Dans l'oeil de Jaya

Il s'agit ici du troisième volume des enquêtes de l'inspecteur de police malgache Jery Monza. Je l'ai retrouvé avec plaisir, en compagnie de sa fidèle cantinière Mamabé. Tous deux arrivent à Sambava, une ville côtière du nord-est de de la Grande Ile. La mission de Jery est simple, du moins en apparence : protéger un influent homme d'affaire chinois qui a reçu des menaces de mort. Mais cet homme, par ailleurs odieux avec ses employés et tyran domestique, n'entend pas se soumettre à cette surveillance.

L'enquête progressera autour des malversations financières liées au trafic de la vanille alors qu'un cyclone, prénommé Jaya, approche de la ville. Plus globalement, le roman donnera une image assez saisissante de la corruption généralisée qui règne là-bas. Les ressources naturelles sont pillées, la protection de la nature inexistante. Et évidemment les affairistes et les politiciens agissent main dans la main…

C'est donc peut être une enquête un peu plus sombre que celles des deux premiers volumes. Mamabé ne parvient que très difficilement à apporter un peu de chaleur humaine dans cette intrigue où les affreux sont légion. Et où l'optimisme n'est pas de mise.

Sambava est un bled au Nord de Madagascar, un policier doit protéger 1 chinois menacé de mort, curieusement ce dernier semble courroucé de la présence du flic Monza.
Ça me change de James Ellroy, c'est sûr !
très dépaysant avec des personnages secondaires fouillés et un éclairage intéressant sur la corruption, la vie des planteurs de vanille, la présence d'un cyclone (d'où le nom du bouquin).
Je trouve que c'est plus 1 polar qu'un roman d'aventures ; enfin je ne vais pas pinailler.
Bon moment dans l'ensemble merci aux éditions le masque pour cet envoi et d’avoir traduit les dialogues malgaches !

Prix du roman d'aventures, polar régional, polar ethnologique tous ces qualificatifs pour ce nouvel opus des aventures de Jery Monza où Madagascar et la corruption (une fois n'est pas coutume) sont les éléments principaux de cette nouvelle enquête ,noire, sordide avec heureusement toujours la présence et la bonne humeur de Mamabé.

Quand le ciel de ce début janvier nous envoie du vent et de la pluie, rien de tel que de se dépayser avec un voyage à Madagascar. Jean Ely Chab m'avait déjà fait connaître l'île rouge avec La vallée du saphir. le bleu de cette pierre précieuse se substitue ici au noir de la vanille. D'ailleurs, il n'y a pas que cette gousse qui arbore cette couleur. C'est tout ce roman ethnologique qui en broie (du noir). L'extrême touffeur côtoie les corruptions venues de Chine et les croyances locales, avant qu'un cyclone achève l'infime espoir qui filtrait dans les yeux hagards des planteurs de vanille. le duo flic Monza - cantinière Mamabé s'évertue à démêler l'écheveau inextricable englué dans la mangrove infestée de crocodiles.
Les courts chapitres s'enchaînent à la perfection, en alternant description des paysages, action entre les principaux personnages et dialogues percutants agrémentés de phrases en malgache traduites en bas de page.
C'est vivant, bien qu'il y ait des macchabées, et l'auteur montre bien la situation de cet ancien protectorat français.
Après Olivier Truc, Colin Niel et Patrice Guirao, les écrivains francophones de polars ethnologiques continuent avec Jean Ely Chab de nous divertir et de nous documenter sur des endroits exotiques à différents coins du Monde. (Voir la liste Polars ethnologiques autour du monde). Pour notre plus grand plaisir.

Un duo de choc qui se trouve dans d'autres romans policiers de Jean Ely Chab qui place ses histoires sur sa terre natale : Madagascar. Une façon pour lui de parler avec plus de vraisemblance de son pays et de ses dérives. le pays qui vit dans une grande misère souffre énormément de la corruption. Elle se retrouver à tous les niveaux de l'état et les coupables ne se font jamais arrêtés. Les chinois arrivent sur ce territoire qui regorge de matières précieuses qui peuvent se revendre avec beaucoup de bénéfices. Vanille, bois, minerais et bien entendu l'or se développent sur ce sol riche et tout peut-être volé sans scrupule. On prend les terres des propriétaires et on les vend à des entreprises chinoises. On donne de l'argent aux bonnes personnages et tout va bien dans le meilleur des mondes. Exceptée la misère et la pauvreté qui se développent et prospèrent comme la peste en laissant les victimes sur le bas côté. Un cadre idéal pour installer une histoire policière.

Surtout qu'existe des mythes et légendes qui se propage dans la culture orale. Ainsi pourquoi s'étonner de rencontrer un homme-crocodile ? de croire dans le pouvoir de filtre magique ? Et surtout le pouvoir de la nature qui est capable de tout dévaster tel Jaya qui arrache tout sur son passage qu'importe l'identité sociale de l'habitant. Simple et efficace l'auteur arrive à nous plonger au coeur de la chaleur d'un tourment qui ne peut connaître qu'une terrible fin. Pas vraiment de happy end, heureusement car le lecteur de polar aime les fins mitigées. D'autant plus quand ils veulent de nouveau retrouver leur inspecteur un peu dépité des politiques publiques et de partenaires malhonnêtes. Difficile pour la justice de triompher quand tout est pourri de partout. L'espoir a-t-il encore un sens ? 

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