Dans l'oeil de Jaya

Sambava est un bled au Nord de Madagascar, un policier doit protéger 1 chinois menacé de mort, curieusement ce dernier semble courroucé de la présence du flic Monza.
Ça me change de James Ellroy, c'est sûr !
très dépaysant avec des personnages secondaires fouillés et un éclairage intéressant sur la corruption, la vie des planteurs de vanille, la présence d'un cyclone (d'où le nom du bouquin).
Je trouve que c'est plus 1 polar qu'un roman d'aventures ; enfin je ne vais pas pinailler.
Bon moment dans l'ensemble merci aux éditions le masque pour cet envoi et d’avoir traduit les dialogues malgaches !

Un duo de choc qui se trouve dans d'autres romans policiers de Jean Ely Chab qui place ses histoires sur sa terre natale : Madagascar. Une façon pour lui de parler avec plus de vraisemblance de son pays et de ses dérives. le pays qui vit dans une grande misère souffre énormément de la corruption. Elle se retrouver à tous les niveaux de l'état et les coupables ne se font jamais arrêtés. Les chinois arrivent sur ce territoire qui regorge de matières précieuses qui peuvent se revendre avec beaucoup de bénéfices. Vanille, bois, minerais et bien entendu l'or se développent sur ce sol riche et tout peut-être volé sans scrupule. On prend les terres des propriétaires et on les vend à des entreprises chinoises. On donne de l'argent aux bonnes personnages et tout va bien dans le meilleur des mondes. Exceptée la misère et la pauvreté qui se développent et prospèrent comme la peste en laissant les victimes sur le bas côté. Un cadre idéal pour installer une histoire policière.

Surtout qu'existe des mythes et légendes qui se propage dans la culture orale. Ainsi pourquoi s'étonner de rencontrer un homme-crocodile ? de croire dans le pouvoir de filtre magique ? Et surtout le pouvoir de la nature qui est capable de tout dévaster tel Jaya qui arrache tout sur son passage qu'importe l'identité sociale de l'habitant. Simple et efficace l'auteur arrive à nous plonger au coeur de la chaleur d'un tourment qui ne peut connaître qu'une terrible fin. Pas vraiment de happy end, heureusement car le lecteur de polar aime les fins mitigées. D'autant plus quand ils veulent de nouveau retrouver leur inspecteur un peu dépité des politiques publiques et de partenaires malhonnêtes. Difficile pour la justice de triompher quand tout est pourri de partout. L'espoir a-t-il encore un sens ? 

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Un roman policier délicieusement tropical et vanillé, au rythme cyclonique ( atmosphère étouffante, dénouements explosifs, retour au beau temps aussi brutal) avec un inspecteur malgache très attachant et une acolyte qui mériterait peut-être d'avoir un rôle plus actif que celui de préparer du café ? J' ai noté une incohérence géographique qui revient au début et à la fin : le soleil ne peut pas " sombrer" ni "plonger" dans l'Océan Indien à Sambava ni sur aucune côte EST de Madagascar...( aussi impossible que de voir le soleil se lever dans la mer en Bretagne). A rectifier !

L'histoire prend place au Nord de Madagascar, ce qui m'a fait très plaisir car j'ai tout de suite voyagé et été dépaysée par la mise en place de l'environnement, avec ses décors et ses personnages aux dialogues typiques d'île. On sent que le récit nous décrit le vrai, le vécu. En plus de cela, on plonge dans une intrigue de polar puisqu'on fait très vite la connaissance du policier Monza chargé de protéger un chinois qui est visiblement la cible d'un ennemi qui veut sa mort.
J'ai bien apprécié cette lecture dans l'ensemble puisque c'est divertissant et j'ai beaucoup appris de Madagascar, une île dont je ne connaissais rien. Les personnages sont vraiment bien amenés et bien travaillés je trouve. L'écriture est assez fluide et réussi à nous transporter dans l'univers. Mais c'est vrai qu'il manquait un petit quelque chose pour me rendre addict à cette lecture et être en haleine, j'aurais aimé une enquête plus poussée. Même en gardant ce côté « aventure ».
Je remercie Babelio pour l'envoi de ce roman dans le cadre de la Masse critique, qui m'a fait sortir de ma zone de confort !