Quelle surprise! Quand j'ai reçu ce livre, j'étais encore dans le plaisir de la potentielle découverte, de la simple idée de lire quelques bonnes pages sur un sujet qui, avouons-le (et pourquoi, donc?)a toujours un peu inquiété les femmes, et parfois les hommes. La trahison dans le couple, comme le dit l'auteure, a tendance à s'équilibrer aujourd'hui -les femmes montent au créneau. C'est donc bien dans l'air du temps. "La fidélité n'existe pas", "nous sommes des funambules de l'amour", "les sentiments ne sont pas un produit"! Sur ces phrases simples et explicites, sorties de leur contexte (du livre), les bases pourraient paraître saines et le débat commencer. Hors, dès les premières pages de ce livre, on découvre toute autre chose: Mademoiselle Celentano entreprend de remettre sur le tapis tonne de considérations que je n'avais pas entendues ailleurs que dans la bouche de grands-mères (oui, moi aussi!), ou rapportées de l'éducation qu'on donnait aux jeunes filles, allez, disons encore au début du XIXè siècle. du genre: si tu perds ton mari, c'est de ta faute, ou celle de ces pouf... ; tu dois être la meilleure femme du monde et pour cela, patati, patata. Dans le même temps, ou presque, elle balance et re-balance l'idée que "l'homme est fragile et frivole" (donc la femme n'y peut rien) et même « l'homme trompe par habitude » (cette fois, à qui s'en prendre?). La conclusion serait donc: les cornes, ça existe (je suis d'accord), mais il ne faut pas en faire une maladie. Il faut affronter l'épreuve et la souffrance occasionnée, même si "la souffrance épouvante"! J'avoue que j'ai vite été interpellée: d'une les contradictions de l'auteur sont nombreuses, de deux si l'expression est moderne certaines idées me semblent venir d'un autre âge (pour ne pas dire d'une autre époque).J'ai songé un moment que Mademoiselle était sous la coupe d'un mec rétrograde, macho et dominateur et qui lui avait un peu farci la cervelle (mal, évidemment). Non, elle est célibataire, assume sa féminité (sic) et a vécu comme un garçon manqué, avec eux (les garçons). Comment se fait-il, alors, qu'elle ne soit pas devenue une de ces guerrières d'aujourd'hui, « ambitieuses et vindicatives » et qui vont à la chasse de temps en temps? Décidément, je m'inquiète: est-elle sincère, douce et aimante, prête à tout donner même si elle doit recevoir des coups de poing dans la figure et peut-être pardonner(après avoir versé toutes les larmes de son corps au nom de la comédie( ?) de la femme trahie) à l'homme qui la trompera? Ou, et c'est l'autre idée tend à prendre le dessus, Mademoiselle Celentano, qui si j'ai bien compris est comédienne et mène une vie publique assez dense, joue la provocation avec des confidences –pour de faux- qui hérissent et qui font grimacer? Si la réponse est dans la première supposition, bravo, Mademoiselle Celentano, pour votre courage et votre humilité –je n'en aurai pas autant- et pour avoir chevillé au corps ce rêve -qu'on a toutes fait, il me semble- de l'amour idéal! Si la réponse est l'autre, bravo, Mademoiselle Celentano, pour le succès que vous avez eu avec ce livre qui a le mérite d'intriguer, de bousculer, et même d'effrayer! S'il faut couper la poire en deux, se dire que l'auteur est sincère et que c'est l'éditeur qui a fait le choix de la publier, s'attendant bien (et c'est tout l'intérêt d'un livre), à ce qu'on en parle et en reparle, c'est bien vu aussi. Mais la question subsiste : ça existe encore, des femmes comme celles-là ? Troisième et dernière idée, peut-être farfelue, qui sait où est la vraie sagesse, Rosita a peut-être écrit ce livre pour séduire l'homme dont elle rêvait, à la fin ? Si ça a marché, tant mieux pour elle ! Alors, n'exagérons pas, si on peut rire, grimacer, suivant les pages et parce que l'expression de la milanaise est enlevée et parfois fort imagée, je suis encore un peu perplexe. le livre se lit très facilement et très vite. Par contre, je suis triste en pensant aux milliers de femmes qui depuis plus d'un siècle se battent pour que plus jamais plus on n'entende des choses pareilles (je ne suis pourtant pas féministe!) Quant à dire, avec tout le respect que je porte au travail d'un auteur –et d'un éditeur, que j'ai beaucoup aimé, c'est impossible!(à moins que ce soit ça, l'amour?). Merci à Newsbook pour ce partenariat (Un livre qui ne fait pas parler de lui n'a pas sa place sur les rayonnages. Celui-là, on le pose volontiers sur la table, et je crois qu'il n'a pas fini de faire couler de l'encre!).
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