lao Tseu qui émaillent l'ouvrage et nous en communiquent la poésie. Un roman à savourer et à laisser infuser lentement qui peut changer nos conceptions sur la vie... . Je remercie Babelio et les éditions Hervé Chopin qui m'ont offert ce livre en vue d'une rencontre prochaine avec l'auteure, c'est une jolie découverte.
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Sans la sollicitation de Babelio je n'aurais probablement pas découvert L'amour est un thé qui infuse lentement et le concept de yuan fen, rencontre prédestinée voulue par le ciel, me serait resté étranger.

Christine Cayol s'est exprimée sans tabou devant les lecteurs rassemblés par Babelio à propos de ce premier roman, qu'elle a écrit avant tout pour le plaisir, après la publication de nombreux essais, Elle nous a confié combien être français en Chine est un passeport extraordinaire. Cette situation donne un capital de confiance et d'admiration exceptionnels du fait qu'on est supposé incarner l'élégance et le romantisme.

Philosophe et littéraire de formation, elle partage son temps entre la France et la Chine et elle aime se servir de l'art et de la culture pour construire des ponts entre l'Orient et l'Occident. Fondatrice de Synthesis et Yishu 8, elle a créé un lieu à Pékin dédié à la culture dont l'action donne lieu à une exposition au Musée Guimet.

Elle maitrise la langue chinoise et a compris l'essentiel de la culture du pays. Si on voulait résumer l'état d'esprit du chinois on pourrait dire que son principe de vie est une dynamique qui se résumerait dans l'idée que demain sera mieux. Et ce principe imprègne tout le roman, ce qui ne l'empêche pas d'être émaillé de nombreuses anecdotes vécues comme celle du petit livre rouge.

Le point de départ de L'amour est un thé qui infuse lentement est un fait divers entendu à la radio chinoise et qui a donné lieu à un court texte de quelques lignes, stocké dans un fichier dans l'attente d'en faire quelque chose. le traiter à l'intérieur d'un roman offre plus de liberté qu'elle n'en a eu à travers les essais qu'elle a publié pour exprimer ce que sont les Chinois. On s'apercevra au cours de la soirée qu'elle se nourrit de tout ce qu'elle entend et qu'elle met au service de thématiques qui lui sont chers, notamment le handicap.
(…)

La question du temps est un autre sujet qu'affectionne l'auteure, et que l'on remarque dans le titre. Elle avoue adore aller vite mais refuse que l'accélération soit un mot d'ordre. Les choses essentielles, qui arrivent dans la vie, ne sont pas dans l'agenda. Et si je veux aller vite je vais les louper fait-elle remarquer avec sagesse.
(…)

Elle a choisi de se glisser dans la peau du personnage masculin d'une part parce qu'elle connait bien le tempérament chinois et d'autre part pour éviter la tentation de trop investir d'elle-même dans le personnage d'Inès. Celle-ci est psychologue de métier et si elle est très compétente pour aider ses patients elle se retrouve par contre totalement démunie lorsqu'elle est sous l'emprise de ses propres émotions amoureuses; c'est que l'amour ne relève pas de l'analyse ni du rationnel et que les vraies rencontres de l'existence nous désarment.

La fin s'est imposée à elle et pourrait surprendre (voire désarçonner le lecteur) mais elle se justifie si on pense que l'enracinement est plus fort que tout et conditionne notre avenir, comme l'a démontré la philosophe Simone Weil dans son livre intitulé précisément L'enracinement.
(…)

Un projet de traduction est déjà en cours dans une maison d'édition de Pékin. (…) Cette auteure est une femme à suivre.

Lire la totalité de la chronique sur le blog A bride abattue :
http://abrideabattue.blogspot.com/2022/10/lamour-est-un-qui-infuse-lentement-de.html
Lien : https://abrideabattue.blogsp..
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Avec sa couverture et son titre, on aurait pu penser qu'il s'agissait d'un roman feel good. Il n'en est rien!
Roman tendre, poétique et culturellement riche grâce à ce que l'on apprend sur la culture chinoise.
Chao vit dans un quartier populaire de Pékin. A 6 ans, un accident domestique a défiguré une partie de son visage mais il a très vite appris à vivre avec.
Chao entretient une vision taoïste de l'existence et de la destinée.
Chao est à la fois ancré dans la culture traditionnelle chinoise et dans la modernité.
Il n'hésite pas à profiter du développement de la Chine moderne pour faire des affaires puis à partir à Paris, ville rêvée, pour apprendre la langue et se laisser porter par cette nouvelle façon de vivre.
Dans un café, il croise une jeune femme qui lui adresse à peine la parole. Serait-ce un yuan fen (rencontre prédestinée voulue par le ciel) ?
Il le saura en revenant à Paris 4 années plus tard.
Jolie parenthèse que ce pont entre deux cultures qui tour à tour se comprennent ou s'opposent mais jamais ne se moquent ou se jugent.
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