— Ouvre grand tes oreilles, Vasco ! Depuis six mois, les Génois assiègent Constantinople. Ils ont facilement détruit la petite flotte byzantine et exigent un formidable tribut pour lever le siège !
— Cela, je le savais.
— Alors tu n'ignores pas que l'empereur des Byzantins, Cantacuzène, se trouve dans l'incapacité de payer ce tribut. En effet, depuis deux siècles, sous prétexte de secourir Constantinople, vos banquiers la dépouillent méthodiquement, en guise de compensation. Ils ont raflé toute ses richesses et l'empereur est sans ressources. Si bien que la famine menace ma pauvre cité !
Il est des cages dorées qui vous font oublier le goût de la liberté.
Barbares, Arabes, Bulgares, tous ont échoué alors qu’ils croyaient leur victoire proche. Dieu protège la cité des Césars !
Les fossoyeurs de l'empire byzantin, ce sont les Francs, les Flamands, et surtout vous, les Italiens, vous qui, en 1204, pour nous contraindre à participer à vos croisades, avez pris la ville d'assaut et l'avez pillée méthodiquement.