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EAN : 9782277121312
304 pages
J'ai lu (01/01/1962)
3.74/5   87 notes
Résumé :
« Jean Cormier est-il coupable d'avoir, dans la nuit du 17 au 18 décembre dernier, volontairement commis un meurtre sur la personne de Jeanne Cormier, son épouse? » C'est la première question à laquelle les jurés auront à répondre.
Debout dans le box des accusés, Jean Cormier semble absent des débats. Tout a commencé le jour où il s'est aperçu que sa femme consultait en cachette un spécialiste du cancer. Et depuis...
Cormier pourrait évoquer le médecin... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Gilbert Cesbron n'est pas un auteur « confortable » : si vous lisez un de ses livres, il y a de fortes chances pour que vous soyez touché ou ému, souvent bouleversé, parfois même bousculés et carrément révoltés. C'est l'apanage de ces auteurs qui nous montrent notre société – et nous-mêmes – sous un jour réel, celui-là même que nous essayons d'occulter.
« Il est plus tard que tu ne penses » (1958) ne déroge pas à la règle, c'est un roman dont la puissance d'émotion est particulièrement forte, et qui ne laisse personne insensible. le sujet, il est vrai, est un creuset d'émotions sans fins, il s'agit de l'euthanasie, de sa légitimité (ou pas), et au-delà de l'attitude à prendre devant la vie et devant la mort :
Jean Cormier a administré à sa femme Jeanne, atteinte d'un cancer en phase terminale, une dose léthale de morphine. Pour ce geste, il est jugé aux assises. Est-il coupable ou innocent ?
Le sujet était d'actualité dans les années 50, il l'est encore aujourd'hui. Faut-il invoquer ce problème de date, d'époque ? Oui et non. Beaucoup de choses ont changé aujourd'hui : la médecine a changé, les personnes atteintes d'un cancer ont plus de chances de s'en sortir qu'autrefois, et la médecine progresse de jour en jour. Les mentalités ont changé : l'appréhension et la compréhension de la maladie, grâce à un accompagnement plus personnalisé, a permis d'border différemment la maladie. Enfin la loi a changé, en déculpabilisant (un peu, car il reste beaucoup à faire) ce qui est un crime d'amour, d'intention bienveillante, et non pas un crime passionnel, d'intention malveillante. Ce qui n'a pas changé le côté » humain de la chose » : la souffrance et la douleur, la vie et la mort. Nous avons tous vécu ces moments-là, soit indirectement, chez nos parents, nos amis ou nos proches, soit directement dans notre propre chair. Il ne faut pas nous en raconter : seul le malade connaît l'intensité de la douleur, autour de lui, on la devine, on la pressent, mais on ne peut pas le soulager de ce fardeau, le malade est seul à assumer dans son corps (et aussi dans son esprit) sa maladie. Nous, à côté, nous apportons notre amour, notre compassion, mais… ça ne suffit pas. Comme dit Sabine Sicaud :
Une feuille a son mal qu'ignore l'autre feuille.
Et le mal de l'oiseau, l'autre oiseau n'en sait rien.
Gilbert Cesbron s'est fait un devoir d'évoquer dans ses romans des faits de société ou des faits humains, qui le préoccupent (et qui devraient nous préoccuper aussi) la misère, le racisme, l'intolérance, l'enfance malheureuse, la vieillesse, le handicap, et la foi face à tous ces problèmes.
Alors oui, on dit maintenant, c'est un écrivain d'une autre époque, il n'a plus sa place aujourd'hui, il n'est plus « d'actualité », son style est daté, en plus il milite pour un catholicisme ringard… Ceux qui parlent ainsi, je les invite à relire Gilbert Cesbron : les faits de société qu'il pourfendait dans les années 50 et 60, sont toujours là : misère, racisme et intolérance, plus que jamais présents, constituent même avec une certaine hypocrisie, le grain à moudre de nos politiques, quant aux faits humains, tant qu'il y aura la maladie et la mort, et tant qu'il y aura des riches et des pauvres, et tant qu'il y aura des bons et des méchants, il y aura de l'injustice et du malheur. Son style a vieilli, certes, mais quand vous lisez certains textes contemporains… bref, vous m'avez compris. Enfin, l'engagement catholique de Cesbron est beaucoup plus proche d'un abbé Pierre ou d'un Saint Vincent de Paul que des « cardinaux en costumes » que chante Francis Cabrel.
Il faut lire, ou relire, Gilbert Cesbron : son message reste le même, à soixante-dix ans de distance, et il est toujours d'actualité. Il reste à dire une dernière chose, une des particularités de Gilbert Cesbron, qui le démarque de beaucoup de ses confrères – y compris catholiques – c'est qu'il ressort de ses écrits (en dehors de tout dogme ou de toute idéologie) une authenticité complète, une droiture de pensée, une honnêteté pour tout dire, qui se traduit notamment par une empathie profonde avec ses personnages (et avec le lecteur, du même coup), une compassion dont la sincérité ne peut être mise en doute, une émotion profonde, de nature à éveiller les consciences.
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C est ma première lecture de Cesbron et ce fut un choc.
Avec quel réalisme il décrit la douleur,la souffrance et l espoir du chrétien qu'il est.
Ayant vécu l agonie d un proche,cette lecture m à fait faire un bon en arrière et le vécu à travers ses mots,à repris sa place.
Je suis fortement émue par ce livre.
Je n étais pas prête mais je ne le regrette absolument pas
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Roman écrit dans les années 50.
Jean est marié depuis dix ans avec Jeanne. Celle-ci découvre un jour avoir un petit nodule au sein. Elle consulte d'abord un charlatan, et ira ensuite voir le plus grand spécialiste de l'époque. Elle se fera opérer, mais à cette époque le cancer était parfois inguérissable, le mal empirera. le temps passe et la douleur augmentera de jour en jour, deviendra atroce, insupportable, elle deviendra une mort vivante. Son mari lui donnera l'euthanasie pour arrêter ses souffrances. Pour cet acte, il sera jugé.
Beau livre, beaucoup de tristes passages, cruels parfois et très émouvants surtout les soins dans le centre palliatif.
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Un drame très contemporain pour ce roman écrit il y a plus de 50 ans ...! L'euthanasie, un terrible cas de conscience développé avec talent et humanité par Gilbert Cesbron dans un beau texte qui donne à réfléchir.
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"Jean Cormier est il coupable d'avoir, dans la nuit du 17 au 18 décembre dernier, volontairement commis un meurtre sur la personne de Jeanne Cormier, son épouse ? " C'est la première question à laquelle les jurés auront à répondre.
Debout dans le box des accusés, Jean Cormier semble absent des débats. tout à commencé le jour iù il s'est aperçu que sa femme consultait en cachette un spécialiste du cancer. Et depuis...
Cormier pourrait évoquer le médecin qui lui a dit : "la cause du cancer, je la connais moi, c'est le temps perdu. Il est toujours plus tard que l'on ne pense".
Mais il ne cherche pas à se défendre. Douze hommes vont le juger. Leur verdict ne pourrait le libérer. C'est de Dieu qu'il devra obtenir son pardon.
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Oui, le Dieu de la Création, de la splendeur et de la Joie : ou bien celui de la Douleur : des malades, des victimes, des pauvres ? Le mystère, c'est qu'il puisse être à la fois l'un et l'autre : le maître du printemps et celui de l'hiver, au même instant. (...) Et chacun doit aussi assumer à la fois sa part de la slendeur et de la tristesse du monde. Mais, devant la première, il oublie Dieu et, devant la seconde, il le maudit.
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... elle a seulement oublié l'essentiel : que le temps passe. C'est le drame des vies perdues. Elle a rejoint le peuple des "au jour le jour" : ceux qui vivent heureux avec une promesse qui ne sera pas tenue (et ils le savent déjà) ; ceux qui trouvent qu'une fausse joie est toujours bonne à prendre et qu'on verra demain...
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Les orgues, les lumières tremblantes, les gestes du prêtre le ramenèrent au pays de son enfance et des messes de Noël : aux seuls temps où il fut vraiment heureux puisqu'il ne se demandait pas encore s'il l'était.
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Jeanne se glissa hors des draps. Du côté de Jean, comme toujours, une tempête de toile, un lit de faits divers. Si frais au pas le carrelage. Pourtant, à peine Jeanne y eut-elle posé ses orteils que son corps, dans l'instant devint moite. Elle porta la main à son cœur. Sa main devant son cœur... Pour protéger quoi ?
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Il commence à comprendre qu'un instant, c'est bon à prendre. Et si la vie n'était faite que d'instants ?
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Vidéo de Gilbert Cesbron
CHAPITRES : 0:00 - Titre
C : 0:06 - CRÉATION - Paul Bourget 0:17 - CRÉATION DE L'HOMME - Jean Dutourd 0:28 - CROIRE - Comte de Las Cases
D : 0:38 - DÉBAUCHE - Restif de la Bretonne 0:51 - DÉCEPTION - Fréron 1:04 - DÉLUGE - Jean-François Ducis 1:15 - DÉMOCRATE - Georges Clemenceau 1:26 - DERRIÈRE - Montaigne 1:36 - DOCTRINE - Édouard Herriot 1:46 - DOULEUR - Honoré de Balzac 1:58 - DOUTE - Henri Poincaré
E : 2:11 - ÉCHAFAUD - Émile Pontich 2:23 - ÉCOUTER - Rohan-Chabot 2:33 - ÉGALITÉ - Ernest Jaubert 2:43 - ÉGOCENTRISME - René Bruyez 3:00 - ÉGOÏSME - Comte d'Houdetot 3:10 - ÉLECTION - Yves Mirande 3:21 - ENFANT - Remy de Gourmont 3:33 - ENNUI - Emil Cioran 3:41 - ENSEIGNER - Jacques Cazotte 3:53 - ENTENTE - Gilbert Cesbron 4:05 - ENTERREMENT - Jean-Jacques Rousseau 4:14 - ÉPOUSE - André Maurois 4:37 - ÉPOUSER UNE FEMME - Maurice Blondel 4:48 - ESPOIR - Paul Valéry 4:57 - ESPRIT - Vicomte de Freissinet de Valady 5:07 - EXPÉRIENCE - Barbey d'Aurevilly
F : 5:18 - FATALITÉ - Anne-Marie Swetchine 5:27 - FIDÉLITÉ - Rivarol
5:41 - Générique
RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE : Jean Delacour, Tout l'esprit français, Paris, Albin Michel, 1974.
IMAGES D'ILLUSTRATION : Paul Bourget : https://en.wikipedia.org/wiki/Paul_Bourget#/media/File:Paul_Bourget_7.jpg Jean Dutourd : https://www.purepeople.com/media/jean-dutourd-est-mort-a-l-age-de-91_m544292 Comte de Las Cases : https://www.babelio.com/auteur/Emmanuel-de-Las-Cases/169833 Restif de la Bretonne : https://fr.wikiquote.org/wiki/Nicolas_Edme_Restif_de_La_Bretonne#/media/Fichier:NicolasRestifdeLaBretonne.jpg Fréron : https://www.musicologie.org/Biographies/f/freron_elie_catherine.html Jean-François Ducis : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-François_Ducis#/media/Fichier:Jean-François_Ducis_par_le_baron_Gérard.jpg Georges Clemenceau : https://www.lareorthe.fr/Georges-Clemenceau_a58.html Montaigne : https://www.walmart.ca/fr/ip/Michel-Eyquem-De-Montaigne-N-1533-1592-French-Essayist-And-Courtier-Line-Engraving-After-A-Painting-By-An-Unknown-16Th-Century-Artist-Poster-Print-18/1T9RWV8P5A9D Édouard Herriot : https://www.babelio.com/auteur/Edouard-Herriot/78775 Honoré de Balzac : https://www.hachettebnf.fr/sites/default/files/images/intervenants/000000000042_L_Honor%25E9_de_Balzac___%255Bphotographie_%255B...%255DAtelier_Nadar_btv1b53118945v.JPEG Henri Poincaré : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/b/be/Henri_Poincaré_-_Dernières_pensées%2C_1920_%28page_16_crop%29.jpg René Bruyez : https://aaslan.com/english/gallery/sculpture/Bruyez.html Yves Mirande : https://www.abebooks.com/photographs/Yves-MIRANDE-auteur-superviseur-film-CHANCE/31267933297/bd#&gid=1&pid=1 Remy de Gourmont : https://www.editionsdelherne.com/publication/cahier-gourmont/ Emil Cioran : https://www.penguin.com.au/books/the-trouble-with
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