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EAN : 9782864245087
124 pages
Editions Métailié (03/09/2004)
  Existe en édition audio
3.42/5   136 notes
Résumé :
Cette édition comporte 3 romans:
Commis d'office
Toiles de maître
Ground XO

Comment Christophe Leibowitz, avocat revenu de tout, loin des belles affaires d'Assises dont tout le monde parle, éternel commis d'office à la défense de délits minables, est-il enfin parvenu à être satisfait de son sort ?

Est-ce parce qu'il occupe ses journées à convertir avec une patience extrême un proxénète albanais à la lecture de 'L'... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (32) Voir plus Ajouter une critique
3,42

sur 136 notes
Christophe Leibowicz est un petit avocaillon qui se contente des affaires qu'on lui donne. le carriérisme et lui ça fait deux. On suit son quotidien ou la frontière entre le bien et le mal, l'intégrité et la corruption est un ligne flottante bien difficile à évaluer. Avec humour, sur un ton souvent cynique, Hannelore Cayre, elle-même avocate, nous concocte un petit polar immoral plutôt réjouissant, le quotidien de Leibowicz, sans grande motivation, portant un regard désabusé sur ces concitoyens ajoute au plaisir de la lecture. Original, atypique un petit roman qui mélange habilement le vrai du faux.
H. Cayre a elle-même adapté son roman au ciné, avec l'excellent Roschdy Zem, mais quitte à choisir, préférez le roman.
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Quand le système judiciaire déraille et que les tentations de passer de l'autre côté sont trop tentantes… Commis d'office ou les mésaventures d'un avocat pris dans le piège de la délinquance et qui se retrouve dans une cellule de 9 m2 à Fresnes avec un proxénète albanais qu'il tente d'initier à Flaubert…occasion pour lui de se trouver des points communs avec Frédéric Moreau, le héros de l'Éducation sentimentale.

Hannelore Cayre explore à nouveau la frontière fragile entre défenseurs de la loi et marginaux en nous brossant un tableau haut en couleurs et en humour d'un avocat qui a endossé l'habit du prisonnier, mettant en lumière le fonctionnement d'une justice oscillant entre impuissance et corruption…
Et une fois encore ce n'est pas forcément l'honnêteté qui paie…quand on n'est pas issu du bon milieu, qu'on galère dans des affaires de commissions d'office ou qu'on croise la route de redoutables filous…pas forcément du côté qu'on pourrait croire !
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Hannelore Cayre m'avait déjà bien plu avec La Daronne pour son style décalé, j'ai encore plus apprécié les trois romans en un de Commis d'office.

Ironie mordante, cynisme, magouilles, proxénètes, dealers, avocats louches, un tableau d'Egon Schiele, du rap au cognac, magistrats teigneux, ... On trouve tout ça et bien d'autres choses dans Commis d'office. En revanche, j'ai cherché la Justice, l'Éthique, la Déontologie... pas trouvé... Comprends pas. Je pensais que dans les tribunaux, elles y avaient leur place? Naïve Kuroineko!
Hannelore Cayre est avocate pénaliste à Paris et elle dézingue à tour de bras l'univers qu'elle fréquente au quotidien par l'entremise de Christophe Leibowitz-Berthier, son personnage si attachant. Pour notre plus grand plaisir!

Christophe a tout pour plaire : misogyne, frauduleux, insoumis (rien à voir avec Mélenchon), cynique (ce qu'il nie), alcoolique (ce qu'il dément), ... le parfait anti-héros qu'on adore. Il attaque fort puisqu'on fait sa connaissance, dans la première histoire, en zonzon (et pas en tant qu'avocat), en train de faire rêver un proxo albanais pas avare de coups avec ses filles, soudain fleur bleue, en lui contant les péripéties amoureuses de Frédéric Moreau de L'éducation sentimentale de Flaubert. Une scène impayable.

Loin de faire dans le grotesque, et même si les jonctions sont parfois un peu tirées par les cheveux, Hannelore Cayre nous sert trois morceaux de choix, caustiques et jubilatoires. A côté de tous ses défauts, Christophe possède ce je ne sais quoi d'attirant, ce côté cancre à la Prévert. Il se résume d'ailleurs très bien tout seul : " Je suis une personne qui réfléchit non pas avec son esprit mais avec son mauvais esprit. le métier d'avocat, pour les occasions qu'il procure de faire l'élève insolent, est conçu à la mesure." C'est pas beau, ça?

J'ai pris beaucoup de plaisir à lire Commis d'office, Toiles de maître et Ground XO. Un seul regret, c'est de refermer le livre sur la dernière page tant cette façon tonitruante et décapante de présenter les dessous des assises de Paris est un vrai bonheur. Vite, Mme Cayre, à votre stylo, votre clavier, votre calame ou peu importe! J'attends déjà avec impatience votre prochain ouvrage.
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Christophe Leibowitz-Berthier est derrière les barreaux.
Cela semble étonnant pour un avocat pénaliste. Soit il est réglo, droit comme la justice (on sait depuis belle lurette que ce n'est qu'une expression), soit il connaît les ficelles pour ne pas se faire choper.
Que s'est-il passé ?
On le découvre lentement, trop lentement, alors que le roman est très court, à grand renfort d'allers-retours qui sèment la confusion plus qu'ils n'éclairent.

En tant qu'avocate pénaliste, Hannelore Cayre a plein de choses édifiantes à nous apprendre sur notre système judiciaire véreux. Elle s'y emploie avec un humour décapant, politiquement incorrect en diable.
J'avais beaucoup aimé 'La Daronne'.
Ici, l'intrigue a beau être déjantée et le propos aussi corrosif, je me suis ennuyée et perdue. Malgré le sens de la formule de l'auteur, ses personnages hauts en couleur, le récit manque de souffle, on tourne en rond.

A tel point que je n'ai pas envie de lire les deux autres romans (ou nouvelles ? 100 et quelques pages) de ce recueil : 'Toiles de Maître' et 'Ground XO'.
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Ces trois romans courts, dont le premier Commis d'office donne son titre au recueil, nous permettent d'entrer dans la vie de Christophe Leibowitz- Berthier, avocat pénaliste, la quarantaine, dans trois moments de sa vie professionnelle. Et sa vie est loin d'être un long fleuve tranquille...
Habitué à assurer la défense en tant qu'avocat commis d'office, Leibowitz est surpris mais surtout flatté quand il est contacté par Dalil Lakdar avocat hyper-médiatisé, connu pour ses liaisons dangereuses avec les grands pontes du milieu. Quand il accepte de prendre en charge un des dossiers de Lakdar, il met le doigt dans un engrenage qui va le mener direct à la case prison. Avec ce premier opus et une galerie de personnages - prévenus, cadors du barreau, gardiens de prison, Hannelore Cayre illustre de façon quelque fois crue et cynique l'univers carcéral, elle fait preuve d'un humour extrêmement noir voire désespéré mais donne un éclairage intelligent, car elle le connaît bien, sur le monde judiciaire et sur celui assez effroyable des prisons en France...
Avec Toiles de maître, Leibowitz défend un cambrioleur qui aurait dérobé sept toiles de maître à un ténor du barreau, or le prévenu informe Leibowitz qu'il y avait un huitième tableau.. cet opus épinglent les relations des notables et des huiles de la police et la justice, des relations quelquefois consanguines qui constituent des sables mouvants dans lesquels Leibowitz va essayer de ne pas se faire engloutir.
Le bouquet final est Ground XO, Leibowitz ayant hérité de parts dans un vignoble de Charente, décide de relancer la vente de cognacs en surfant sur la vague des rappeurs américains qui affichent cet alcool dans tous leurs clips...Avec cette troisième aventure Hannelore Cayre se lâche en multipliant les situations caricaturales avec un humour noir intelligent et caustique et surtout plus léger que dans le premier récit. Je me suis surprise à plusieurs reprises à rire toute seule en me disant "non, elle ne va pas oser", et bien si elle ose tout pour mon plus grand bonheur........

Commis d'office est donc une découverte percutante mais attention c'est cash, trash quelquefois hard et désespéré, une lecture à ne pas mettre entre toutes les mains.
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Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
Il suait. Il avait une tête de pervers. On voyait à la veste qu'il avait posée pudiquement sur ses menottes qu'il s'agissait d'un petit-bourgeois qui ne s'était jamais retrouvé dans cette situation.
Assis sur le banc, il essayait de convaincre son cerbère, encore peu habitué à accompagner de bout en bout des criminels, qu'il était là par erreur.
Les mémoires d'un garde mobile, c'est ça qu'un des leurs devrait un jour écrire : chaque jour un prévenu ou un accusé au bout d'une laisse, chaque jour une nouvelle histoire, chaque jour un déballage de mauvaise foi.
Il écoutait en hochant la tête, compatissant, ce type immonde lui expliquer comment cette gamine de treize ans pourtant déjà si femme venait se frotter contre lui. Comment un désir si ingénu et à la fois si fort parfois existe chez certaines jeunes filles.
Le jeune homme acquiesçait, se remémorant sans doute la copine de classe dont il était amoureux dans son bled du Nord. Il se laissait embobiner par ce type chauve et repoussant de cinquante ans dont les envolées romanesques étaient inspirées par les huit prochaines années qu'il allait passer au placard.
Le secrétaire arriva à son tour. [...]
Il expliqua au pervers qu'il était poursuivi pour pédophilie et qu'il fallait faire profil bas.
L'autre parlait du grand amour : « Vous ne comprenez pas ! » lui dit-il en dodelinant de la tête.
Le secrétaire émit un profond soupir.
(p. 30-31)
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[ à Fresnes ]
Ô malheur ! L'autonomiste breton s'approche de moi. Le directeur a dû le mettre en D3 avec les Slaves parce qu'il est étranger. Ce type me fait chier mais j'ai pitié de lui car je sais qu'il souffre. C'est un 'prisonnier politique'.
- Ça va ?
- Oui, on fait aller… Tant qu'il me reste mes souvenirs et mes idées, je peux toujours y puiser la volonté de continuer à lutter pour la liberté de mon peuple, me dit-il d'un air triste tout en pointant sa tête du doigt.
- Ah, bien, super !
Contrairement à moi, il n'est pas familier des proxos, des meurtriers, des dealers et des pointeurs. Il me dit qu'à Plusquellec, le bled d'où il vient, personne ne pourrait même s'imaginer qu'il y eût tant de noirceur en ce monde. Je sais qu'il endure un calvaire car je l'entends crier et pleurer la nuit alors qu'il se fait enculer par un gros rappeur noir qui ne sait même pas où est Brest. C'est parce qu'il est dans la logique compliquée de martyr de la cause bretonne qu'il ne porte pas plainte contre ce porc.
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J'ai choisi comme maître de stage un type à la mesure de mon désenchantement : un pénaliste juif, criblé de dettes, menteur, coureur de jupons, pervers polymorphe mais avec un cœur d'or.
Je l'adorais.
Il faisait penser aux caricatures des journaux d'avant-guerre comme 'Candide' ou 'Gringoire' : le Juif vous ment, le Juif vous spolie ; tuons le Juif !
(…)
Je crois qu'il m'a pris en pitié.
Ma mère portant un nom bien français, je m'appelais par-dessus tout Christophe Leibowitz-Berthier.
En fait, je n'étais même pas juif. Je n'étais tout simplement rien. Ou plutôt, si : une espèce de mutation grotesque d'après-guerre.
Je crois que c'est pour cela qu'il m'a embauché. Parce qu'il a rarement autant ri de sa vie. Parce que, savoir que dans ce monde - où on s'était pourtant acharné à faire disparaître les handicapés, les Juifs, les pédés et les gitans - il était né un Christophe Leibowitz-Berthier, prouvait à ses yeux que la vie arrivait toujours à faire son chemin.
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Bertrand était, lui aussi, un ancien secrétaire de la conférence. D'ailleurs, c'était à l'occasion des sélections de ce Star Academy de l'éloquence que je l'avais rencontré. Ses chances d'être retenu étaient inversement proportionnelles aux miennes. Issu d'une vieille famille d'universitaires, il avait fait ses armes dans le cercle ultra fermé des avocats auprès de la Cour de cassation. Il était docteur avec mention très bien pour une thèse en droit canon sur les procès en béatification. Il parlait latin couramment. Je l'aimais car sa désuétude frôlait la décadence. Il était très chic et socialement parfaitement inutile.
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Lazare avait tout compris de mon arrogance extrême.
Ce n'était pas l'argent qui me motivait à faire des conneries. Loin de là. J'étais investi d'une mission déïque : je livrais une croisade contre l'hypocrisie des magistrats donneurs de leçon et des confrères intéressés uniquement par l'argent. L'explication psychanalytique qui éclairait ma propension à m'attirer des emmerdes pouvait se résumer à une simple phrase : je me sentais tellement au dessus du lot....
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Videos de Hannelore Cayre (17) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Hannelore Cayre
À l'occasion de la 20ème édition du festival "Quais du Polar" à Lyon, Hannelore Cayre vous présente son ouvrage "Les doigts coupés" aux éditions Métailié.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/3052006/hannelore-cayre-les-doigts-coupes
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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