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Deux étudiants universitaires rentrent au pays. Ils sont devenu a moitié occidentaux et restés à moitié africains. Ils ne se situent plus très bien dans leur société. Cesbron débat ici sur l'éternal dilemne: Africanité-Modernité. Il pose beaucoup de questions qui restent sans réponse. A mon avis, le problème est bien cerné.
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Dans ce livre, Cesbron aborde le choc des cultures et des traditions avec l'Afrique et deux étudiants qui rejoignent leur pays après une formation universitaire en France. Aujourd'hui, dans la même situation, ils n'y retourneraient probablement pas et rechercheraient une intégration européenne plus aisée. Un bon roman réaliste sur le contexte de l'époque avec beaucoup de références culturelles africaines très intéressantes.
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Ce n'est pas un des meilleurs titres de Gilbert Cesbron, auteur catholique et humaniste : on peut le dire au sens propre, car Cesbron sut capter l'attention par des titres remarquables, comme Il est minuit, docteur Schweitzer, Il est plus tard que tu ne penses, Notre prison est un royaume... Ici, le titre, s'il est moins percutant, a le mérite d'annoncer la couleur - il est question de garder son identité lorsqu'on a un regard à la fois africain (inné) et européen (acquis).

Le lecteur suit le retour au pays de deux jeunes Sarakolais (habitants d'un pays fictif), l'un avocat, du nom d'Emmanuel, neveu de l'actuel Président du pays, le second médecin, Augustin. Alors qu'Emmanuel a toujours rêvé de faire de la politique et cherche à convaincre son oncle de lui confier un poste, Augustin exerce à l'hôpital et fait face à des situations décourageantes pour sa vocation médicale. Chacun est amené, de son côté, à voyager, et se lie de nouveau à l'Afrique, et au mode de vie africain.

Au travers de ses deux personnages un peu idéalistes, ambitieux, Gilbert Cesbron nous donne à voir les paradoxes africains, le désir de modernité qui se heurte à la sagesse ancestrale, la Tradition, et peut-être ne devrait pas chercher à l'éradiquer aussi vite, les restes du colonialisme, la corruption, les frictions de religions, de castes, la place des femmes, et toujours la nature, la chaleur, le climat. La pauvreté est également une toile de fond, mais aussi les couleurs, la musique, les odeurs. L'auteur manie la nuance et l'humanisme, d'une manière souvent désabusée mais attendrie ; il réussit le tour de force d'éviter les clichés, notamment grâce à ce procédé de double regard sur la condition africaine.

L'expression est parfois un peu datée, en particulier lorsque l'auteur, à travers ses personnages, se laisse aller à l'exaltation, ou à un enthousiasme qui manque de naturel. Toutefois, il recrée si bien le décor et les sensations, du village de cases du grand-père d'Emmanuel et les longues palabres sous le fromager tutélaire, au village traditionnel de pêcheurs, ou à la casbah d'un kalife renommé ; de la touffeur des nuits à la pluie tant attendue... C'est un roman qui fait réfléchir et en ce sens nécessite des pauses, sans toutefois lasser. Une fausse relecture pour moi, car si j'aimais beaucoup l'auteur dans ma jeunesse, je n'avais pas lu ce roman-là. Il faut vraiment lire ou relire Cesbron, ses propos sur l'Afrique sonnent de manière prophétique, parfois ironique, mais c'est toujours instructif et bien vu.
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Inutile de se cacher derrière notre petit doigt. La Terre est devenue toute petite, et ce que nous considérions naguère comme des pays lointains sont maintenant nos voisins, et nos cousins éloignés sont à présent nos frères : pour certains c'est un mal, pour d'autres c'est un bien. En tous cas c'est une réalité qu'il faut assumer et de la meilleure façon, en ne spoliant personne, en sauvegardant la dignité des individus, et en tâchant d'agir avec un maximum de justice et d'harmonie.
Le choc des cultures, et celui des civilisations, n'est pas nouveau. Il dure depuis… le début des civilisations, autant dire que ce n'est pas d'hier. Mais dans notre monde, il faut bien l'intégrer, et ce n'est pas facile. Ce roman de Gilbert Cesbron a été écrit en 1969, les pays africains de langue française (ex A.E.F. et ex A.O.F.) ne sont indépendants que depuis moins de dix ans. Et le poids des cultures, la française et l'africaine, se fait déjà sentir.
L'histoire est celle de deux déracinés : Emmanuel Toukara et Augustin M'Bengué. Tous deux sont sarakolais (originaires d'un pays imaginaire d'Afrique Noire). Ils ont fait leurs études à Paris, et bardés de diplômes (d'avocat pour Emmanuel, de médecin pour Augustin), ils reviennent au pays.
« Je suis mal dans ta peau » signifie qu'ils ne sont pas à l'aise dans la peau qu'on veut leur faire partager : noir chez les Occidentaux, blanc chez les Africains ; mais également qu'ils ont du mal eux-mêmes à aller vers les autres.
Le roman date de 1969, il est forcément daté : les jeunes états africains viennent d'acquérir une indépendance, mais le poids de la colonisation est encore très lourd et le problème est multiple : s'il est profondément culturel, comme nous venons de le souligner, il est aussi politique (la Françafrique, avec ses zones d'ombre et de lumière, étend sa toile sur une bonne partie du continent), il est économique, et il est racial. Quand on compare avec aujourd'hui (du moins pour ce qui est comparable) on se dit que rien n'a changé, ou alors c'est en allant vers le pire. Car les particularismes se sont accentués, le radicalisme s'est installé aussi bien dans les moeurs que dans les habitudes sociales et politiques, les ambitions personnelles prennent le pas sur les notions de partage et de communauté.
Comme souvent chez Cesbron, il faut prendre le roman comme un témoignage à un moment donné, mais qui a une résonnance universelle : c'est encore le cas ici : le choc des cultures, en 1969, a un sens particulier, vu le contexte de l'indépendance, mais il est significatif de tous ceux qui sont à cheval entre deux cultures : c'est certes flagrant entre peuples colonisateurs et peuples colonisés, mais on peut étendre cette notion à tous ceux qui, par brassage de population, par mariage mixte, par émigration/immigration se trouvent confrontés à l'obligation de faire vivre ensemble deux modes de vie : pas seulement assimiler deux cultures, mais aussi assimiler tradition et modernité, sans parler des problèmes de race ou de religion.
Nous avons quotidiennement des exemples de ce type.
Gilbert Cesbron, une fois de plus, ne juge pas et se borne au constat. D'autres, sur ce thème, auraient fait d'emblée le procès de la colonisation – et celui de la décolonisation – et auraient, sans nul doute argumenté avec force détails leur démonstration. Cesbron, à son habitude, reste à hauteur d'homme. Car, blancs ou noirs, européens ou africains, riches ou pauvres, savants ou ignorants, les gens qui vivent sur la terre sont des êtres humains, des hommes et des femmes qui ont en commun la lourde tâche d'avoir le bonheur et le malheur de vivre ensemble… et de ne pas savoir s'y prendre pour y arriver..
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Ai eu envie de relire ce roman qui m'avait marqué, lors d'une première lecture, il y a plus de trente ans. J'ai trouvé le début laborieux et presque caricatural mais j'ai apprécié la fin, plus vraie, plus balancée.

Ces jeunes « Sarakolais», Emmanuel, l'avocat et Augustin, le médecins, tous deux formés en France ont un rapport et un parcours différents dans leur pays d'origine lorsqu'ils y retournent. le médecin, humble, calme, bonhomme, se met rapidement en phase avec ce pays tandis que l'avocat, politicien ambitieux, se laisse embarquer dans un complot contre son oncle, le président…
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Un livre qui captive d'emblée, par un auteur qui a lui même l'Afrique dans la peau. Ce livre traite de la fidélité à ses racines et à sa famille aussi. Doit-on sacrifier ces derniers à son ambition. Les deux personnages principaux du livre Augustin, un médecin et Emmanuel un avocat, font des choix différents.
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