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3,46

sur 141 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Serge Horowitz a le syndrome de la parlote bloquée. Une sorte de burn-in chez cet anti-héros en pyjama, qui se déclenche à des moments inopportuns. C'est gênant, surtout quand grâce à son frère ministre on travaille dans une société conseillère en optimisation fiscale, et que l'on doit prendre la parole en public pour rendre compte d'audit. Mais ce qui est encore plus gênant avec Serge, c'est peut-être quand il se met à parler, capable qu'il est de balancer une vérité pas bonne à entendre pour son patron. Électron libre dans un monde de requins, Serge est en réalité flippé de la vie, vivant à deux à l'heure chez sa soeur à quarante quatre ans passés, un poster de Maradona au dessus de son plumard. Un aphasique doublé d'un hypocondriaque, à l'aise surtout dans les pharmacies.
Un premier roman enlevé, rythmé et drôle. Jouant sur la corde du contraste et du décalage entre l'anti-héros et un milieu assoiffé de fric et de performance, on y découvre un auteur qui connaît visiblement bien ses affaires (celle de l'écriture et de la finance). Et même si parfois le trait m'a paru gros, limite caricatural, j'ai passé un bon moment de lecture rigolade.
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Serge Horowitz est une personne qui ne s'est jamais engagée à rien.
Il a peur de son ombre.
Détaché des choses matérielles,malgré ses fulgurances intellectuelles, à 44 ans, beau gosse, célibataire , hypocondriaque, il vit depuis vingt ans chez ......sa soeur Anièce .
Il ne doit son travail d'analyste financier ......qu'à son frére, monsieur le Ministre des Finances !
De plus, il connaît d'affreux moments d'aphasie incontrôlables ....
Une de ces crises le saisit alors qu'il est en pleine négociation avec une société Japonaise......
Catastrophe, lorsque la parole lui revient il fait tout capoter!

Le voici maintenant lancé dans l'opération de la dernière chance avec son associée Laura ......
Mais la vie réserve des surprises , des rencontres, n'en disons pas plus !
Quel régal, cette comédie enlevée au ton sarcastique où nous découvrons, sans surprise, les péripéties et les rouages d'entreprises, les dessous peu reluisants de la politique , les liens malvenus et malsains entretenus avec le monde de la finance ..les procédés ignobles, le trafic des chiffres, les montages financiers foireux, la corruption dans un monde de requins, tout ceci à travers le monde politico - économique contemporain ...

Serge est une personnalité décalée,naif et très intelligent, son aphasie temporaire lui permet de dénoncer ......Observateur cynique et détaché, lucide par rapport à son environnement , idéaliste face à ses collégues , il nous fait sourire !
Humour froid, dérision , sarcasmes marquent ce premier roman très contemporain , dans un style incisif, harmonieux et fluide, à contre courant ..
C'est drôle, vif et tellement vrai au fond !
Cet ouvrage à l'apparence légère ouvre quantité de pistes de réfléxion sur la Démocratie, les rapports de force, les faux - semblants ambiants, le rapport totalement ambivalent du héros à la réussite, au couple , à la famille et aux discours dominants de toute nature .
Un récit pétillant , divertissant , humain, oú l'on sourit souvent !


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Même si Serge Horowitz (le héros) est atteint d'aphasie partielle, son créateur, lui, Olivier Chantraine, bavarde volontiers et vous délivre mille et une pistes de réflexions qui vous envoient confronter les vôtres grâce à ses réparties humoristiques, parfois cinglantes, sur notre monde actuel, le commerce international, la démocratie, l'hypocrisie ambiante et la corruption à tous les étages.

Et vous savez quoi ? Ça fait du bien, ça déménage, ça vous booste l'inconscient et vous oblige à regarder de plus près votre environnement familial, médical, politique, et du travail.

Serge, hypocondriaque, célibataire, la quarantaine bien entamée, beau gosse, analyste financier, sans ami, partage un appartement avec sa soeur Anièce. Son travail lui a été procuré par son frère, ministre des finances, avec lequel il entretient des rapports un peu compliqués. Enfin, il est amoureux de la belle Clara, sa collègue.
Il aurait tout pour mener une vie à peu près correcte, mais depuis quelque temps la parole lui échappe. Il se retrouve face à des difficultés qu'il ne peut aplanir faute de transmission verbale... cependant, l'absence de mots n'empêche pas la prise de conscience sur la vacuité de son existence.

J'ai bien aimé ce héros droit dans ses bottes, faisant face aux difficultés sans renoncer à ses convictions, même si ces dernières le plongent dans des situations bien embarrassantes. Fidèle à ses idées, il se conduit tour à tour comme un enfant face à sa soeur qu'il prend pour sa mère, ou comme un idéaliste face à ses collègues de travail qu'il déboussole par des réparties sincères ou cinglantes. Bref, il peut être maladroit, égocentrique, cynique parfois, mais toujours très lucide quant à son environnement. Alors oui, pour certains, il est un empêcheur de tourner en rond...

Un premier roman très contemporain pour Olivier Chantraine, un auteur observateur et sarcastique qui trempe sa plume dans l'ironie pour dénoncer les travers de notre monde politico-économique.

Un grand merci à Babelio et aux éditions Gallimard pour m'avoir permise de lire en avant-première ce roman (rentrée littéraire 2017) et surtout d'avoir passé un agréable moment en sa compagnie.

Lien : http://mes-petites-boites.ov..
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Serge Horowitz est une personne qui m'a beaucoup plu.
Un peu à côté de la plaque, il vit toujours chez sa soeur à 42 ans, occupe un poste que lui a déniché son frère ministre dans une société de placements financiers, est un irréductible hypocondriaque.
De plus voilà qu'il se met à souffrir de crises d'aphasie. Tout à coup, sans prévenir, plus un mot ne sort de sa bouche.
Dans un monde de requins, contre vents et marées, il garde un esprit intègre et n'hésite pas à dénoncer ce qui lui semble injuste. Et ça n'est pas sans conséquence, ça perturbe les financiers peu scrupuleux et les politiques qui, comme son frère, postulent à la présidence de la république.

Le ton est particulièrement juste dans cette histoire. le style très agréable est au service d'un portrait d'homme imperméable à la réussite et aux rapports dominants, qui recherche avant tout la sécurité personnelle et affective.
Si Serge peut sembler faible et immature, il est plutôt fort et sensible.
Pas de temps morts au fil des pages, mais un intérêt persistant et un plaisir de lecture jusqu'à la dernière page.
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Serge Horowitz est ce qu'on appelle un anti-héros. A quarante-quatre ans, il vit depuis 20 ans chez sa soeur Anièce, dans l'appartement dont elle lui a racheté ses parts à la suite de ses études en Angleterre. Une fois revenu, il est toujours resté seul, vivant avec elle, refusant de se faire le café et ses mouillettes du matin. Depuis la mort de leurs parents, c'est elle qui joue la maman auprès de lui, jonglant entre sa propre vie et ses deux frères. Car Serge a aussi un frère, François, qui est Ministre des Finances, et il lui doit tout: son boulot, sa situation confortable dans une boite d'analyse financière, qui gère les comptes à l'étranger de grosses et petites entreprises. le jour où Serge doit partir au Japon pour vendre une entreprise qui ne vaut pas la somme que sa boite réclame, tout s'accélère pour lui. Atteint d'aphasie qui lui coupe littéralement la parole, il fait preuve de trop d'honnêteté dans ce monde sans sentiment. Il sent quelque chose de louche là-dessous. Et puis, il y Laura. Laura l'impétueuse, l'ambitieuse, la si belle et si désirable Laura, qui lui fait tourner la tête, le prend puis le repousse, et semble ne pas savoir choisir entre ses sentiments ambivalents.
Enfin, Laura et Serge partent dans le sud de la France, dans cette fameuse boite qui doit être vendue aux Japonais, pour analyser la situation financière, et convaincre ces acheteurs du Soleil levant d'allonger les billets. C'est là que la vie de Serge va prendre un autre sens.

C'est un livre court, un roman qui se lit très vite, où on s'attache au héros sans parvenir à l'aimer puisque, comme dit plus haut, il est l'archétype parfait de l'anti-héros.
Mais il y a plein de choses dans ce roman: l'amour fraternel, les loyautés, les sentiments, la complexité de faire un choix quand on se retrouve à la place d'un "lanceur d'alerte". Un beau livre bien écrit, avec quelques lourdeurs notamment lors du passage du "gourou", mais cela ne dure pas, et finalement ne parvient heureusement pas à ternir le récit. Ce n'est pas forcément une pépite, mais un roman qui ne laisse pas indifférent et qui donne à réfléchir.
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Qu'est ce qu'il est sympa ce Serge !
Ok un peu feignasse et tire au flan sur les bords, mais profond, honnête et une bonne dose d'humour voire d'autodérision.
C'était amusant de lire ce roman après l'essai d'Éric Zemmour et une série que je regarde en ce moment "The kingdom" ceux qui ont vu et lu comprendront (=même thématique).
Beaucoup aimé
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Jamais je n'aurais eu l'idée d'emprunter ce livre à la bibliothèque si je n'avais lu quelque part, peut-être dans le magazine Lire, que son auteur est un disciple de Philippe DJian . Et quand je prends connaissance de la quatrième de couverture qui nous présente le personnage principal, un loser hypocondriaque sujet à des crises d'aphasie et qui vit encore chez sa soeur à 44 ans, je me réjouis d'avance. Cela sent mon auteur favori à plein nez ! Et dès le début de ma lecture, je me délecte aux expressions à la Djian, ce fameux style que j'aime tout particulièrement, incisif, direct, épatant comme dirait Hemingway... Pas de doute , Olivier Chantraine doit aimer Djian autant que moi pour s'en inspirer autant dans son écriture ! Mais pas de reproche, ce premier roman n'est pas un coup d'essai, c'est une jolie réussite et j'attends avec impatience le deuxième livre de cet auteur qui porte le nom d'une jolie petite commune des Vosges.
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Roman qui m'était totalement inconnu, dont je n'avais jamais entendu parler et dont j'espère que la sortie en poche sera une occasion d'en (re)parler beaucoup. Sur fond de politique actuelle : un fringant ministre qui se rêve Président et qui pour cela n'hésite pas à sortir les arguments massue dont on nous rebat les oreilles depuis des décennies, mais un peu modernisés, de la politique-spectacle pour reprendre un terme qui fait désormais partie de notre quotidien, des affaires politico-financières, des trahisons, des familles qui dysfonctionnent, des gens ambitieux prêts à tout pour amasser du pognon, même à écraser autrui et le laisser professionnellement mort, enfin que des bons sentiments... Heureusement, il y a Serge. Serge est un doux-rêveur, un mec qui n'aime pas le travail plus que cela, qui le fait parce qu'il obéit à son grand-frère, à qui la soeur prépare encore le café, l'oeuf et les mouillettes chaque matin, un mec hors du temps, pas matérialiste, qui préfère le silence au brouhaha incessant : "Comme si l'absence de paroles était devenue l'une des denrées les plus rares sur terre, l'arme ultime de résistance face aux dérives du monde moderne. Notre société se noie dans un océan de bavardages, des news radio du matin assénées d'un ton faussement enjoué aux débats stériles des présentateurs de chaînes d'infos botoxés comme de vieilles Californiennes, surjouant la complicité jusqu'à l'outrance..." (p. 250) Je l'aime bien Serge et le rejoins sur plein de points (pas tous, parce que parfois on a quand même l'envie de le secouer un peu et qu'à 44 ans, il prenne enfin des décisions pour lui et cesse de se faire porter par ses frère et soeur). Il m'est sympathique et Olivier Chantraine le rend comme tel, grâce à son écriture vive, drôle, ses digressions épatantes -mises dans la bouche de Serge- sur le bruit permanent (cité plus haut), sur les liens politique-finance, sur la géopolitique, ...

La vie de l'anti-héros Serge ne sera jamais plus la-même après cette négociation ratée avec les Japonais. Son équilibre professionnel, sentimental (Ah Laura et ses longues jambes...) sera chamboulé. Lui, le nonchalant va devoir se bouger un peu et agir... "Aujourd'hui peut-être, ou alors demain..." baillait il y a déjà longtemps un chanteur et même son fils un peu après si mes sources sont bonnes.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Ce titre est on ne peut plus approprié! Mais certainement pas comme on peut s'y attendre. Pour moi, l'élément perturbateur c'est ce livre.
Je m'explique.
Les premières pages m'ont assez peu emballées, l'idée de lire tout un roman sur un homme qui raconte sa vie, somme toute assez banale voire pathétique ne m'enchantait guerre.
Puis très vite, j'ai eu envie de savoir, de comprendre quel était le sens de ce récit. Est ce de l'humour noir? Où le narrateur veut-il en venir? Comment cela va se finir?
Sans m'en rendre compte, j'étais happée par ce Serge Horowitz, quarantenaire, habitant chez sa soeur et incapable de se préparer son petit déjeuner tout seul.
L'histoire de ce brave Serge commence par des problèmes d'aphasie (impossibilité de s'exprimer) qui surviennent jamais au bon moment. Malgré cette situation initiale un peu grossière, l'intrigue progresse vers un Serge au caractère plus complexe. Un Serge qui n'est peut-être pas aussi naïf et dépendant des autres qu'il n'y parait. Cependant, lui-même ne semble pas le savoir.
Le récit comporte des allusions très claires à de récentes affaires politiques qui ne font que renforcer le mystère autour de l'histoire. Enfin, la vie de M. Horowitz étant très liée à son travail et sa famille, des personnages secondaires comme sa soeur et son frère, ses collègues, ont des rôles essentiels.
Alors comment qualifier cet Objet littéraire non identifié? Qu'en dire?
Est ce un conte philosophique masqué? Qui souhaiterait enseigner discrètement qu' on peut oser devenir soi même quel que soit notre âge et notre histoire...
Est-ce un roman qui souhaite donner un visage plus humains aux requins de la finance?
Est ce un livre pour que l'on pardonne aux hommes politiques certaines de leurs conduites? Ou au contraire porte-t-il un appel a davantage de vigilance sur notre rôle dans la cité démocratique?
C'est certainement un peu de tout ça et peut être plus encore. Je n'ai certainement pas tout perçu, tout compris et un autre lecteur en retiendra peut être autre chose.
Mais ce sont toutes ces interprétations qui font sa richesse. C'est un livre qui ne peut qu'interroger et je me demande si ce n'est pas finalement le but premier d'Olivier Chantraine.
C'est un livre que j'ai envie de partager afin de pouvoir échanger mes impressions avec d'autres lecteurs.
J'espère que d'autres seront prêts à être "perturbés".
Un grand merci à Babelio pour cette opération Masse Critique Rentrée Littéraire et aux éditions Gallimard qui s'ouvrent aux critiques amateurs et nous donnent la joie de recevoir des livres en avant-première. Un vrai cadeau!

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J'ai aimé ce personnage flottant, incapable de vivre en accord avec ses valeurs profondes qu'il a du mal à identifier.
Une sorte de parcours initiatique dans un monde pourri par l'ambition, l'argent, qui lui permet au bout du compte de s'affirmer, de se dégager des influences qui l'enfermaient. le roman s'achève sur une porte ouverte et j'ai espéré qu'il tenterait sa chance.
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