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Quel joli , mais vraiment joli petit livre , vraiment .
Parler de l'immigration n'est pas chose facile , l'avoir vécue dans les années 60 doit encore être plus compliqué. Pensez - donc , quitter un pays , ses aïeuls, sa culture , ses traditions pour rejoindre son père en France , croire au miracle et se retrouver dans la baraque d'un bidonville de Nanterre .. Comprendre très vite que l'espoir d'un retour n'est que douloureuse chimère ..La désillusion est totale , le choc culturel immense...Terrible . Mais attention , la famille est unie , fière , courageuse et relève rapidement la tête, forçant le respect et balayant d'un revers de main la condescendance miséreuse . L'enfant , Mehdy est inscrit à l'école des pâquerettes et , immédiatement, son instit. devient pour lui plus qu'un enseignant . La voie est tracée. S'appuyant sur une famille stricte et aimante , soutenu par quelques personnages inattendus , il va réussir à peaufiner sa personnalité en s'appuyant sur la curiosité , l'envie , la motivation ....Le cinéma, la lecture .....Les épreuves ne manquent pas mais c'est la douceur , l'émotion qui dominent et les flash - blacks sur la vie d'avant , la - bas , au bled , renforcent son bon équilibre , fondent des bases solides , l'arment pour la suite de sa vie dans ce pays qui n'était pas le sien....
C'est un roman bouleversant mais écrit sans pathos , d'une plume aérienne, poétique, un roman qui ne met en " vraie " valeur que la " volonté positive " , qui se tourne en permanence vers " la lumiére " . C'était ça , le quotidien des immigrés arrivant en France dans les années 60 , une vie de gagne - misère dans un climat hostile . Ce livre ne " pleure pas " , bien au contraire , il donne encore plus de fierté à des gens qui n'en manquaient pourtant pas .
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Choisi en fouinant dans une petite librairie indépendante " Anagramme" à Meudon- 16 juin 2022

Un très beau texte pétri de toutes les émotions, chagrins, blessures, petites joies et victoires d'un gamin qui ne comprend pas son exil ni celui de ses parents...et qui se bat comme il le peut , au jour
le jour !

Un auteur touchant, " écorché vif" dont j'ai lu en 1983 le tout premier texte " le Thé au harem..."; écrivain que j'ai retrouvé avec grande émotion.

L'histoire , en 1962, de ce gamin de 10 ans (l'auteur)...devant quitter son pays, sa langue, sa grand-mère Anna, ses copains..qui se retrouve perdu dans les bidonvilles de Nanterre, avec un père dépassé et écrasé par le travail de terrassier...et une mère submergée par l'exil et la tristesse...

Heureusement...il y a un instituteur épatant (tout comme celui extraordinaire, qui a sauvé "notre" Albert Camus....) bienveillant qui ouvre les horizons...et pousse " notre" auteur à mettre noir sur blanc, tout ce qui lui fait mal !

"- ( l'instituteur)
-Je vais te donner un petit carnet à spirales et un crayon. Tu noteras dessus tout ce qui te révolte, tu entends?
Je secoue la tête.
- Tes colères, tes tristesses, et comment elles viennent à toi, te prennent la tête, d'accord ?
- OUi, monsieur.

Devant le cahier que monsieur Raffin m'a offert pour que j'écrive ce qui me chagrine ou me rend jouasse, j'ai dit : - Je n'arrive toujours pas à rejoindre mes camarades de classe, ni à me mêler à leurs jeux pendant la pause.Je les regarde courir, sauter, se battre, rire...Quelque chose m'empêche d'aller à leur rencontre.C'est une chose qui rend lourd, triste. (...)
Monsieur Raffin :
- Il faut que tu lises, que tu écrives.
- Que j'écrive quoi ?
- Ce qui est lourd à penser dans tes souvenirs.
- J'ai l'impression que tout ce que j'étais avant d'être en face de vous m'a quitté, n'avait plus sa place ici...Le nouveau en moi ne sait pas par quoi commencer pour se construire, et sentir en lui la vie.( Pocket,2020, p.99)"

Et dans tout cela: la honte que ses parents ne sachent ni lire ni écrire mais aussi de les voir ainsi que lui- même, humiliés , en permanence...dans ce nouveau pays dit
"d'accueil"!!!

"Mes parents, nos parents n'ont pas toujours été ces gueules tristes et abîmées qu'on voit sur les photographies prises dans les années soixante devant les murs des bidonvilles de Nanterre et d'ailleurs...ils ont été gaillards, futés, enthousiastes, joyeux et jeunes."

Heureusement ...l'horizon s'illuminera grâce à ce gentil et énergique Monsieur Raffin...qui ne mâche pas ses propos mais encourage...grâce aussi aux mots, à la la lecture, à l'écriture...et grâce à cette distraction instructive et magique : le Cinéma !

Un récit qui prend à la gorge...qui heureusement offre aussi de belles rencontres : celle de l'instituteur, mais aussi celle d'une camarade de classe, de confession juive: Simone Haziza ; et les souvenirs heureux avec sa
grand-mère !

Et combien, nous sommes heureux, joyeux pour Medhi Charef d'avoir exercé des professions dans ses passions premières : l'Écriture et L'Image....en rendant un hommage démultiplié à son père...et à sa mère , dans une longue durée, pour soigner toutes les épreuves de l'arrachement à leur terre natale...et à la fois,pour tous les émigrés de la terre...!
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Mehdi Charef fait ressurgir ici le quotidien, les découvertes, les restes de son pays, les pensées et les rêves qui ont habité ses premiers mois vécus en France. Un regard d'enfant de dix ans.

Hiver 1962, classe de rattrapage à l'école des Pâquerettes, Nanterre. Mehdi écrit déjà ses rêves dans ses rédactions mais aussi la réalité de son arrivée en France. Ces enfants d'immigrés sont là pour prendre la relève de leurs pères sur les chantiers ou, au mieux, en usine s'ils arrivent correctement à lire et écrire le français.
Comment comprendre à dix ans que désormais il faut vivre dans le pays du colonisateur, ce Français que l'on craignait et dont on avait peur en Algérie ? Pourquoi être arraché à son pays, à tout ce qui emplissait sa vie, laissant derrière lui la tristesse de sa grand-mère qu'il ne reverra plus ?
« Tout petits nous sommes déjà anéantis par l'exil, notre enfance derrière nous, une enfance qu'il faut renier, oublier, à commencer par notre langue. »
En ce mois de novembre, la boue du bidonville s'est substituée à la poussière du reg.

Ce récit est dédié à son père qui partait tôt le matin sur son Solex pour aller casser les routes. Ce père qui était déjà en France depuis quelques années et dont la honte se fait sentir lorsqu'il emmène, pour la première fois, sa famille venue le rejoindre dans la baraque bricolée de planches de bois et de plaques de goudron en guise de toiture qui sera désormais leur logement. L'exil est amer, loin d'être enrichissant.

L'auteur retrace son quotidien, dans toute sa simplicité, si près de l'essentiel : se nourrir, se chauffer, se vêtir et accéder à un minimum d'éducation pour les enfants. Rapidement, observateur, il sait que le retour au pays restera une chimère. La seconde génération est là pour rester.
Il nous parle aussi de sa sensibilité, de son regard rêveur sur les choses, de son appétit à avaler les mots et de son triste manque de dictionnaire pour tous les comprendre.
Il esquisse avec tendresse le portrait de sa mère qui ne pouvait se résoudre à sortir le visage découvert. Cette mère qui gardait toute sa dignité derrière la pauvreté qu'elle a côtoyée là-bas, chez elle, et qui la poursuit aussi sur cette terre d'asile.
À l'école des Pâquerettes, il nous fait entendre avec émotion la voix de son maître, monsieur Raffin, qui lui ouvre les yeux sur la vraie richesse : la connaissance. Cet instituteur est à l'écoute et l'encourage à écrire pour éloigner le risque de haine, latent.
Et bien sûr, quelques bribes de la guerre qui sévissait, là-bas, mais juste esquissées, comme un constat.

Oui, c'est un beau récit, simple et émouvant, qui met à jour un des chapitres du passé peu reluisant de cette France qui manquait cruellement de bras vigoureux mais qui ne songeait pas à loger décemment ces hommes. Avaient-ils tout au plus l'autorisation de se construire des bidonvilles, et encore. C'est un récit d'enfance où l'on ressent la misère, la honte, la débrouille mais aussi l'attachement filial, la vie qu'il faut tout de même saisir loin de ses racines.
Je remercie Babelio et les éditions Pocket pour ce petit livre vibrant et intimiste.
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A 10 ans, Mehdi quitte son Algérie natale avec sa mère et sa fratrie pour rejoindre son père en France. Nous sommes en 1962 et il rêve d'un avenir meilleur (tout du moins ses parents rêvent d'une vie meilleure pour leurs enfants).
Malheureusement, c'est la désillusion. La famille est installée dans l'un des bidonvilles de Nanterre. Il se retrouve dans une classe de rattrapage à l'école des pâquerettes. Il comprend vite que les enfants d'immigrés sont là pour assurer la relève de leurs pères.
Mais il rêve, il lit et il repense à tout ce (et tous ceux) qu'il a laissé derrière lui, sa grand-mère, ses montagnes...

L'auteur nous plonge dans son quotidien avec une certaine urgence par moment, des phrases courtes, saccadées. L'urgence de manger, d'avoir chaud.. L'urgence aussi de s'instruire et sa rencontre avec Mr Raffin qui délivre parfois des vérités accablantes qui lui font comprendre qu'il ne rentrera probablement chez lui, en Algérie.

C'est un formidable récit d'enfance, simple, intimiste, des constats mais pas de haine, pas d'apitoiement.
Pour ma part, j'ai redécouvert un pan de notre histoire: la colonisation et ces familles entières qui ont été déracinées pour finalement être reléguées dans des bidonvilles.
C'est aussi un récit sur l'immigration, la difficulté et la violence qu'on peut éprouver à laisser derrière soi sa famille, sa culture, ses traditions, sa langue..Un véritable choc culturel!
Mais finalement, un seul mot d'ordre et c'est ce qu'on retient: le désir de s'en sortir, d'aller de l'avant. Et pour ce faire, quoi de mieux que la culture sous toutes ces formes ? (Cinéma, littérature ..). Une ode à la vie !
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Même si ce que vit le narrateur, un gamin d'une dizaine d'années débrouillard et observateur, est loin d'être un conte de fées, j'ai trouvé ce récit passionnant et loin d'être accusateur ou pleurnichard. C'est un récit captivant, qui parle de déracinement et de coutumes, et l'utilisation fréquente des expressions arabes ( traduites en fin d'ouvrage) ajoute de la véracité à cette histoire. Cela se passe en 1962, quand Mehdi Charef est arrivé en France. Cela parle aussi de rêve et de désenchantement.
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Enfance de Mehdi Charef, auteur et cinéaste, arrivé en France en 1962 à l'âge de 10 ans rejoindre son père dans le bidonville de Nanterre.
Il raconte ses parents, l'école, la découverte du cinéma, revient sur sa vie en Algérie par des flashbacks.
L'époque forçait à s'intégrer immédiatement et par là à renier son identité, celle de ses parents. L'école est en cela emblématique : ouverture culturelle, prometteuse et menaçante, lieu de souffrance, d'enfermement car les maîtres ne peuvent imaginer que les enfants seront autre chose que des ouvriers qui sauront lire à l'inverse de leurs pères.
Le père fier, la mère qui semble soumise mais qui est forte et les porte tous, la misère et les joies.
Une face sombre des 30 Glorieuses, un récit imagé, émouvant qui fait ressentir par petites touches une époque, une atmosphère, une génération d'immigrés maghrébins, la première plus qu'un récit didactique.
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Livre lu dans le cadre d'un prix littéraire d'une bibliothèque municipale.
L'auteur, Mehdi Charef, raconte son arrivée en France dans les années 60 au sein de son dernier livre où il se pose comme narrateur de cette histoire. Son histoire.
Elle démarre dans un premier temps dans la fin des années 50 lorsque son père partira d'Algérie pour fuire une indépendance qui se dessine. Puis en France, il y a du travail, il faut reconstruire la France de l'après guerre. Et puis il y a peut-être de l'or au bout de la pioche.
Après quelques années, ce père réussit, avec ses petites économies, à faire venir sa famille dans le cadre du regroupement familiale.
Mehdi Charef va donc nous narrer ses premières années en France. Et plus précisément dans un bidonville de Nanterre.
Il va nous faire partager ses angoisses, ses peurs et ses difficultés que rencontrent ces "étrangers" qui viennent pour travailler et qui ne parle pas la langue française.
Mais l'auteur va nous dépeindre d'une façon positive ce village où il grandira.
Le récit de Mehdi charef est très plaisant à lire. Les chapitre son cours; Ce qui permet une lecture dynamique.
Même si ce style de récit n'est pas nouveau, on prend plaisir et on ressent toutes les difficultés de ces familles que l'on appelait déjà "réfugiés"
Par contre, je m'insurge contre la 4ème de couverture. Je n'en dit pas plus mais je conseille de ne pas trop la lire. Pour ma part, heureusement, je ne les lis pratiquement jamais ou alors quelques lignes.
Un bon récit pour cet été.
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A travers l'histoire d'un enfant de 10 ans, Mehdi Charef raconte la guerre d'Algérie, le colonialisme, l'immigration, l'école, les bidonvilles, les vies cabossées qui tentent de se reconstruire, etc. La France a les mains sales mais se targue d'être vertueuse. Elle accueille pour mieux exploiter.

"Rue des Pâquerettes" est un petit roman court, dont l'histoire n'en reste pas moins intense et bien construite. Dès les premières lignes, l'auteur m'a emportée. Il a un style très fluide, une façon de raconter qui transmet efficacement les émotions.
Et puis cette petite histoire dans la grande est un témoignage extrêmement important. On sent la colère qui vibre. Les mots de Mehdi Charef sonnent justes.

Merci à Babelio et aux éditions Pocket pour cette jolie découverte.
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Majuscule d'un cahier du jour « Rue des Pâquerettes » est un récit olympien, profond, sublime, si sublime. L'auteur Medhi Charef écrit sur l'ardoise mémorielle à la craie blanche, un récit lumineux et vivifiant. Pourtant, on aurait pu sombrer dans le pathos, le gris, les larmes et les jugements, poussières sous le tapis de l'irrévocable. Il n'en est rien. Mehdi Charif est habile, perspicace, sème dans les ruelles gorgées de boue, des miettes de pain empreintes de force et de courage pour ces petits Algériens dont les ailes ont du mal à s'ouvrir. L'école des Pâquerettes est un nom de gloire, fil rouge emblématique d'un récit pragmatique dont les images semblent celles d'un film en noir et blanc des années 60. Mené par une voix off, celle d'un petit Algérien de 10 ans déraciné de sa terre-mère et dont l'intelligence est un garde-fou. « ça ne fait pas très longtemps que je suis en France, à l'école des Pâquerettes, et déjà monsieur Raffin, notre instituteur m'a désigné pour faire la lecture dans la classe. » Ce petit Poulbot des temps modernes, à l'âme d'un chevalier. Petit point dans ce bidonville, pâquerette poussée subrepticement entre les fissures de sa cabane bancale, spartiate et sans confort où il s'éveille à la vie avec les siens. Arrivés en France, bagages lourds sur la conscience d'un père qui accueille ces derniers dans le sombre de ses jours. « Il fait très froid dans la baraque. Mon père est allé à la mairie demander des couvertures, que nous aurons la semaine prochaine. La Seine est gelée. » Notre petit hôte va s'enrichir, grandir dans le miracle de l'intelligence. Son maître, plus qu'un enseignant offre à son élève le vertueux, la persévérance., la foi en son devenir. « Comme convenu avec mon maître, tous les samedis midi, je lui fais lire ce que j'ai noté dans le calepin qu'il m'a offert. » « Jamais de « cependant » ou d'autres adverbes de ce style, ne peins pas avec le pinceau des autres, n'écoute rien qui ne soit de ton parler à toi pour le moment…. » Ce récit est une étoffe de laine dont on prend toute l'énergie, un symbole de lutte et d'espoir. Un récit qui illumine les valeurs de l'enseignement, ces hommes et femmes de bonne volonté, ces passeurs du verbe. Ce bidonville palpite sous la douceur d'une trame ciselée, juste et aérienne comme si les phrases étaient un chant venu des profondeurs de la terre et dont la musique fait écho à Medhi Charef. Dans cette idiosyncrasie où l'immigration est synonyme de survivance et d'entraide, ce Petit Chose dont on aime la ténacité est le symbole d'une intégration possible et réussie. Son père au corps lourd de fatigue n'est pas un contre-exemple. Juste ce manichéen qui pose sa stature à fleur de peau, de sueur et de gerçures, bercé au son du marteau piqueur, c'est ici, qu'il récite à n'en plus finir son rêve de trouver la pépite emblématique, nourricière et égalitaire. Sa famille n'est pas un fardeau pour lui mais un point d'appui invincible. Ce récit est une invitation à fouler le réel . Cette page de notre Histoire est certes un sanglot étouffé dont on détourne les yeux de honte. Néanmoins dans ce récit la pépite trouvée grâce à la noblesse du père est théologale. Publié par les Editions Hors d'Atteinte « Rue des Pâquerettes » est en lice pour le Prix Hors Concours 2019 Gaëlle Bohé et c'est une grande chance.
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Au début, c'est un récit qui se tient bien. Il parle de cet enfant trop grand dans sa tête pour son âge, cet enfant qui se rebelle dans l'amour de la lecture et non par les poings. Mais la lecture et les traumatismes le font grandir bien trop vite, bien trop tôt, pas comme une brute, comme un esthète à qui les adultes veulent faire apprendre des choses, qu'il a soigneusement noté, mais qu'il ne comprend qu'aujourd'hui.
Ainsi, l'arrivée en France, incarnée par ce papa, honteux, qui n'a pas de quoi offrir une place dans un HLM, comme ce bête lecteur occidental moyen imagine la misère, non, c'est dans les bidonvilles qu'ils emménagent, qui sont là bien cachés sous nos yeux.

Il y a la passion d'un prof, de ce Keating qui voit de l'espoir là où les autres ne voit que des rebus de la société. Mais quelle société ? Medhi Charef raconte des traumas, des horreurs que vivent cette deuxième vague d'immigration, celle des fils et des filles de ceux venus nous aider à reconstruire. Qu'est ce qu'on en a fait de ces gens-là, qu'on a appelé corps et âme car on en avait besoin ? Eh bien, c'est pas beau.

Pourtant, le récit n'est pas incriminant. Juste des faits. Des faits qu'on ne voit peut-être pas comme ça en passant, une dénonciation naïve de l'enfant qu'il était, de l'enfant qui ne saisissait pas tout alors… Mais qui offre un livre vivement saisissant.
Ainsi, au fil du récit qui se tenait, on oscille doucement dans un récit traumatique, poignant et bien mené, jamais larmoyant. du réalisme avec toute la beauté que la douleur peut contenir. Un récit par les yeux d'un enfant, mais très réussi, avec l'écriture lointaine d'un adulte qui regarde, démuni, ses souvenir. C'est beau et très fort, un roman vif, un roman d'apprentissage, un roman bétonné.
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