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Citations sur Pavot et mémoire (18)

CRISTAL
   
Ne cherche pas ta bouche à mes lèvres,
ni l'étranger au portail,
ni à l'oeil les larmes.
   
Sept nuits plus haut le rouge s'en va au rouge,
sept coeurs plus avant la main frappe au portail,
sept roses plus tard la source est en murmures.
   
-
   
JE SUIS SEUL, je dépose la fleur des cendres
au verre rempli de noir mûri. Bouche soeur,
tu dis un mot qui va encore sa vie aux fenêtres,
et ce que j'ai rêvé grimpe contre moi sans bruit.
   
Je porte le deuil de l'heure flétrie
et je garde de la résine pour un oiseau tardif :
il porte le flocon sur sa plume rouge vie ;
grain de glace au bec, il traverse l'été.
   

   
KRISTALL
   
Nicht an meinen Lippen suche deinen Mund,
nicht vorm Tor den Fremdling,
nicht im Aug die Träne.
   
Sieben Nächte höher wandert Rot zu Rot,
sieben Herzen tiefer pocht die Hand ans Tor,
sieben Rosen später rauscht der Brunnen.
   
-
   
ICH BIN ALLEIN, ich stell die Aschenblume
ins Glas voll reifer Schwärze. Schwestermund,
du sprichst ein Wort, das fortlebt vor den Fenstern,
und lautlos klettert, was ich träumt, an mir empor.
   
Ich steh im Flor der abgeblühten Stunde
und spar ein Harz für einen späten Vogel :
er trägt die Flocke Schnee auf lebensroter Feder ;
das Körnchen Eis im Schnabel, kommt er durch den Sommer.
   
   
CONTRE-JOUR / GEGENLICHT
Traduction de Valérie Briet | pp. 106-7 & 112-3
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Schwarze Milch der Frühe wir trinken dich nachts
wir trinken dich mittags der Tod ist ein Meister aus Deutschland
wir trinken dich abends und morgens wir trinken und trinken
der Tod ist ein Meister aus Deutschland sein Auge ist blau
er trifft dich mit bleierner Kugel er trifft dich genau
(Todesfuge)
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La nuit, quand le pendule de l’amour balance
entre Toujours et Jamais,
ta parole vient rejoindre les lunes du cœur
et ton œil bleu,
d’orage tend le ciel à la terre.

D’un bois lointain, d’un bosquet noirci de rêve
l’Expiré nous effleure
et le Manqué hante l’espace, grand comme les spectres du futur.

Ce qui maintenant s’enfonce et soulève
vaut pour l’Enseveli au plus intime :
embrasse, aveugle, comme le regard
que nous échangeons, le temps sur la bouche.
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Au bleu qui cherche encore son oeil je bois le premier.
Je bois aux traces de tes pas, et je vois :
tu roules entre mes doigts, perle, et tu grandis.
Tu grandis comme ceux que l'on oublie.
Tu roules : le grêlon noir de la mélancolie
tombe dans un linge, de signes d'adieu tout blanchi.
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Tant d’étoiles

Tant d’étoiles
qu’on nous retarde. Quand
je t’ai regardé , quand ? - j’étais
dehors avec
les autres mondes.

O ces chemins, galactiques,
o cette heure qui nous
a emportés les nuits dans
le poids de nos noms. Ce
n’est pas, je le sais,
que nous vivions, qu’il n’y avait
qu’un souffle aveugle entre
là-bas et le non-là et parfois,
comiquement, un augmentait
vers les éteints, dans les ravins,
là où il s’enflammait,
il y avait le temps
où il montait et descendait
et poussait, ce qui
était, ce qui était ou ce qui allait être,

Je sais,
je sais, et tu sais que nous savions que
nous ne savions pas, que nous
étions là et que nous n’y étions pas,
et parfois, quand
il n’y avait que le néant entre nous,
nous nous retrouvions complètement.
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Fugue de mort


Extrait 3

Lait noir de l’aube nous te buvons la nuit
nous te buvons midi la mort est un maître venu d’Allemagne
nous te buvons soir et matin nous buvons nous buvons
la mort est un maître venu d’Allemagne son œil est bleu
elle te frappe d’une balle de plomb précise elle te frappe
un homme habite la maison tes cheveux d’or Margarete
il lance sur nous ses dogues il nous offre une tombe dans les airs
il joue avec les serpents et il songe la mort est un maître venu d’Allemagne


tes cheveux d’or Margarete
tes cheveux de cendre Sulamith
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Je bois jusqu’à ce qu’il aille, mon cœur, s’assombrir à toi,
jusqu’à ce que Paris navigue dans son pleur,
jusqu’à ce qu’il navigue vers le voile lointain
qui nous cache le monde où chaque Tu est une branche
où je tiens, comme une feuille, en silence, au vent.
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Corona


traduction n° 1

L’automne mange sa feuille dans ma main :
                   nous sommes amis.
Des noix que nous cassons nous retirons
le temps et nous lui apprenons à marcher :
le temps s’en retourne aux coquilles.

Au miroir c’est dimanche,
en rêve c’est qu’on dort,
la bouche parle vrai.

Mon œil s’en va là-haut au ventre de ma bien
                                aimée :
nous nous regardons,
nous nous disons des choses sombres.
nous nous aimons comme pavot et mémoire,
nous dormons comme le vin dans les coquil-
                                lages,
comme la mer dans le rai sanglant de la lune.

Nous nous tenons là, étreints dans la croisée,
    ils nous regardent depuis la rue :
il est temps que l’on sache !

Il est temps que la pierre veuille fleurir,
qu’un cœur palpite pour l’inquiétude.
Il est temps qu’il soit temps.

Il est temps.


/Traduction Valérie Briet
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Fugue de mort


Extrait 2

Il crie creusez la Terre plus profond vous les uns et vous les autres chantez et jouez
de son ceinturon il tire le fer il le brandit ses yeux sont bleus
plus profond les bêches dans la terre vous les uns et vous les autres jouez jouez pour
qu’on y danse


Lait noir de l’aube nous te buvons la nuit
nous te buvons midi et matin nous te buvons le soir
nous buvons nous buvons
un homme habite la maison tes cheveux d’or Margarete
tes cheveux de cendre Sulamith il joue avec les serpents


Il crie jouez doucement la mort la mort est un maître venu d’Allemagne
il crie assombrissez les accents de violons
alors vous montez en fumée dans les airs
alors vous avez une tombe au creux des nuages on n’y est pas couché à l’étroit
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Fugue de mort


Extrait 1

Lait noir de l’aube nous le buvons le soir
nous le buvons midi et matin nous le buvons la nuit
nous buvons nous buvons
nous creusons une tombe dans les airs on n’y est pas couché à l’étroit
Un homme habite la maison il joue avec les serpents il écrit
il écrit quand vient le sombre crépuscule en Allemagne tes cheveux d’or Margarete
il écrit cela et va à sa porte et les étoiles fulminent il siffle ses dogues
il siffle pour appeler ses Juifs et fait creuser une tombe dans la terre
il ordonne jouez et qu’on y danse


Lait noir de l’aube nous te buvons la nuit
nous te buvons midi et matin nous te buvons le soir
nous buvons nous buvons
Un homme habite la maison il joue avec les serpents il écrit
il écrit quand vient le sombre crépuscule en Allemagne tes cheveux d’or Margarete
Tes cheveux de cendre Sulamith nous creusons
une tombe dans les airs on n’y est pas couché à l’étroit
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