"Aux abords de Kiliabo, les deux hommes enlevèrent leurs chaussures, traversèrent sans peine les parcelles inondées des rizières, et atteignirent le village sous une chaleur écrasante. Ramanda repéra un petit banc meurtri, devant une case flanquée d'un appentis en bois qui servait d'abri à une charette. le caporal s'assit et s'alluma une cigarette. Monza resta debout, étudiant les lieux au pied d'un gigantesque tamarinier."
L'inspecteur Monza a été contraint par sa hiérarchie d'aller dans ce tout petit village du sud de Madagascar. Il doit confirmer l'enquête menée par la gendarmerie locale à propos du meurtre d'un vieil homme, qui avait la particularité d'être un ombiasy, c'est à dire un devin, un voyant.
Le meurtre a été attribué à des voleurs de zébus, actifs dans la région car la population de la proche ville d'Ilakak' , plaque tournante de la prospection de saphirs, a beaucoup augmenté, et qu'il faut nourrir tout ce monde. Quitte à pendre des libertés avec la propriété d'autrui...
Cette toute première enquête de l'inspecteur Monza et de la cantinière Mamabé met en place ce qui fera le charme de cette série policière (trois volumes à ce jour). J'ai lu les volumes deux et trois, il me restait donc à découvrir celui-ci.
Je le place tout de même un peu en dessous des suivants. Quelque part
Jean-Ely Chab se cherche encore un peu, même si le résultat est déjà très abouti. le personnage de Monza est ici un peu trop "générique" : un flic désabusé qui se heurte à sa hiérarchie et à la mafia locale. Il gagnera ensuite encore plus d'épaisseur et d'humanité.
Mais le cadre, très peu exploité, de Madagascar et de ses particularismes fait que le temps n'est jamais long en sa compagnie.