Il suffisait d'avoir lu Balzac, Zola ou Maupassant pour ressentir dans sa chair que ce début de XXIe siècle prenait des airs de XIXe.
Enfin, et c'était ce qui me révoltait le plus, c'était ma frustration, mon impuissance à comprendre les motivations qui poussaient ces affairistes à détruire l'avenir de nos enfants pour gagner encore plus d'argent, alors qu'ils en avaient accaparé assez pour vivre quatre cents générations. Quels buts poursuivaient ils en pourrissant la vie de ceux qui n'avaient presque rien, pour leur prendre le peu qui leur restait? Le faisaient ils par jeux? Pour se dire qu'ils étaient les meilleurs? Pour l'ivresse extatique que provoquaient la peine et la destruction?
Là, ses yeux de pochetronne se sont obscurcis de rage et elle a approché son visage si près du mien que l'éthylène émanant de son haleine m'a carrément brûlé la peau. Son corps entier puait l'alcool comme une vieille éponge qui aurait nettoyé une flaque de vinasse.
Qu'on puisse tout d'abord considérer ostentatoirement qu'une partie de l'humanité ne vaut rien parce qu'elle habite dans un pays pauvre et corrompu était pour moi inacceptable.
Mais enfin, Auguste, la véritable grandeur du peuple est dans sa foi en Dieu et dans son ignorance. Dans le sacrifice spontané de son existence à notre bien-vivre. Vouloir y mettre fin, lui apprendre à lire et à raisonner, reviendrait à scier la branche sur laquelle tu es assis. Mais pourquoi veux-tu consacrer ta vie à une chose pareille ? P132
Et lorsque je marche, un marin m’a dit un jour que je lui évoquais le tangage paresseux d’un voilier sur une mer scintillante de soleil, ce qui, vous l’avouerez, est une description assez cool de ma personne.
Tous avaient fait l'effort de s'habiller proprement car s'il était toléré d'être pauvre, c'était à condition d'être bien tenu et de ne pas offenser le monde auquel on se mélange avec sa misère.
Si l'émigré n'est perçu que par sa capacité à nuire, c'est parce qu'on le présente avant tout comme une charge pour la population accueillante.
Le peuple accepte tous les tyrans pourvu qu’on lui laisse le museau dans la gamelle.” Chaque fois qu’on la lui retire, sa gamelle, au peuple, il gueule et descend dans les rues manifester alors que les ressources se raréfient, qu’il n’y a plus d’animaux, que les saisons se déglinguent et que la mer est pleine de plastique.
Les prussiens doivent se demander ce que nous avons à manger....Alors Rosalie, qu'avons nous à manger ce soir? Une gibelotte! Ah très bien! Une gibelotte de quoi ?
C'est ça qu'il y a de bien avec la gibelotte, c'est que le vin blanc cache le goût de tout. On m'a garanti que c'était de la cervelle de chien, mais je crois que je me suis fait avoir.