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Citations sur La ruche (38)

Note de la première édition

Mon roman " La Ruche", premier livre de la série " Chemins incertains ", n'est qu'un pâle et modeste reflet, qu'une ombre de la réalité quotidienne, de l'âpre, tendre et douloureuse réalité.

(...)Mon roman- pour des raisons particulières- a été publié en république Argentine ; je crois qu'un air nouveau- nouveau pour moi- fait du bien à la lettre imprimée.
L'architecture de mon livre est complexe, et m'a demandé beaucoup d'efforts. Il va de soi que mes difficultés proviennent aussi bien de cette complexité que de ma propre maladresse. L'action se déroule à Madrid- en 1942- au milieu d'un torrent- ou d'une ruche- , de gens qui parfois sont heureux, et parfois ne le sont pas- Ils ne défilent pas- entre ses pages m'en ont fait voir de toutes les couleurs au cours de cinq bonnes années. Si j'ai visé juste, ou si j'ai manqué la cible, c'est au lecteur de le dire.
Je ne sais si mon roman est réaliste, idéaliste, ou naturaliste ; si c'est un roman de mœurs , ou quoi que ce soit. D'ailleurs, je ne m'en préoccupe guère (...)
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Depuis la mort du fils, donã Rosa se montrait très affectueuse à son égard. Il y a des gens qui aiment bien avoir des égards pour les personnes en deuil.Ils en profitent pour donner des conseils, exhorter à la résignation ou à la force de caractère, et s'en trouvent bien.

( Imaginaire Gallimard, 1989)
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Les clients des cafés sont des gens qui s'imaginent que les choses arrivent comme ça, que ça ne vaut pas la peine de chercher des remèdes. Au café de donã Rosa, tout le monde fume et, généralement, on médite, seul à seul, sur ces pauvres choses, sur ces aimables et tendres choses qui suffisent à combler ou à vider une vie entière.


(Imaginaire Gallimard , décembre1989, p.23)
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Nous vivons à l'époque de toutes les hardiesses, et le monde est un spectacle que des hommes au cœur pur contemplent, ahuris, du premier rang de l'orchestre, sans trop comprendre ce qui se passe, qui est pourtant très clair.
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L'enfant n'a pas un visage humain, il a une tête d'animal domestique, de bête souillée, avilie par la basse-cour. Il est trop jeune pour la douleur ait déjà tracé la balafre du cynisme - ou de la résignation - sur son visage, et il a une belle et naïve expression, l'expression stupide de quelqu'un qui ne comprend rien à ce qui se passe. Tout ce qui se passe est un miracle pour le petit gitan, qui est né par miracle, qui mange par miracle, qui vit par miracle et qui a, par pur miracle, assez de force pour chanter.
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Note de la troisième édition :
J'aimerais développer l'idée que l'homme sain n'a pas d'idées. Parfois je pense que les idées religieuses, sociales ou politiques ne sont que des manifestations d'un déséquilibre du système nerveux. Nous sommes encore loin du temps où l'on saura que l'apôtre et l'illuminé sont du gibier d'asile, de tremblantes fleurs de la faiblesse et de l'insomnie. L'histoire, l'indéfectible histoire va à rebours des idées. Ou en marge des idées. Pour faire l'histoire, il faut ne pas avoir d'idées, comme pour faire fortune il est nécessaire de n'avoir pas de scrupules. Pour l'homme traqué qui parvient à sourire avec l'amer rictus du triomphateur, les idées et les scrupules sont un obstacle. L'histoire est comparable à la circulation du sang ou à la digestion des aliments. (...) Les idées sont un atavisme (..), jamais une culture, et moins encore une tradition. La culture et la tradition de l'homme, de même que la culture et la tradition de l'hyène et de la fourmi, ne peuvent être orientées que dans trois directions : la nourriture, la reproduction, et l'autodestruction. La culture et la tradition ne sont jamais idéologiques, mais, en revanche, toujours instinctives.
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Note de l'auteur pour la deuxième édition
Mes idées n'ont pas changé depuis quatre ans. Ni mes sentiments et points de vue. Il est arrivé, dans le monde, des choses étonnantes - pas si étonnantes, d'ailleurs - mais l'homme traqué, l'enfant qui vit comme un lapin, la femme dont le pauvre pain quotidien est accroché au sexe - sinistre mât de cocagne - de l'épicier conformiste et cauteleux, la jeune fille sans amour, le vieillard sans espoir, le malade condamné - le suppliant et dérisoire malade condamné - , sont toujours là. Personne ne les a changés de place. Personne ne les a balayés. Presque personne n'a jeté un regard sur eux.
Je sais bien que La Ruche est un cri dans le désert ; ce cri n'est même pas tellement strident ni trop déchirant. Sur ce point, je ne me suis jamais fait de vaines illusions.
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Les autres, les noctambules occasionnels, les clients des cinémas, qui ne sortent que de loin en loin, toujours à coup sûr et jamais au hasard, sont passés depuis un bon moment, avant qu'on ne ferme les portes.
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Le café, dans moins d'une demi-heure, sera désert. Pareil à un homme dont la mémoire, soudain, serait devenue vide.
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- C'est bon le bicarbonate, ça ne fait aucun mal. Seulement, les médecins ne peuvent pas le prescrire, parce que si c'est pour qu'on leur donne du bicarbonate, les gens n'ont pas besoin de médecins.
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